ADMINISTRATION- CONSEIL DES
MINISTRES- CM SAMEDI 18 JANVIER 2020- COMMUNIQUÉ
«Le Président de la République, M. Abdelmadjid
Tebboune, Chef suprême des forces armées, Ministre de la Défense nationale, a
présidé, ce jour, samedi 22 Djoumada El-Oula 1441, correspondant au 18 janvier
2020, une réunion du Conseil des ministres.
1- À l’ouverture des travaux du Conseil, M. Abdelmadjid Tebboune a, notamment
déclaré, ce qui suit :
Nous sommes, vous le savez, au début d’un processus qui devra nous conduire,
avec l’aide de Dieu, à une refondation de l’État et de ses Institutions, sur
des bases saines et à un redressement économique, social et culturel qui
garantira une vie décente pour chaque Algérien dans un climat de paix et de
sérénité.
La réalisation de ces objectifs requiert la mobilisation et la détermination de
tous et la prise de conscience de chacun sur les enjeux et les défis que nous
devons ensemble relever. Aussi, dans l’exercice quotidien des obligations de
votre charge, vous devez toujours garder à l’esprit l’impératif de leur
concrétisation.
Je tiens, également, à souligner que, désormais, l’exercice des missions et
attributions sera évalué et apprécié à l’aune de la responsabilité et de la
redevabilité qui s’y attachent, en tenant compte, essentiellement, du niveau de
prise en charge réelle des besoins et préoccupations exprimées par les
citoyens, en général, et par les opérateurs économiques et sociaux, en
particulier.
En effet, il est essentiel, pour la crédibilité de l’État et des Institutions
publiques, que les engagements pris soient honorés, car c’est la condition sine
qua non du rétablissement du lien de confiance entre l’État et le citoyen.
2.- Pour sa part, M. le Premier ministre a présenté le bilan de l’activité
gouvernementale.
3.- Le Conseil des ministres a ensuite entamé l’examen des bilans et
perspectives de relance et de développement des secteurs programmés à l’ordre
du jour, en prévision de l’élaboration du projet de Plan d’action du
Gouvernement qui sera présenté, une fois finalisé, au Conseil des ministres,
avant d’être soumis à l’approbation du Parlement, conformément aux procédures
constitutionnelles en vigueur.
4.- Le Conseil des ministres a, d’abord, entendu une communication présentée
par le ministre de l’Industrie et des Mines sur le bilan et les perspectives de
relance et de développement de son secteur.
Le plan d’action présenté se propose de mettre en œuvre un modèle de
développement stratégique des filières industrielles fondé sur : (I) la
valorisation des ressources nationales et des ressources humaines, (II) la
promotion d’un cadre de développement de l’entreprise et (iii) l’amélioration
du climat des affaires. Ainsi, pour assurer le développement stratégique des
filières industrielles, la communication met l’accent sur cinq lignes
directrices consistant en (i) l’accélération de la diversification de l’industrie
nationale, (ii) la densification du développement de l’industrie minière, (iii)
la rationalisation du déploiement territorial du développement industriel et
l’exploitation du foncier économique, (iv) le renforcement des capacités
institutionnelles du pays en matière de développement industriel et minier par,
notamment la mise en place d’un cadre de concertation national et (v) la prise
en charge des enjeux économiques technologiques qui sont au cœur des processus
industriel et minier.
Suite à quoi, M. Tebboune a ordonné la rupture avec les pratiques du passé,
étant donné que les citoyens attendent la concrétisation des promesses
auxquelles il s'est engagé afin de constater le changement dans leur quotidien.
Il a déclaré que le plan industriel doit comprendre trois (03) mesures, en
l'occurrence :
- La première, revêtant un caractère urgent, doit apporter des réponses
concrètes aux dossiers sensibles, particulièrement l'importation de véhicules
en kits SKD-CKD, insistant sur l'assainissement de cette situation et la mise
en place de nouvelles règles, outre la question du Complexe sidérurgique
d'El-Hadjar.
- À moyen et long termes, il a déclaré que l'effort doit être orienté vers la
création d'une véritable industrie, constituée essentiellement des industries
légère, petite et moyenne, génératrices de richesse et faisant la rupture avec
les industries consacrant la dépendance. Le recours excessif à l'importation a
figé les esprits et tué l'esprit d'initiative et la capacité de création et
d'innovation des Algériens, a-t-il déploré.
