VIE
POLITIQUE – DOCUMENTS POLITIQUES- ELECTION PRESIDENTIELLE 12/12/2019- DEBAT
TELEVISE
Le débat télévisé entre les cinq
prétendants à la magistrature suprême a finalement eu lieu vendredi
6 décembre 2019 à partir de 19 h 30. Il a été retransmis par toutes les chaînes
publiques de radio et de télévision
(ainsi que par les 5 chaînes de télé off-shore accréditées).Les questions
étaient posées par deux journalistes de la télévison (El Bilad et Entv) et deeux journalistes de la
presse écrite (Le Quotidien d’Oran et El Khabar)
Sur le plan politique, la question adressée aux
candidats portait sur la révision de la Constitution, l'assainissement de la
vie politique, le renforcement des libertés individuelles et collectives ainsi
que les nouveaux mécanismes à mettre en œuvre en vue de garantir la régularité
des élections.
Premier à intervenir, le candidat Abdelaziz Belaïd
s'est engagé à ouvrir «un débat national inclusif avec les experts et la classe
politique» et à «organiser un référendum afin de parvenir à une Constitution
qui convient au peuple». Il a plaidé pour le changement des mentalités et la
promulgation de lois garantissant les libertés individuelles et collectives.
Abdelmadjid Tebboune a affirmé quant à lui que le
premier jalon dans le changement est la révision de la Constitution. Le
changement de la vie politique se concrétise, selon M. Tebboune,
à travers le renouvellement des lois et à leur tête la loi relative aux
élections afin de parvenir au choix d'élus intègres. le
candidat a mis l'accent sur le nécessaire «respect de la liberté des autres,
qu'ils soient des minorités ou des majorités», pointant du doigt «certains
dérapages dans l'exercice de la liberté d'expression».
Ali Benflis
propose «une nouvelle Constitution qui jette les bases d'un régime
semi-présidentiel. Pour ce qui est du renforcement des libertés, le président
du parti Talaie El Houriyat
a promis de créer «une commission des droits de l'Homme chargée de cette
question, élue en toute liberté et composée de spécialistes en la matière pour
défendre les libertés sans l'ingérence du pouvoir exécutif dans son travail».
Pour sa part, le candidat Azzedine Mihoubi
s'engage à œuvrer avec «les partenaires de la scène politique pour élaborer une
Constitution judicieuse qui renforcera la souveraineté populaire et instaurera
une république d'institutions devant assurer l'équilibre entre les différents
pouvoirs. Evoquant la vie politique, le Secrétaire général (SG) du RND par
intérim a fustigé quant à lui «la démission du citoyen de la vie politique»,
appelant à «revoir la structure partisane et à reconstruire la scène politique
pour rétablir la confiance entre le citoyen et les institutions.
Le candidat Abdelkader Bengrina estime que
l’amendement de la Constitution doit reposer sur la déclaration du 1er novembre
et le Hirak du 22 février, en passant par
l’organisation d’un référendum et l’ouverture d’un dialogue social inclusif
pour parvenir à une charte qui jette les bases d'un régime semi-présidentiel.
Créer des emplois en consolidant l’économie nationale
Une nouvelle Constitution qui «consacre les libertés individuelles et
collectives et instaure l’équilibre entre les pouvoirs», a poursuivi M. Bengrina qui a promis également «la consécration des
libertés individuelles dans le mouvement associatif, les médias, la presse et
les droits de l’Homme». A la question de savoir quelle politique adopter
en matière d'emploi et de lutte contre le chômage, le candidat Abdelaziz Belaïd s'est engagé à faire embaucher les quelques 400.000
diplômés/an issus des universités, à travers le renforcement des secteurs de
l'Agriculture et du Tourisme. M. Abdelmadjid Tebboune,
assure de créer des postes d'emploi à travers plusieurs politiques visant
à intégrer les jeunes dans l'économie du savoir, et à encourager la création
des start-up. M. Tebboune promet, s'il est élu, de
reconstruire une économie «forte» qui ne repose pas beaucoup sur les rentes et
qui répond aux besoins sociaux des citoyens.
Pour sa part, le président du parti Talaie El Hourriyat, Ali Benflis certifie
réduire le taux de chômage chez les jeunes universitaires, estimé à 30%,
considérant que la relance économique pourrait, à elle seule, faire face au
problème du chômage.
M. Mihoubi s’est engagé à créer des entreprises
économiques productrices de richesse et d'emploi, notamment dans le domaine
agricole à travers la création d'investissements nationaux et étrangers
assurant des milliers de postes d'emploi ainsi que les domaines des services,
du tourisme et des nouvelles technologies.
Pour sa part, M. Abdelkader Bengrina a indiqué qu'il
traitera la situation catastrophique dont laquelle se trouve l'économie
nationale qui enregistre des indicateurs négatifs et ce à travers
l'investissement dans le capital humain et l'entreprise qui crée la richesse et
favorise la croissance, notamment dans les énergies renouvelables,
l'agriculture et le tourisme.
Des promesses pour l’amélioration du pouvoir d’achat
A une autre question sur les solutions proposées pour mettre fin à la
détérioration du pouvoir d'achat des Algériens, le candidat Abdelaziz Belaïd s'engage à attribuer l'aide aux personnes
nécessiteuses en accordant aux communes «une véritable autonomie» dans
l’orientation de l'aide aux personnes défavorisées.
