COMMUNICATION- ETUDES ET ANALYSES- ECONOMIE DES MEDIAS
EN ALGERIE- REVUE NAQD ,AUTOMNE-HIVER
2019 /N°37/JANVIER 2020 (I/II)
ÉCONOMIE DE LA PRESSE ET DE LA COMMUNICATION EN
ALGÉRIE : DE L’ « AVENTURE INTELLECTUELLE » À LA
« MÉSAVENTURE ÉCONOMIQUE »
Belkacem Ahcene-Djaballah
« Aujourd’hui, le journaliste est
confronté à une hiérarchie qui ne le tolère qu’en se servant de lui. Elle
détient l’argent, les sources du mensonge et de la vérité avec l’arme
suprême : les satellites espions ....» (Mimi Massiva, (c) Le Quotidien d’Oran, dimanche 14 décembre
2018)
On l’avait annoncé dans nos
divers écrits, déjà à partir de la fin des années 90. Aujourd’hui, on le voit,
on le sait.
Dans la plupart , sinon dans tous
les pays du monde libéral, du moins dans les nouvelles économies libérées –
souvent brutalement et sans préparation approfondie - des contraintes de la propriété collective ou
étatique , les paysages médiatiques, carrefours et rond -points des enjeux
politiques, idéologiques et financiers , ont été les premiers à en « faire
les frais »
Pour les pays les plus « ouverts » aux réformes, le
capital étranger s’est engouffré dans la brèche et s’est rapidement approprié
les moyens les plus intéressants, ou en a créé de plus puissants et de plus
attractifs ou, alors, il a joué le rôle de partenaire au
« savoir-faire » indéniable et incontournable, du moins au départ.
Ceci a été très visible dans les
pays de l’ex-bloc soviétique (Europe de l’Est, dont la Russie), mais aussi dans
certains pays arabes et africains où, désormais, journaux, radios et télés
privés et agences de publicité à capitaux privés –tout ou partie – foisonnent
et/ou dominent le marché de la communication. Tout cela dans une atmosphère de
concurrence en apparence sauvage, mais qui a l’avantage d’être, sinon loyale,
du moins « claire ».Avec , bien sûr, en certains endroits, un pouvoir
politique – surtout lorsqu’il est assuré par des « héritiers », vieux
ou encore jeunes , des anciens régimes autoritaristes – qui tente de conserver
ou défendre son pré-carré (en l’occurrence surtout l’audiovisuel avec une préférence pour la
télévision) , mais sans grande conviction (sinon celle financière), sachant
bien qu’il est désormais très « surveillé » par les « lanceurs
d’alerte » et les nouveaux monopoleurs de la mondialisation-
globalisation.
En Algérie, nous n’en sommes pas encore là totalement mais, à mon
avis, cela ne saurait tarder. Déjà, les appétits « capitalistes » (au
sens économique du terme et non idéologique)
s’aiguisent tout particulièrement avec une plus grande ouverture du
marché à l’initiative privée et aux IDE (investissements directs étrangers)
depuis tout particulièrement le début des années 2010. Processus s’accélérant
avec la crise financière due à la baisse des ressources pétrolières.... et, par
contrecoup, une forte contraction de la ressource publicitaire (baisse de 50%
et plus). Le projet de rachat du groupe El
Khabar - quotidien éponyme et de sa chaîne de télévision KBC – en avril 2016 ( groupe lui-même lié au groupe
El Watan par le biais d’infrastructures communes comme les imprimeries à
Alger, Constantine et Oran), par un gros industriel (figurant dans le Top 10
des milliardaires en dollars, africains et arabes, Isaad Rebrab), dirigeant une
véritable multinationale de l’agro-alimentaire (Cevital) avait annoncé la
couleur. Le rachat fut bloqué... mais, dit-on, non pour des raisons
macro-stratégiques mais seulement pour des raisons d’inimitié... I. Rebrab
n’ayant pas soutenu – dès le deuxième mandat – la candidature d’Abdelaziz Bouteflika
à la présidence de la République, lui préférant Ali Benflis. D’ailleurs, ses
projets industriels, programmés en Algérie (ou à l’étranger), ne manquent pas
de rencontrer, encore aujourd’hui, bien des obstacles.