- Le président de la République a insisté également sur l'impératif de mettre
un terme à l'influence accrue des lobbies et des groupes d'intérêts dans les
politiques publiques.
Il a appelé, en outre, à la mise en place d'un système juridique stable pour
une durée d'au moins dix (10) années à même d'assurer une lisibilité aux
investisseurs, l'objectif étant d'inciter les hommes d'affaires à investir.
Concernant les importations d'équipements et de services, le Président Tebboune
a mis en avant la nécessité d'instaurer un contrôle strict afin d'éviter les
situations dramatiques engendrées, par exemple, par les appareils de chauffage,
ordonnant une enquête approfondie à cet égard.
Par ailleurs, le président de la République a évoqué l'importance du
développement des industries manufacturières, telle la transformation de
l'alfa, et les industries agro-alimentaires.
Soulignant l'intérêt d'encourager l'investissement privé et de consacrer des
fonds étatiques à l'investissement dans les secteurs stratégiques, M. Tebboune
a recommandé un appui immédiat à l'investissement privé, avec la possibilité
d'accorder des incitations importantes aux opérateurs utilisant les matières
premières locales.
Dans le même cadre, le président de la République a soulevé la question du
foncier industriel, ordonnant au gouvernement de procéder à un état des lieux
et de formuler des propositions, notamment à la lumière de l'exploitation
anarchique du foncier en vue de l'utilisation rationnelle de ces zones industrielles,
avec possibilité de récupérer celui non exploité. Il a appelé également à
l'encouragement de la création de coopératives pour l'aménagement ou la
création de nouvelles zones industrielles dans le cadre d'une nouvelle vision,
avec un cahier des charges clair et précis.
En outre, le président de la République a instruit le ministre de l'Industrie
et des Mines d'organiser des Assises nationales sur la nouvelle politique
industrielle auxquelles prendront part les compétences de la diaspora et les
différents acteurs économiques, avec le concours d'institutions
internationales, pour l'élaboration d'une politique industrielle nationale
répondant aux aspirations de la nouvelle Algérie.
Dans le même contexte, le Président Tebboune a prôné la lutte contre les importateurs
qui pratiquent la surfacturation, à l'origine d'une véritable saignée des
ressources en devises, à travers la criminalisation de ces pratiques.
5.- Poursuivant ses travaux, le Conseil des ministres a entendu une
communication présentée par le ministre de l’Agriculture et du Développement
rural sur le programme d’action du secteur pour la période quinquennale
2020-2024.
Ce programme vise, à travers l’intégration de l’innovation, comme clé de la
modernisation et du développement agricole : (I) la construction d’une
politique agricole durable, (II) la consolidation et la promotion des actions à
destination des populations rurales, ainsi que (III) la conservation et la
valorisation du patrimoine forestier.
Ce plan devrait se traduire, à l’horizon 2024, par (1) l’accroissement de la
production et sa valorisation intégrée, (2) l’amélioration des conditions
de vie des populations rurales dans les espaces fragiles montagneux, de la
steppe et du Sahara, (3) l’intégration agro-industrielle (4) et la création de
l’emploi.
Les actions prévues pour le développement de ce secteur portent, notamment sur
la protection, l’assainissement et l’optimisation du foncier agricole, le
renforcement de la sécurité alimentaire, le développement de l’agriculture et
l’élevage saharien, le développement agricole et rural des zones de montagne,
l’extension et la valorisation du potentiel forestier, la conservation des eaux
et des sols, la lutte contre la désertification et la gestion durable des
ressources génétiques.
Des mesures d’accompagnement sont, en outre, envisagées, particulièrement le
renforcement du système de financement des activités stratégiques,
l’encouragement de l’investissement, le renforcement des capacités humaines et
d’assistance technique, et la numérisation du système d’information, pour une
meilleure gouvernance.
L'agriculture et l'industrie sont des piliers essentiels pour l'économie
nationale, a indiqué le président de la République, soulignant l'impérative
rupture avec les pratiques du passé en s'orientant vers de nouveaux modes de
gestion du secteur adaptés aux besoins et spécificités de notre pays.