Tebboune a
promis qu'il prendra en charge la situation déplorable de 30% à 35% des
citoyens en raison de la dépréciation du dinar et le taux élevé de l'inflation.
Il s'est engagé également à annuler l'impôt sur les salaires qui ne dépassent
pas 30.000 DA, l'augmentation du SNMG et de la pension attribuée aux personnes
aux besoins spécifiques.
Benflis a fait part de l'intérêt qu'il accordait à la
question du pouvoir d'achat et l'aide sociale, qui touche directement les chômeurs
et la classe moyenne, soulignant sa volonté de maintenir la subvention pour les
franges sociales vulnérables.
Le candidat Mihoubi s'est engagé, quant à lui à
l'attribution de l'aide sociale aux personnes qui en méritent, l'augmentation
des salaires, l'annulation de l'impôt sur salaire ne dépassant pas 30.000 DA,
l'aide des femmes aux foyers, les personnes âgées, les veuves et les femmes
divorcées.
Quant à Bengrina,
il a promis, s'il venait à être élu président, de revoir à la hausse la pension
des personnes aux besoins spécifiques, d'attribuer les aides sociales aux
personnes qui méritent, d'aider la femme au foyer lui permettant de créer sa
PME.
Les candidats s’engagent à régler le problème de la
marginalisation de la communauté algérienne à l’étranger
Concernant «la marginalisation dont est victime la communauté algérienne
établie à l'étranger à travers le dernier amendement de la Constitution» et les
mesures proposées pour instaurer la confiance et établir les passerelles avec
cette communauté, A. Tebboune a déclaré que
celle-ci «est une partie intégrante» du peuple algérien et qu'il la prendra en
considération, s'il est élu président de la République, comme il le fera avec
les citoyens à l'intérieur du pays».
A. Belaid a promis de régler le problème de la
communauté à travers la réduction des prix des billets d'avion vers l'Algérie
et la facilitation de leurs investissements dans leur pays, notamment
l'annulation de la règle 49-51 %.
De son côté, A. Benflis a promis de régler plusieurs
problèmes auxquels fait face cette communauté à savoir l'investissement, la
hausse des frais de transport par avion et par bateau et de rapatriement des
dépouilles. Il s'engage aussi à créer un Conseil réunissant toutes les
compétences de la communauté algérienne établie à l'étranger. Pour sa part, A. Mihoubi s'est également engagé, en cas de victoire, de
créer un Conseil national pour la communauté nationale établie à l'étranger,
dotée de compétences et de savoir-faire, et chargée d'élaborer une feuille de
route pour interagir avec la communauté, en vue d'améliorer les conditions de
son déplacement et l'intégrer dans l'économie et l'investissement.
. Bengrina a promis, lui, de promulguer des lois loin
des règlements de comptes, en proposant d'ouvrir des écoles et des filiales des
banques algériennes à l'étranger, de réduire les frais de transport des
dépouilles et d'exploiter les compétences scientifiques parmi les Algériens
établis à l'étranger.
La jeunesse au cœur des programmes
En réponse une question relative aux procédures à prendre pour valoriser la
jeunesse, A. Benflis a promis de revoir à la
baisse l'âge autorisé pour accéder à des postes élus.
A. Mihoubi, s'est quant à lui engagé, à installer un
conseil supérieur des jeunes, lors des 100 premiers jours de son élection, en
cas de victoire, et de mettre en place une politique nationale propre aux
jeunes.
Le candidat Bengrina a avoué, lui, que sa
participation à la Présidentielle était «à la faveur de la jeunesse du 22
février», affirmant ne pas exploiter la jeunesse pour acheter la paix sociale,
mais de soutenir les projets de l'Ansej et de ne pas
ester en justice les défaillants.
De son côté, A. Tebboune a précisé que la jeunesse
était placée au cœur de son programme, s'engageant à passer le flambeau aux
jeunes notamment aux universitaires.
A. Belaid a promis d'éliminer le phénomène de la Harga (immigration clandestine) et de remettre le flambeau
aux jeunes. Pour ce qui est de la démarche à entreprendre pour répondre aux
revendications du Hirak. . Ali Benflis,
a indiqué que sa participation à la présidentielle était au «service du
peuple», assurant qu’il «assume les aspirations du peuple algérien» au
changement et à la satisfaction des revendications soulevées par le Hirak du 22 février.
Le candidat Mihoubi a affirmé que son programme
«prévoit plusieurs réponses aux revendications populaires», s’engageant à «les
mettre en œuvre s’il est élu président de la République». M. Abdelkader Bengrina a estimé que le Hirak
populaire a permis de concrétiser plusieurs revendications, s’engageant à
satisfaire «le reste». Il a promis également, «s’il est élu président de la
République, d’ouvrir un dialogue global avec les opposants de cette élection».
Le candidat Abdelaziz Belaïd a mis l’accent sur la
nécessité d’ «adopter de nouvelles méthodes avec de nouvelles mentalités pour
aller vers une nouvelle République».
Pour sa part, le candidat Abdelmadjid Tebboune s’est
engagé à être «fidèle aux revendications du Hirak»,
le qualifiant de «bénédiction» car il a fait éviter à l’Algérie des
catastrophes».