QUELQUES EXEMPLES A L’ETRANGER
Le Fonds souverain de l’émirat du Qatar
Il est certainement parmi les
plus offensifs ces dernières années, tout particulièrement dans les domaines
des médias : fin décembre 2011, il devenait le premier actionnaire du
groupe « Lagardère média » avec une prise de participation de 10, 07%
(et 7,87% des droits de vote). Le groupe Lagardère (qui est, aussi, dans
l’armement), premier éditeur mondial de presse magazine, propriétaire de Paris
Match et de Elle, possède quelque 212 titres édités dans 45 pays.
Son titre, Elle, hebdomadaire féminin, a, à lui seul, 42 éditions
internationales..... A noter que Qatar Holding est, par ailleurs, propriétaire
du PSG, d’une partie des droits audiovisuels du championnat de France et de la
Champion’s League de football…Les chaînes Al Djazira et BeIn sports
lui appartiennent par princes interposés
Le groupe
privé chinois Wanda
Ce groupe est spécialisé dans les loisirs et la
culture (chiffre d’affaires annuel de 16,7 milliards de dollars), est devenu,
en mai 2011, le premier propriétaire mondial de cinémas en acquérant le géant
des multiplex aux Etats Unis, AMC (American Multi-Cinema), pour 2,4 mds $ :
5 000 écrans dans 346 multiplex pour environ 200 millions de spectateurs
en 2011. Wanda possède déjà et gère de nombreux cinémas (86 multiplex et 730
écrans en Chine) , des hôtels de luxe et
des commerces en Chine....et il a
racheté les studios Legendary (actionnaire majoritaire), producteur de Batman,
de Jurassic World , de Steve Jobs... avec, pour objectif, de faire , avec une somme de 8 mds $, de
l’industrie chinoise cinématographique, la première de la planète en cinq ans.
Certes, on a noté un « coup d’arrêt » au déversement de capitaux sur
Hollywood depuis 2017 (5 mds $ investis en 2016 dans la production américaine
et 500 millions $ à peine en 2017), mais cela ne concerne, pour l’instant, que
le secteur de la production, le pays préférant investir dans le marché
domestique très porteur.... et l’exportation
En France
Depuis 2014, un homme d’affaires franco-israélien,
3è fortune française, 51 ans, déjà propriétaire de Numéricable , de SFR (18
millions d’abonnés racheté à Vivendi pour 13,4 mds $) , de Virgin Mobile, de
Portugal Télécom.... , Patrick Drahi, s’est approprié Libération, l’Express,
l’Expansion, L’Etudiant...., la chaîne de télé i24 News, une partie
de Next Radio TV (BFM Tv et RMC) à hauteur de 49%, tous
rassemblés dans un groupe de médias géant AMG (Altice Media Group) & AMP News Co. Le groupe est présent dans
9 pays (dont Israël et les Etats-Unis). Depuis fin avril 2016, Patrick Drahi passe à l’offensive avec une stratégie de
« convergence » entre ses activités dans le secteur des télécoms et
dans les médias (contenu et contenant). SFR, qui compte 18 millions
d’abonnés, va acquérir les activités médiatiques regroupées au sein de la
société Altice – elle-même propriété de l’homme d’affaires, et devenir SFR
Médias.... tout ceci pour lancer cinq chaînes dont 5 sportives payantes
Toujours en France, le mythique quotidien Le
Monde, en grosse difficulté de financement, est finalement repris, en juin 2010, par un
groupe d’hommes d’affaires Bergé-Pigasse et Niel (ce dernier est le patron de
l’opérateur internet et télécom Free) ....et Bernard Arnault (leader
mondial du luxe, LVMH), est propriétaire du Parisien-Aujourd’hui en
France, de Radio Classique et Les Echos et Lvmh est
dans le capital du journal quotidien
ultralibéral l’Opinion .... alors que Bolloré est propriétaire de
Direct Matin, Canal Plus et C News (ex-iTélé)... et a des
participations (25%) dans Télécom Italia,
le premier opérateur télécoms du pays
et compte s’associer à Mediaset de Berlusconi .Globalement,
toujours en France, 89,9% des journaux quotidiens nationaux vendus
appartiennent à 10 milliardaires, qui possèdent aussi 55,3% des parts
d’audiences de la télévision et 40,4% des parts d’audience de la radio.