Évoquant l'agriculture saharienne et des montagnes, le président de la
République a appelé à l'encouragement des créneaux créateurs de richesse, telles l'arboriculture fruitière et l'apiculture, avec une
réduction des prix, pour que ces produits soient à la portée du citoyen.
Il a instruit la création d'un Institut de l'Agriculture saharienne au Sud qui
aura pour mission la formation et l'encadrement dans ce type d'agriculture,
mettant l'accent sur l'impératif de libérer le secteur de l'Agriculture des
entraves bureaucratiques. Par ailleurs, le Président a abordé la question de
l'importation des viandes, plaidant pour l'encouragement de la production
locale afin de réduire la facture d'importation. Il a ordonné également un état
des lieux du foncier agricole dans toutes les wilayas et l'accélération de la
régularisation de la situation juridique des terrains.
Dans ce sens, le Président a identifié deux priorités pour le secteur de
l'Agriculture : le traitement définitif, dans un délai n'excédant pas six (06)
mois, de la question du manque de lait, à travers la mise en œuvre d'une
politique de modernisation et de partenariat. Il a relevé, en outre,
l'impératif de mettre en place une politique nationale de stockage de produits
alimentaires afin de pallier les problèmes de commercialisation.
Dans le même sillage, M. Tebboune a jugé primordial de résoudre le problème
d'irrigation, notamment dans les Hauts-Plateaux et le Sud, en vue de
l'augmentation des superficies irriguées, à travers l'utilisation de moyens
modernes.
6.- Le Conseil des ministres a, également, entendu une communication
présentée par le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville sur le
plan d’action du secteur, lequel se fixe pour objectif, d’une part, de
résoudre définitivement le problème du logement en ciblant en priorité les
ménages à faibles revenus et, d’autre part, de créer les conditions d’un
environnement urbain et rural préservé, valorisé et propice à l’épanouissement
du citoyen, en mettant en œuvre une véritable politique d’urbanisme, tenant
compte des normes architecturales et préservant le patrimoine.
Le plan d’action prévoit, notamment, l’intensification de la production de
logements par une mobilisation et une orientation efficace des ressources
financières, la finalisation du programme en cours, l’engagement d’un nouveau
programme de un (1) million de logements pour la période 2020-2024, tous
segments confondus, la livraison à l’horizon 2024 de 1,5 million de logements,
l’éradication des bidonvilles sur le territoire national, la résorption du
déficit du programme «AADL 2», le traitement de la problématique du vieux bâti,
la poursuite de création de 120.000 lots sociaux pour prendre en charge les
demandes de logement dans les wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux.
Dans le cadre de l’aménagement d’un environnement urbain et rural préservé, il
est notamment prévu la révision de la loi sur l’aménagement et l’urbanisme, et
la politique de la ville, la dynamisation de la fonction de contrôle en matière
d’urbanisme, la poursuite de la réalisation des villes nouvelles et la
valorisation de la production architecturale.
Au-delà de ces objectifs et des actions qui les sous-tendent, le plan d’action
sectoriel entend promouvoir la production nationale et encourager le recours
aux moyens d’études et de réalisation nationaux, intensifier l’utilisation des
matériaux locaux, assurer l’accompagnement des jeunes entrepreneurs, mettre en
place un système d’informations statistiques pour suivre la demande de
logements, y compris le recours à la numérisation des procédures, et, enfin,
valoriser la recherche scientifique et technologique dans le domaine de la
construction.
Le président de la République a insisté sur l’impératif de finaliser les
programmes en cours dans les meilleurs délais. Il a souligné que la réalisation
de tout nouveau programme de construction de logements doit prendre en compte
les contraintes de financement. Il ne doit surtout pas se faire au détriment de
la qualité, des aspects architecturaux et de l’aménagement urbain. Il a mis en
avant, également, sur le droit du citoyen à un logement décent, soulignant
l'impératif de lutter contre l'habitat précaire et d'éradiquer les bidonvilles,
à travers la prise de mesures nécessaires à même d'empêcher leur réapparition,
outre des sanctions à l'encontre des contrevenants.
