VIE POLITIQUE- DOCUMENTS POLITIQUES- TEBBOUNE ABDELMADJID, CONFÉRENCE
DE PRESSE 13/12/2019- SYNTHÈSE PRESSE
«Je
m'adresse directement au Hirak, pour lui tendre la
main afin d'amorcer un dialogue sérieux au service de l'Algérie et seulement
l'Algérie», a-t-il déclaré, lors d'une conférence de presse, tenue
, vendredi 13 décembre , après l'annonce des résultats de l'élection
présidentielle.
Il estime que le Hirak, qui a permis l'émergence de
plusieurs mécanismes, à l'instar de l'Autorité nationale indépendante des
élections (ANIE), «a remis l'Algérie sur les rails de la légitimité, la
préservant ainsi de l'aventurisme et des manœuvres qui ont failli torpiller le
peuple algérien», promettant d'œuvrer à «rendre justice à toutes les victimes
de la Issaba (bande criminelle)». «Il est temps de
concrétiser les engagements pris, lors de la campagne électorale, sans aucune
exclusion ou marginalisation, ni intention de vengeance», a-t-il soutenu,
soulignant qu'il œuvrerait avec «toutes les parties pour tourner la page du
passé et aller vers une Nouvelle République, avec un esprit nouveau et une
nouvelle approche». Le Président élu a saisi cette occasion pour rendre hommage
à l'Armée nationale populaire (ANP), «digne héritière de l'Armée de libération
nationale (ALN), et à son Haut Commandement», en particulier le général de
Corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la
Défense nationale, chef d'État-major de l'ANP, ainsi qu'aux autres corps de
sécurité, qui ont «géré la situation avec sagesse et clairvoyance, et veillé à
la protection absolue du Hirak».
Opérer une profonde réforme de la Constitution
Partant de là, M. Tebboune a affirmé que sa priorité,
sur le plan politique, en tant que Président, consistera à opérer une «profonde
réforme» de la Constitution, à laquelle seront associés des universitaires, des
intellectuels, des spécialistes et des membres de la communauté nationale
établie à l'étranger. Parmi les autres priorités, figure également «la révision
de la loi électorale», a-t-il ajouté, en affirmant qu'il n'avait pas
«l'intention de créer un parti politique».
Évoquant le dossier de la politique extérieure du pays, Abdelmadjid Tebboune a dit être «très sensible lorsqu'il est question
de souveraineté nationale», soulignant que «nul ne peut prétendre avoir de
tutelle sur l'Algérie». Interrogé sur les relations avec le Maroc et le
dossier de la frontière, fermée depuis 1994, le président de la République a qualifié
ce dossier d'«extrêmement sensible». «Des circonstances ont conduit
à cette situation. La résolution du problème dépend de l'élimination de ces
causes», a déclaré M. Tebboune, rappelant, dans ce
cadre, les bonnes relations liant les deux peuples, algérien et marocain. Il
signale que la politique extérieure de l'Algérie repose sur «le principe de
réciprocité», affirmant que l'Algérie est «un pays pivot» au niveau africain,
méditerranéen et arabe. Par ailleurs, M. Tebboune dit
porter «un sentiment spécial» pour les wilayas qui ont connu les taux de
participation les plus faibles, lors de cette présidentielle, exprimant son
souhait d’effectuer une éventuelle visite présidentielle à Tizi
Ouzou et à Béjaïa.
«L'échéance présidentielle est achevée, et l'Algérie est pour tous ses enfants
sans exclusion aucune», a-t-il encore soutenu. À une question sur la position
du président français Emmanuel Macron vis-à-vis de
son élection à la tête du pays, M. Tebboune a
répliqué : «je ne réponds pas au président français, et ne reconnais que le
peuple algérien.»
La future équipe gouvernementale comprendra de jeunes ministres
Au sujet de la composante du prochain exécutif, M. Tebboune
a reconnu que la constitution d'un nouveau gouvernement est une tâche «très
difficile», assurant que le peuple algérien sera «surpris» par la nomination de
nouveaux jeunes ministres.
Il a affirmé qu'il sera toujours aux côtés des jeunes et qu'il œuvrera à leur
intégration effective dans la vie économique, soulignant que le nouveau
gouvernement «comptera dans ses rangs des ministres jeunes ne dépassant pas les
26-27 ans».
Il a également promis que «personne ne sera exclu ni marginalisé», car, a-t-il
martelé, «il y a de la place pour tout le monde en Algérie».
Concernant la presse et les médias, M. Tebboune
a déclaré qu'il était pour la liberté de la presse «jusqu'au bout», tout en
relevant qu'il combattrait «rigoureusement» toutes les formes de diffamation et
d'insulte.
«La grâce présidentielle ne touchera pas les corrompus»
Au sujet de la lutte contre la corruption, le nouveau président de la
République a affirmé que la «grâce présidentielle ne touchera pas les personnes
impliquées dans des affaires de corruption».
«La loi relative à la lutte contre la corruption sera maintenue», a-t-il indiqué,
soulignant que la «grâce présidentielle ne touchera pas les personnes
impliquées dans des affaires de corruption».
Le Président a assuré, dans le même ordre d'idées, que «la lutte contre la
corruption et les corrompus se poursuivra».