Dans le
monde
Nous avons l’exemple le plus criant, celui de la News
Corporation de Rupert Murdoch, troisième groupe médias dans le monde après Time-Warner
et Disney qui a racheté, fin 2007, le groupe Down Jones qui
comprend The Wall Street Journal (pour 5,6 mds $) qui appartenait depuis
un siècle à la famille Bancroft, et le Sun.
Le groupe de Murdoch est aussi propriétaire de 42% de la presse britannique
(dont le Times) et de deux
bouquets satellites (avec Sky Tv, entre autres), de News of the
world, Sunday Times.... et Sky Italia en Italie. On rappelle que le
groupe de Murdoch, tout en étant anti-arabe et pro-sioniste, avait noué, début
2010, un partenariat avec le propriétaire du groupe Rotana, le prince
saoudien Al Walid. Ils étaient déjà associés puisque Al Walid détenait déjà 7%
des parts de la News Corporation. Leur objectif commun : exploiter
le marché régional du Moyen Orient
On se souvient aussi de la
percée des oligarques russes, en 2009-2010,
qui avaient investi dans la presse d’Europe occidentale (après avoir été
écartés de l’audiovisuel national par Poutine). France-Soir le quotidien
créé en France fin 1944 et qui tirait à un million d ’exemplaires/jour
avec jusqu’à 9 éditions/jour dans les années 50-60, est repris par Serguei
Pougatchev- un proche du Kremlin, qui a placé son fils à la tête du
journal......Il y a , aussi, Alexandre
Lebedvev, un ancien du KGB qui avait racheté pour 1 livre symbolique le
prestigieux The Independant britannique, alors criblé de dettes et le
même Lebedvev a racheté le quotidien populaire britannique The Evening
Standard
En Tunisie
Une récente étude de Larbi
Chouikha, enseignant universitaire spécialisé en communication et
journalisme (Orient 21 et MondeAfrique,
11 février 2019) a noté que pour « le paysage
audiovisuel qui s’est enrichi, avec douze chaînes de télévision (dix
télévisions privées et deux publiques) et de
trente-cinq stations de radios, la question de la transparence de leurs sources de financement se
pose avec d’autant plus d’acuité que, dans le contexte économique morose, les
recettes publicitaires ne peuvent subvenir à la totalité des besoins de ces
entreprises. La précarité financière a conduit ces dernières dans les filets de
lobbies politiques, financiers ou religieux.
LE CAS DE
L’ALGERIE
Première étape : l’« aventure
intellectuelle »
Pour ce qui concerne le marché algérien de la
communication en général et celui de la presse en particulier, nous avons
eu une première étape allant de mars-avril 1990 (loi relative à
l’Information libéralisant le champ médiatique alors monopolisé par
l’Etat et le Parti FLN) à la fin des années 1990.
Cette étape a été marquée par ce que l’on a coutume
d’appeler l’« aventure intellectuelle », tout particulièrement dans
la presse écrite, la publicité ainsi que la production audio-visuelle.
Des journalistes
dits « indépendants » (encouragés, dès mars 1990, par le gouvernement « réformateur »
de Mouloud Hamrouche) sont sortis du secteur public et sont allés créer les
premières entreprises de presse privées afin, certes, de réussir commercialement,
mais surtout de contribuer à l’émergence et au développement d’une information
de service public et d’intérêt général. On restait encore assez
militants....et, d’ailleurs, on restait encore assez attachés au soutien
matériel et financier de l’Etat (des facilités au niveau des locaux, de la diffusion, de l’impression et de la
publicité)
On est ainsi vite arrivé à l’existence de plus de
250 titres de presse écrite (et d’entreprises de production de la
communication audiovisuelle...par des
journalistes et techniciens venus de l’ENPA, de l’ANAF, de l’ENTV
et de l’ENRS) et à plus de 400 agences de publicité (surtout des régies)
et à quelques sociétés de diffusion
(créées soit par des journalistes soit par des transfuges des ENAMEP,
héritières régionales de l’ENAL (ex- SNED).