À ce propos, il a instruit les ministres de l'Intérieur et de l'Habitat de
mettre en place un mécanisme spécial pour le suivi de cette question et la
lutte contre les cas de connivence en la matière.
Le Président Tebboune a réitéré l'impératif de concrétiser ses engagements en
matière de logement.
Par ailleurs, le Président de la République à donné des orientations pour
l'amélioration de l'habitat, à travers un renforcement du contrôle technique
des constructions, la lutte contre la fraude dans les matériaux, l'interdiction
de l'utilisation du bois dans les chantiers publics afin de préserver la
richesse forestière, et la réduction des importations.
À ce propos, il a instruit la création d'une banque du logement et a exhorté à
une réflexion globale sur la création de villes périphériques afin de contenir
l'exode vers les grandes villes.
7.- Le Conseil des ministres a entendu, par la suite, une communication
présentée par le ministre du Commerce sur le bilan et les perspectives de
relance et de développement de son secteur.
Rappelant le bilan de l’année 2019, le ministre a dressé un état des activités
de contrôle, de régulation et d’organisation des marchés, notamment les mesures
d’éradication progressive des marchés informels, la réception de deux (02)
marchés de gros des fruits et légumes et de la poursuite de la réalisation de
six (6) autres marchés qui seront réceptionnés durant l’année 2020.
Au titre des perspectives de développement des activités du commerce intérieur,
le plan d’action prévoit une série de mesures portant, notamment, sur
l’amélioration des conditions d’organisation des marchés, la généralisation du
paiement électronique et la lutte contre toute forme de gaspillage.
En matière de commerce extérieur, il est fait état principalement de la
situation de la balance commerciale, des procédures d’encadrement des
importations et du développement des exportations hors hydrocarbures. C’est
ainsi qu’il est relevé la persistance en 2019 du déficit de la balance
commerciale, une baisse des importations et des exportations respectivement de
plus de 7,7% et près de 13%, alors que les exportations hors hydrocarbures ont
enregistré une réduction de près de 10%.
S’agissant des perspectives de développement du commerce extérieur, le plan
d’action prévoit une série de mesures et de procédures pour la période
quinquennale 2020-2024. Il s’agit essentiellement de l’évaluation des accords
commerciaux internationaux et des relations commerciales bilatérales et
multilatérales, la rationalisation des importations, la protection du produit
national et l’encouragement des exportations "hors hydrocarbures".
Évoquant les questions urgentes dans ce contexte, M. Tebboune a mis l'accent
sur la nécessité de les résoudre en associant la société civile, appelant à un
changement dans les comportements, les mentalités et les pratiques, et à
prendre des décisions adéquates, notamment en ce qui concerne les marchés de
proximité.
Par ailleurs, le Président a recommandé la mise en place d'un guide statistique
pour promouvoir la production nationale, avec l'interdiction d'importer les
produits fabriqués localement, dans l'objectif de protéger le produit national
et de réduire la facture d'importation.
Dans le même ordre d'idées, M. Tebboune a instruit la création de laboratoires
au niveau de tous les accès frontaliers, ports et aéroports, en collaboration
avec le ministère de la Santé, en associant l'Université, en vue du
renforcement des mécanismes de contrôle des importations alimentaires selon les
normes internationales, pour la protection des citoyens contre les produits
contrefaits avec la consolidation des procédures judiciaires contre la fraude.
Dans le même sens, le président de la République a donné des instructions pour
la création de zones franches avec les pays africains limitrophes afin d’en
finir avec le fléau de la contrebande.
Par ailleurs, il a souligné l'impératif de réduire la facture d'importation des
médicaments, en encourageant la production locale et en soumettant les produits
pharmaceutiques importés à la certification pour la protection de la santé des
citoyens.
En matière de commerce extérieur, le président de la République, tout en prenant
acte des déficits de notre balance commerciale, a indiqué que les mesures de
rationalisation des importations ne doivent pas se faire au détriment du
fonctionnement des entreprises et des besoins essentiels des consommateurs.
Il a aussi indiqué que les mesures de protection de la production nationale et
de défense commerciale doivent être envisagées avec intelligence et dans le
respect de nos engagements commerciaux internationaux. La stratégie de
promotion des exportations hors hydrocarbures doit être très vite mise en
œuvre, en étroite collaboration avec les départements ministériels concernés.
