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Ammar Belhimer/Chaîne III

Date de création: 19-12-2019 18:45
Dernière mise à jour: 19-12-2019 18:45
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VIE POLITIQUE- POINTS DE VUE ET OPINIONS- AMMAR BELHIMER/CHAINE III

 

L’émission de la Radio-Chaîne III, «L’Invité de la rédaction», a accueilli, mardi 17 décembre 2019, , l’enseignant universitaire  et journaliste, Ammar Belhimer, qui a évoqué, dans son intervention, les grands faits de l’actualité, tout en faisant une analyse succincte des leçons apprises de la crise que traverse le pays depuis plusieurs mois. (Synthèse El Moudjahid)

Parmi les points abordés, figure celui de la disqualification des partis politiques par les jeunes, la crise aiguë des modes de régulation politique et sociale et les alliances entre les courants politiques.
Au sujet de la crise politique, celui qui était membre de l’Instance nationale de dialogue et de médiation a précisé qu’il en tire deux leçons principales de la crise politique que traverse le pays. «La première est la disqualification des partis politiques dans notre pays et la crise aiguë des modes de régulation politique et sociale qui repose sur l’échange de la rente contre la paix sociale. Le deuxième enseignement s’articule autour des modèles de démocratie représentative placés sous haute surveillance policière qui a prévalu jusqu'au 22 février, date du début du mouvement populaire», a-t-il expliqué.
Développant son point de vue concernant la disqualification des partis politiques et la crise des modes de régulation politique et sociale, l’universitaire estime que l’Algérie s’inscrit dans une trame universelle dans la mesure où nous assistons partout, selon lui, à une implosion de confiance qui touche quatre institutions dans le monde, plus particulièrement dans notre pays. «Nous constatons que certaines institutions sont décriées dans le monde, à l’instar des gouvernements, les médias et même les ONG», a-t-il noté.
Se basant sur un sondage effectué par le Rassemblement action jeunesse (RAJ) dans 41 wilayas effectué sur une frange de 1.500 jeunes, il a fait observer que ce dernier a démontré d’une façon «inquiétante», la désaffection des jeunes par rapport à la classe politique et aux partis, alors que ces derniers ont une opinion plutôt favorable en ce qui concerne les associations et les syndicats.
Selon M. Amar Belhimer, le sondage a démontré également que 1% seulement des jeunes dans notre pays se déclarent adhérants à une formation politique et 3% indiquent avoir partagé une activité partisane. «De même que 43% des jeunes ont une opinion négative sur les partis politiques et 63% ont un avis positif sur les associations et les syndicats», a révélé encore M. Belhimer.
Interrogé sur la reconfiguration de la scène politique, «L’invité de la rédaction» a indiqué que «la médiation politique en Algérie a été construite sur des bases qui ne paraissent pas efficaces, le système ayant prévalu jusqu’à présent est un système d’autorisation préalable sous haute surveillance, ce que le défunt Mehri appelé la maison de l’obéissance». «De ce constat, je peux vous dire que le modèle de représentation politique totalitaire, qui a prévalu jusqu’alors, est amené à disparaître inévitablement», a-t-il prédit. Scindant les «blocs» présents sur la scène politiques entre démocrates, nationalistes et islamistes, il a assuré que des alliances entre les courant nationaliste et islamistes modérés peuvent se nouer à l’avenir pour la simple raison, a-t-il relevé, de l’inexistence d’autres courants qui soient «tolérables» de nos jours dans un jeu politique «sain». M. Belhimer a soutenu, par ailleurs, qu’il existe toujours une multitude de «partis de façade et factices» et regretté le « trop de manipulation» pour que l’on puisse encore parler de «matrice de société politique» en Algérie. «Pour déboucher sur l’émergence d’une Société civile, il faut, au préalable, passer par la création d’associations libres et la formation d’un mouvement associatif puissant», a-t-il considéré. Mais pour y arriver, l’enseignant universitaire juge qu’il faut d'abord mettre un terme à la crise de la «démocratie représentative» et combler l’absence des espaces et des institutions de médiation politique et sociale par des associations et des syndicats libres de leurs mouvements.
 «Il y a une plus forte demande de liberté, de droits individuels que de démocratie. C’est un constat qui a été fait suite aux slogans relatifs au rejet des élections malgré la garantie donnée par le panel et le rejet du suffrage universel par peur que s’installe une démocratie libérale, ce qui dénote le caractère social du Hirak dans les réseaux sociaux», a-t-il conclu.