A noter que durant cette étape de démarrage,
certains journaux privés ont rapidement connu un certain succès grâce à l’aide désintéressée, il fallait le croire,
d’entreprises n’ayant rien à voir avec la presse : une aide en matériels
informatiques, à l’exemple d’Astein avec Le Soir d’Algérie (à l’époque, un micro-ordinateur ou une PAO,
c’était cher et rare), parfois des locaux, souvent de la publicité....et
peut-être un peu d ’argent (par le biais de participations assez
symboliques au capital: exemple de
Isaad Rebrab dans Liberté, de Hadji dans El Youm) . A l’image de
ce qu’avait fait l’Etat au départ, en 90-91(avance, à titre de compensation et
d’encouragement, aux partants, de trois années de salaire)
On a donc vu des sortes de stratégies (peut-être
non encore étudiées, ressemblant bien plus à des « essais » ou à des
« incursions ») d’ « infiltration » dans les directions des
entreprises :
L’insécurité ambiante de l’époque (décennie
rouge) qui a suivi , tout
particulièrement à partir des l’année 1993, n’a pas favorisé la stabilité et la
vigilance des rédactions : les journalistes les plus expérimentés (les
« pères fondateurs ») se sont vus obligés de se cacher ou de
s’exiler, faute de moyens de protection appropriés (les journalistes devenus la
cible préférée des terroristes islamistes) et le Conseil supérieur de
l’Information ayant été supprimé, suite
au rétablissement du ministère de la Communication.
On assiste alors à une autre démarche :
de « l’infiltration » à
« l’appropriation » d’une bonne
partie du capital (soit en rachetant des actions, soit en augmentant le
capital....afin d’obtenir la majorité des actions). Seuls les journaux à
composante multiple faite surtout de
journalistes (Une vingtaine de personnes , toutes journalistes, pour El
Watan, cinq, toutes journalistes pour Le Soir d’Algérie , une
vingtaine de personnes, toutes journalistes pour El Khabar, quatre-vingt personnes, dont quelques journalistes , des
intellectuels, des commerçants.....pour Le Quotidien d’Oran...) ou les
Eurl résistèrent d’autant que les statuts confectionnés ne permettaient pas aux
actions de sortir, en tout cas facilement , du collectif originel.
Cette appropriation était d’autant plus aisée que
la plupart des nouveaux « gros investisseurs », surtout des
industriels ou de « gros » commerçants détenaient des parts du
marché de la publicité. Certains d’ entre- eux, arrivés tardivement, ont
contourné le processus en s’en allant créer leur propre agence de
publicité et de régie (première source
de financement, le lectorat n’étant pas encore bien assis) ,en s’associant,
entre autres ,avec des multinationales occidentales ou arabo-asiatiques comme Havas,
Rscg, Publicis, Dentsu, Bbdo, Tbwa......ou en facilitant leur entrée
sur un marché porteur et prometteur (ex : Karoui et Karoui, entreprise
de communication publicitaire appartenant aux deux
frères tunisiens propriétaires de la chaîne de télé privée couvrant le Maghreb,
Nessma...),
Deuxième
étape : la libéralisation
Nous avons ensuite une deuxième étape allant de la
fin des années 1990 à la fin des années 2000 accompagnant une
« libéralisation » encore plus large de l’économie nationale, en état
de « réforme ».