S’agissant des accords commerciaux déjà conclus ou ceux encore en discussion,
le président de la République a chargé l’Exécutif de faire une évaluation rigoureuse
et objective de leurs effets sur l’économie nationale, tout en soulignant que
la politique du commerce extérieur doit faire l’objet de mécanismes de
concertation sectorielle plus renforcés.
Enfin, le président de la République a souligné que l'importation doit être un
complément à l'économie nationale, et non une alternative.
8.- Le Conseil des ministres a, ensuite, entendu une communication présentée
par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière sur
les perspectives de relance et de développement de son secteur.
Le programme d’action du secteur vise, notamment l’établissement de la carte
sanitaire et du schéma d’organisation sanitaire, une série d’actions destinées
à prendre en charge le renforcement des capacités des structures de santé de
proximité et des infrastructures hospitalières, le renforcement de
l’approvisionnement en médicaments, l’amélioration de la couverture sanitaire
et de la formation des professionnels de la santé.
Dans le domaine de la couverture sanitaire au niveau des wilayas du Sud et des
Hauts-Plateaux, il prévoit, notamment, le développement et le renforcement des
programmes spécifiques aux wilayas des Sud et Hauts-Plateaux, à savoir : le
programme de lutte contre les MTH, le programme de lutte contre la leishmaniose
cutanée, la lutte contre l’envenimation scorpionique, le trachome, le paludisme
et autres maladies à transmission vectorielle, la création de l’observatoire
des maladies tropicales à Tamanrasset et le développement des capacités d’intervention
des équipes médicales fixes et mobiles dans le domaine de la détection précoce
et de la riposte rapide aux phénomènes épidémiques, ainsi que l’amélioration
des conditions et des mesures incitatives pour les professionnels de santé au
niveau des régions du Sud et des Hauts-Plateaux.
Suite à cet exposé, le président de la République a ordonné une rupture avec
les pratiques du passé dans le domaine de la Santé et l'adoption d'un plan
d'urgence axé sur deux priorités, à savoir la prise en charge dans les services
d'urgence et la prise en charge des femmes enceintes.
Estimant que les Urgences et les Services obstétriques sont le maillon faible
du système sanitaire, M. Tebboune a appelé à une réorganisation du secteur et à
des mesures pratiques en matière de formation de médecins urgentistes et de
paramédicaux, en plus de l'encouragement de ces médecins à travers des
incitations appropriées.
Par ailleurs, le président de la République a mis en avant l'importance de la
prévention en concertation avec les associations de la société civile, dont
certaines peuvent être d'utilité publique, et partant bénéficier des aides de
l'État, dans l'objectif d'alléger les Urgences et d’encourager le recours aux
polycliniques de proximité, outre la mise en place de mécanismes de
consultation pour éviter les déplacements inutiles aux Urgences. Dans ce
contexte, le président de la République a mis en garde contre le refus
d'admission des femmes enceintes juste avant l'accouchement par n'importe quel
service médical.
Soulignant l'impératif du dépistage précoce des maladies gériatriques,
chroniques et des cancers, le Président Tebboune a relevé l'impératif d'une
réflexion sérieuse sur la problématique du service civil et de mesures
incitatives, en accordant la priorité à la formation de médecins du Sud, pour
pallier définitivement au manque de spécialistes dans cette région du pays.
Le président de la République a également ordonné l'accélération de la
réalisation d'un hôpital d'une capacité de 700 lits à Alger devant alléger la
pression sur les établissements hospitaliers en place, insistant sur
l'impératif de hâter la numérisation du secteur afin d'améliorer les
prestations.
Évoquant le phénomène de la violence à l'égard du personnel médical au sein des
établissements hospitaliers, il a demandé la prise de mesures, notamment la
contractualisation avec des sociétés privées afin de garantir la sécurité des
personnels et des infrastructures de santé.
9.- Le Conseil des ministres a achevé ses travaux par une communication
faite par le ministre de la Micro-entreprise, des Start-up et de l’Économie de
la Connaissance sur les perspectives de développement de son secteur.
