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2019- SONDAGE ERICSSON
A quoi
ressemble un internaute algérien ? Ericsson vient de rendre publique une étude
qui renseigne sur le profil des internautes algériens. « Cette étude a été
effectuée sur un échantillon de 1000 personnes âgées entre 15 et 59 ans, de
différentes catégories de la société », selon Lamine Ouerdi,
responsable auprès de l’entreprise Ericsson, qui a présenté cette étude menée
au cours de l’année 2019 sur le comportement des utilisateurs des nouvelles
technologies dans six grandes villes d’Algérie, à savoir Alger, Blida,
Constantine, Sétif, Oran et Ouargla. Cette étude n’est certes pas exhaustive,
mais selon le géant finlandais, elle a été faite selon les normes
internationales pour être représentative du comportement des utilisateurs du
réseau mobile et de l’Internet. Ainsi, le premier constat est le fait que les
Algériens sont devenus « hyperconnectés » depuis
l’avènement de l’Internet mobile. Selon le sondage, ils sont 37% à se
connecter entre 10 et 30 fois par jour, contre 17% moins de 9 fois par jour. On
est passé de 46% de la population en 2015 à plus de 86,25 % en 2019. Une
progression des plus incroyables qui s’explique par la vulgarisation du smartphone. Mieux encore, la 4G s’offre la part du lion.
77% des utilisateurs de smartphones se connectent au
réseau 4G, lancé en Algérie en 2016, contre 21% à la 3G, lancée en 2014, au
moment où seulement 2% avouent ne pas faire de distinction. D’ailleurs, l’autre
constat de cette étude est le fait que l’internaute algérien est en mode «
Mobile first », c’est-à-dire qu’il se connecte beaucoup plus avec son téléphone
qu’avec un ordinateur. « L’utilisation quotidienne des applications sur smartphones a connu, au cours de ces deux dernières années,
une progression majeure sur les réseaux 2G, 3G et 4G. Ainsi, 42 % des
utilisateurs, soit quatre personnes sur 10 se connectent à leurs applications
plus de 30 fois par jour contre deux personnes sur 10 auparavant »,
souligne le même rapport.
Que
consomme un Algérien sur la Toile ?
Cela dénote donc que les Algériens sont « applivores
». Ils utilisent beaucoup les applications mobiles, notamment celles de
messagerie. Mais pas seulement !
Les vidéos occupent également une place de choix dans le quotidien des
Algériens connectés ! « Parmi les différentes activités effectuées par les
utilisateurs sur leurs smartphones, plusieurs fois
par jour, figure notamment la connexion aux réseaux sociaux, la navigation sur
le Net, la messagerie instantanée et le visionnage de vidéos de courte durée »,
soutient la même source. Néanmoins, ce sont les petites vidéos qui les
intéressent. La part des utilisateurs de smartphones
qui regardent des vidéos de courte durée au quotidien a presque triplé en deux
ans. « Ils sont ainsi 5 utilisateurs de smartphones
sur 10 en 2019 à regarder chaque jour des vidéos de courte durée, alors qu’ils
étaient à peine deux sur 10 auparavant », est-il précisé dans cette étude. « A
l’inverse, la croissance est modérée pour les vidéos de longue durée avec
quatre utilisateurs sur 10 seulement pour un usage hebdomadaire contre trois
précédemment », est-il ajouté. Cependant, il semblerait que ces vidéos
empiètent sur les activités scolaires et professionnelles des Algériens. Selon
Ericsson, 55% des utilisateurs de smartphones
regardent des vidéos à l’école et au travail, 47% dans les transports publics,
42% au niveau des places publiques et 32% à la maison ! Comme on l’imaginait
donc, cette étude vient prouver qu’il y a une utilisation des plus croissantes
de l’Internet mobile en Algérie avec une forte consommation de vidéos.
Les problèmes rencontrés
Cette frénésie vers l’Internet mobile veut-elle dire que les opérateurs
proposent un réseau des plus fiables ? Bizarrement, non ! « 62% des
utilisateurs rencontrent plus d’un problème par jour lié au réseau », est-il
noté. « Parmi eux, 20% pâtissent de deux types de problèmes par jour et 15 %
rencontrent jusqu’a sept types de problèmes, alors que 18% ne relèvent aucun
souci journalier sur leur réseau », rapporte la même source. Quels sont donc
les types de problèmes rencontrés ? Parmi les problèmes les plus fréquents
rencontrés sur le réseau mobile national, figurent notamment le temps de
latence data (50% des personnes sondées) et l’absence de couverture (49%). Selon
les personnes interrogées, les problèmes rencontrés sont liés à la qualité du
service fourni par l’opérateur mobile (46%), aux édifices alentours qui
entravent la couverture réseau (29%) et aux faibles performances de certains smartphones (21%). Les utilisateurs se plaignent également
des tarifs de la data. C’est d’ailleurs ce qui les pousse à changer
d’utilisateurs. « Parmi les principales raisons qui poussent les clients à
changer d’opérateurs, l’étude rapporte notamment les prix élevés des offres data,
une faible couverture réseau pour l’utilisation de la data et une lente
connexion 3G et 4G », assurent les personnes interrogées. Voilà donc une petite
cartographie de l’utilisation de l’Internet en Algérie. Ces chiffres montrent
que nous sommes face à un nouveau pétrole. L’avenir du pays passe
incontestablement par…l’Internet. Avec près de 90% de la population qui a accès
à l’Internet, la prochaine génération sera « digital natif ».