SANTE-
MALADIE- SEPTICÉMIE
La
septicémie ou sepsis , une infection très granve avec
défaillance d’organes, est associée à un décès sur cinq, soit deux fois plus qu’on
ne le croyait auparavant (The Lancet, jeudi 16 janvier 2020)
L'infection
des voies respiratoires basses (bronchites, bronchiolite, grippe, pneumonie...)
est la cause sous-jacente la plus courante de ces décès, selon les chercheurs.
L'analyse estime à 48,9 millions de cas de sepsis
dans le monde en 2017 et à 11 millions le nombre de décès, soit un décès sur
cinq dans le monde. Plus de 40% de tous les nouveaux cas surviennent dans la
petite enfance, chez les moins de cinq ans.
Le sepsis (terme médical proche de celui plus ancien
de septicémie qui désigne une infection généralisée du sang) survient lorsque
les organes d'une personne cessent de fonctionner correctement en raison d'une
réponse inflammatoire excessive à une infection grave.
Quand ce dysfonctionnement potentiellement mortel ne tue pas ses victimes, il
peut créer des incapacités à vie. La grande majorité des cas - 85% en 2017 -
sont survenus dans des pays à revenus faibles ou moyens, et en premier lieu en
Afrique subsaharienne, dans les îles du Pacifique Sud près de l'Australie et
dans l'Asie du Sud, de l'Est et du Sud-Est.
«Le nombre annuel de cas de septicémie au cours des deux dernières décennies a
diminué de plus de 50% dans le monde.
Pourtant, le sepsis contribue encore à près de 20% de
tous les décès chaque année dans le monde, soit plus de 20 décès par minute»,
notent dans un commentaire dans la revue, deux spécialistes américains Jordan Kempker et Greg Martins.
Les chercheurs s'alarment du nombre de décès «beaucoup plus élevé que ce qui
avait été estimé précédemment, d'autant plus que cette maladie est à la fois
évitable et traitable», relève l'auteur principal de l'étude, le Dr Mohsen Naghavi de l'Institut de
métrologie et d'évaluation de la santé (IHME, Université de Washington).
En 2017, 33,1 millions des nouveaux cas, soit deux cas sur trois, sont survenus
chez des patients atteints d'une maladie infectieuse sous-jacente, la plus
courante étant l'infection respiratoire.
Les 15,8 millions restants sont survenus chez des personnes souffrant de
blessures (notamment des accidents de la route) ou de maladies non
transmissibles sous-jacentes favorisant l'infection (cancers, diabète,
affaiblissement immunitaire...).
Dans les pays à faibles revenus, la majorité des décès liés au sepsis étaient directement dus à une infection, tandis que
dans les pays riches la plupart de ces décès survenaient chez des patients atteint d'une maladie exposant aux infections.
Aux Etats-Unis, le sepsis est la cause la plus
fréquente de décès en milieu hospitalier et coûte plus de 24 milliards de
dollars par an, rappellent les auteurs en plaidant pour la prévention des
infections, dont celles contractées lors de soins.