Le plan d’action envisagé prévoit, notamment l’élaboration d’un projet de loi
visant la création et la définition du label institutionnel de la start-up
algérienne et la labellisation des incubateurs suivant les standards
internationaux, ainsi que la mise en place d’un système de financement
spécifique.
Il prévoit également une série de mesures incitatives d’exonérations fiscales
au profit des start-up et des investisseurs, y compris ceux de la diaspora. Le
plan d’action prévoit, en outre, le lancement d’une série d’actions
intersectorielles ayant pour effet de stimuler et de faire émerger l’économie
fondée sur le savoir et la connaissance, telles que l’établissement de pôles de
compétitivité sectorielle par zones géographiques, l’installation d’instituts
de transfert de technologies en partenariat avec les industriels, l’université
et les grandes écoles, ainsi que le lancement de projets d’industrialisation en
normes «industrie 4.0».
Enfin, il prévoit la mise en place d’un système d’informations pour assurer le
suivi et le développement des start-up et de leur environnement (incubateurs,
accélérateurs).
Intervenant au terme de cet exposé, Monsieur Tebboune a ordonné l'élaboration
d'un programme urgent pour les start-up et les petites et moyennes entreprises
(PME), notamment la création d'un Fonds spécial ou une banque destinée à leur
financement.
Il a également ordonné l'organisation d'Assises nationales avec la
participation des compétences nationales, à l'intérieur et à l'extérieur du
pays, avec le maintien et la redynamisation du dispositif Ansej. Il a chargé le
Premier ministre d'élaborer un mécanisme pour le suivi de l'opération de
numérisation des institutions de l'État.
10.- Après épuisement des points inscrits à l’ordre du jour, le président de
la République a annoncé qu’à l’effet d’assouplir les procédures de nomination
aux fonctions supérieures de l’État et d’introduire plus de célérité dans les
mouvements qui affectent les personnels de la haute Fonction publique, il a
décidé de transférer le pouvoir de nomination d’un certain nombre de cadres de
l’État au Premier ministre, et ce dans le respect des dispositions constitutionnelles
en la matière.
11.- Avant de clore les travaux du Conseil des ministres, Monsieur Abdelmadjid
Tebboune a exhorté le gouvernement à accélérer le processus d’élaboration du
Plan d’action, en veillant à assurer la cohérence d’ensemble des actions du
gouvernement.
Poursuivant ses orientations, le président de la République a insisté sur
l’impératif de hiérarchiser les priorités en fonction de nos capacités
financières et matérielles, en établissant un calendrier précis de mise en
œuvre. Il a également mis l’accent sur l’impératif de veiller à la
concrétisation de l’ensemble des engagements pris, afin de rétablir la
confiance de notre peuple envers ses dirigeants, en privilégiant, pour cela,
une démarche pragmatique fondée sur la concertation, la franchise, la
transparence et la rigueur et orientée exclusivement vers la réalisation de
l’intérêt général.
Le chef de l’État, a notamment déclaré que cette démarche doit s’appuyer sur
notre détermination à opérer une véritable rupture avec les pratiques du passé
et promouvoir de nouveaux modes de gouvernance à la mesure des espérances de
notre peuple.
"C’est de la concrétisation de nos engagements que dépendent le
recouvrement de la confiance du citoyen dans ses institutions, son adhésion aux
actions et sa contribution pleine et sincère à la réalisation de nos programmes
de développement", a-t-il ajouté.
Avant la levée de la séance, le président de la République a formulé nombre de
remarques sur la base desquelles il a donné au gouvernement les instructions
suivantes :
- Prendre toutes les mesures possibles pour solutionner la problématique de la
congestion routière au niveau de la capitale, en recourant notamment aux
expertises internationales, préconisant la réalisation de ponts et de trémies.
- Réaliser une évaluation globale et approfondie de l'Entreprise
nationale de transport maritime de voyageurs (ENTMV) et un examen des problèmes
auxquels sont confrontés ses navires au niveau des ports étrangers.
- Lutter contre le gaspillage, de façon générale, et le gaspillage du pain, en
particulier, estimé à près de 350 millions USD/An, un montant colossal qui
pourrait être affecté à la réalisation de projets utiles aux citoyens.»