ECONOMIE-
ETUDES ET ANALYSES- CROISSANCE ALGERIE- BANQUE MONDIALE 2020
La
croissance économique de l’Algérie pourrait atteindre
1,9%, “à mesure que l’incertitude politique s’atténue et que
l’investissement redémarre”, selon l’institution
de Bretton Woods.
La croissance économique en Algérie
devrait être, encore, morose cette année
. Cependant, elle devrait reprendre, modestement, pour atteindre 1,9%,
“à
mesure que l’incertitude politique s’atténue et que
l’investissement redémarre”, estime la Banque mondiale dans une nouvelle
édition du rapport sur les perspectives économiques mondiales publié hier. La
Banque mondiale estime, néanmoins, que “l’incertitude reste importante”, même
si l’impasse politique a été “partiellement” résolue.
La Banque mondiale a relevé de 0,2 point
ses prévisions pour l’Algérie pour 2020, par rapport aux anticipations de juin
2019. Ce qui représente une progression anémique pour un pays à revenu intermédiaire
comptant une très forte proportion de jeunes. En revanche, l’institution
de Bretton Woods a abaissé
ses estimations pour 2019 de -0,6 point par rapport aux anticipations de juin
dernier.
En effet la croissance du produit
intérieur brut (PIB) pour l’année 2019 est estimée à 1,3%. Pour 2021 et 2022 la
Banque mondiale table sur un taux de croissance de 2,2%. Pour rappel, la loi de
finances 2020 prévoit une croissance économique globale de l’ordre de 1,8%, qui
devrait s’améliorer en 2021 et 2022 avec une reprise de +3% sous l’effet de la
croissance de la valeur ajoutée réelle du secteur des hydrocarbures de +4,3% en
2021 et +3,7% en 2022.
La croissance du PIB hors
hydrocarbures se situerait, selon la loi de finances, à +1,8% l’année en cours
et à hauteur de 2,9% en 2021 et 2,6% en 2022. Selon la loi de finances, la
croissance économique serait stimulée principalement par le secteur des
services marchands ainsi que par le BTPH.
Selon le rapport de la Banque mondiale
la croissance dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena) s’est
ralentie pour atteindre, selon les estimations, 0,1% en 2019, en grande partie
à cause de la forte décélération observée en République islamique d’Iran, à la
suite du durcissement des sanctions américaines, des tensions géopolitiques
dans le détroit d’Ormuz et des revers diplomatiques.
L’affaiblissement de la croissance
mondiale a réduit la demande de pétrole et d’autres exportations, entravant
ainsi davantage l’activité à l’échelle régionale. La croissance régionale
devrait s’accélérer pour atteindre 2,4% en 2020, en grande partie sous l’effet
de la hausse des investissements, favorisée par les projets d’infrastructure du
secteur public et l’amélioration du climat des affaires. Dans les pays
exportateurs de pétrole, la croissance devrait atteindre 2%.
La Banque mondiale évoque les
risques liés aux conflits géopolitiques, au rythme des réformes plus lent que
prévu et à la volatilité des prix du pétrole, ainsi que les risques plus
récents associés à la nouvelle aggravation des tensions commerciales
mondiales. Le rapport indique que les risques géopolitiques ont
sensiblement augmenté. L’incertitude quant au rythme
des réformes assombrit également les perspectives
de croissance de la région Mena.
En outre, une
forte augmentation de la volatilité des
prix du pétrole pourrait compliquer ou
retarder les rééquilibrages budgétaires dans les pays exportateurs ou
importateurs de pétrole. Elle pourrait retarder les programmes d’investissement
dans les pays exportateurs et entraver les réformes des subventions dans les
pays importateurs en augmentant l’incertitude associée aux futures sources de
revenus et de recettes.
Sur le plan mondial, “en 2020, la
croissance de l'économie mondiale devrait s'établir à 2,5%, car, si les
investissements et le commerce se redressent progressivement après la faiblesse
significative de l'an dernier, les risques de baisse persisteront” constate la
Banque mondiale.