Cette étape est marquée par ce que l’on pourrait
appeler, pour la presse, l’« aventure commerçante », tout particulièrement
dans la presse écrite et la publicité
.......la production audio-visuelle
indépendante, c’est-à-dire privée, ayant disparu en grande partie (mis à part
les producteurs reconvertis dans le documentaire et dans la publicité étant
donné le monopole encore exercé par l’ENTV et l’ENRS et la
disparition des salles de cinéma).Ce type d’aventure était la seule permise et
on se souvient du groupe Khalifa (transport aérien et banque , entre autres)
qui avait essayé de se lancer dans l’audiovisuel (à partir de l’étranger)
...sans résultat durable. Djilali Mehri, un milliardaire, avait, aussi, des
projets, ainsi que d’autres....qui se limitèrent à la seule presse écrite ou à
des « boîtes » de publicité :
On assiste à
l’accélération du mouvement, non encore de concentration, mais surtout
d’appropriation de la totalité des capitaux des entreprises existantes
(ex : El Youm et Liberté...et on avait déjà parlé d’El
Khabar en projet de rachat, et la rumeur avait même évoqué El Watan).......toujours
avec l‘aide d’un journaliste ou d’un groupe de journalistes, ces derniers
obligés qu’ ils sont, encore sans statut et la loi relative à
l’Information inappliquée, à « chercher du travail », et tout heureux
de le trouver en un temps de gros
chômage, comme pour faire pendant à un Etat - qui, d’ailleurs, ne voulant pas
se laisser « dépasser » , agit par le biais de
« subventions » directes ou déguisées aux médias publics encore
existants, surtout la radio et la télévision ainsi que l’agence de presse
principale et c’est là un phénomène remarqué dans beaucoup de pays
qu’ils soient de l’UE ou autres du monde en développement- qui pousse à cela ou laisse faire , au nom de
la liberté d ’entreprise ou, tout bêtement, en guise de
« punition » (sic !). Les exemples sont connus : des
entreprises industrielles,
commerciales privées et des
personnalités ou personnages politiques sont souvent cités (Blanky, Betchine,
Benaoun, Haddad, Djebbari, Djebbar, Idjerouidène, Meguenni, Basta, Mehiaoui,
Bensahnoun, Hadji, Nezzar, Bensaadoun, Benferhat, Hadjas, Rahmani, Djezzy,
Kouninef, Rougab, etc.). Parfois, ce sont de simples « affairistes »
à l’affût d’un « placement » qui rapporterait d’une manière ou d’une
autre : Un hôtelier, un imprimeur, un restaurateur, un concessionnaire
automobile, un éditeur de livres, un
diffuseur de presse, un transporteur, un petit entrepreneur, un
importateur-exportateur, un général à la retraite, un ancien syndicaliste...
Par ailleurs, les partis politiques ne sont pas en reste et, après l’échec
,durant la première étape, quant à la création de journaux partisans et
affichant franchement (ou presque) leur couleur politique, ils créent, par le
biais d’entreprises SARL commerciales, des journaux (surtout des périodiques)
qui défendent leurs orientations (Miloud Chorfi pour le RND, Daadouâ, Si Affif
et Abdelhamid Mehri pour le FLN, ce dernier en 1992 avec Saout El Ahrar,
Amara Benyounès avec la Dépêche de Kabylie pour le MPA, Tayeb Houari, SG
de l’ONEC, le MSP (ex-Hamas) avec El Bilad.......)
Certains appareils sécuritaires encouragent la continuation
de parution en favorisant surtout l’octroi de quantum publicitaire conséquent
au niveau de l’ANEP qui « monopolise » de fait la publicité
institutionnelle ainsi qu’au niveau de certaines entreprises commerciales et
industrielles privées comme Djezzy, Nedjma, Algérie Télécom (opérateurs de
téléphonie mobile, très gros producteurs de publicité) ou les concessionnaires
automobiles .... le non-paiement à temps des factures d’imprimerie, les plus
importantes étant celles du secteur public....et les abonnements des
administrations, l’ANEP ayant créé une entreprise de diffusion. Ils
encouragent, aussi, certains journalistes à créer des journaux favorables au pouvoir
en place. Surtout à l’approche d’élections .... tout particulièrement à partir
du 3è mandat présidentiel d’Abdelaziz Bouteflika. On avait même vu un quotidien
naître à Biskra (créé par le ministre de l’Agriculture d’alors, Saïd Barkat).....
au titre évocateur, El ‘Iza ou el Karama qui a disparu juste après
les élections pour le 3è mandat ......... de même qu’une chaîne satellitaire de
la même veine, Le Président. L’opposition politique a agi de même.