CULTURE- ARCHEOLOGIE- DJEDDARS DE
FRENDA
Tout comme le Medracen ou le Mausolée royal de Maurétanie, les djeddars, situés sur des hauteurs à l'ouest de Medroussa, dans la région de Frenda à 30 km de Tiaret, sont
des tombeaux funéraires de rois berbères, datant d'avant l'Islam (Ve et VIe
siècles).
Les pyramides sont au
nombre de treize. Seuls trois des 13 tombeaux existant jadis résistent toujours
au temps, tandis que les autres ne sont qu’amas de pierres et murs tombant en
ruine, ce qui leur a valu l’appellation d’"Ajdar",
signifiant en berbère "les murs".
Les monuments ont été
fouillés dans les années 1970 par l'archéologue Fatima Kadra,
décédée à l’âge de 73 ans, qui a été d’un grand apport pour les faire
connaître.
Le plus ancien document
se rapportant aux Djeddars est un récit d'Ibn Rakik, historien arabe de la fin du Xème siècle qui vécut
sous la dynastie Ziride son témoignage précieux est rapporté par Abderrahmane
Ibn Khaldoun : « Ibn-er-Rakik
rapporte qu’El-Mansour rencontra dans une expédition des monuments anciens,
auprès des châteaux qui s’élèvent sur les Trois Montagnes (les Djeddars). Ces monuments étaient en pierre de taille, et
vus de loin, ils présentaient l’aspect de tombeaux en dos d’âne. Sur une pierre
de ces ruines, il découvrit une inscription dont on lui fournit
l’interprétation suivante : Je suis Soleiman le Serdéghos. Les habitants de cette ville s’étant révoltés,
le roi m’envoya contre eux; et Dieu m’ayant permis de les vaincre, j’ai fait
élever ce monument pour éterniser mon souvenir ». Serdéghos
est une altération du mot grec Stratégos. »
Les quelques gravures qui
ornent les façades internes et externes des tombeaux représentent souvent des
animaux, outre des formes géométriques au dessus des entrées, qui racontent
l’histoire des premiers occupants de cette région et de leurs rois, enterrés
dans ces tombeaux sacrés.
Une forte odeur d’ambre, parfum très prisé par les habitants de
la région, embaume les lieux, réveillant les sens des visiteurs, attirés par
l’étrangeté du site, avec ses passages exigus et ses chambres funéraires qui
laissent l’imagination errer sur les rites mortuaires d’antan.