VIE POLITIQUE- DOCUMENTS ET TEXTES
REGLEMENTAIRES- ELECTION PRESIDENTIELLE- DEPENSES DE CAMPAGNE
L'article 192 du régime électoral stipule que «les dépenses de
campagne d'un candidat à l'élection de la présidence de la République ne
peuvent excéder un plafond de cent millions de dinars pour le premier tour».
Entamé à la mi-septembre dernier, le processus électoral pour la
présidentielle du 12 décembre (2019) est marqué par une transparence totale, et
la question liée au financement de la campagne ne se départit pas, elle aussi,
du principe de transparence caractérisant l'ensemble du processus. Il faut dire
que les lois y afférentes sont on ne peut plus claires à ce sujet, et
l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) veille à assurer leur
strict respect, tout en s'engageant à la réussite de cet important rendez-vous
électoral.
Conformément aux dispositions de la loi organique relative au régime électoral,
chacun des cinq candidats à l'élection présidentielle du 12 décembre prochain
est obligé de déclarer les sources de financement de sa campagne. L'objectif
essentiel assigné à cette démarche est ce même souci permanent de transparence
tout au long du processus électoral. Signalons, dans ce cadre, que la loi
organique relative au régime électoral comporte plusieurs articles consacrés à
la question du financement de la campagne. On peut citer, à titre d'exemple,
l'article 190 qui stipule que les campagnes électorales sont financées au moyen
de ressources provenant de la contribution des partis politiques, de l'aide
éventuelle de l'État, accordée équitablement, des revenus du candidat.
L'article qui suit fait interdiction à tout candidat à une élection à un mandat
national ou local, de «recevoir, d'une manière directe ou indirecte, des dons
en espèces, en nature ou toute autre contribution, quelle qu'en soit la forme,
émanant d'un État étranger ou d'une personne physique ou morale de nationalité
étrangère». Par ailleurs, et s'agissant du seuil maximum permis ou, en d'autres
termes, le plafond réservé à la campagne pour une élection présidentielle, ce
dernier est également réglementé. L'article 192 du régime électoral souligne,
en effet, dans ce sillage, que «les dépenses de campagne d'un candidat à
l'élection de la présidence de la République ne peuvent excéder un plafond de
cent millions de dinars (100.000.000 DA) pour le premier tour». Ce montant est
porté à cent-vingt millions de dinars (120.000.000 DA), en cas de deuxième
tour, précise la même source. Pour ce qui concerne les éventuels
remboursements, la loi prévoit — via les dispositions de l'article 193 de la
loi organique relative au régime électoral — que «tous les candidats à
l'élection présidentielle ont droit, dans la limite des frais réellement
engagés, à un remboursement forfaitaire de l'ordre de dix pour cent (10%)».
Cela dit, et lorsque les candidats à l'élection présidentielle ont obtenu un
taux supérieur à dix pour cent (10%) et inférieur ou égal à vingt pour cent
(20%) des suffrages exprimés, «ce remboursement est porté à vingt pour cent
(20%) des dépenses réellement engagées et dans la limite du plafond autorisé».
À noter que selon ce même texte, pour le candidat qui obtient plus de vingt
pour cent (20%) des suffrages exprimés, «le taux de remboursement est porté à
trente pour cent (30%)». Remarque importante à retenir, cependant, le
remboursement ne peut s'effectuer qu'après proclamation des résultats par le
Conseil constitutionnel. Il faut savoir que tout candidat à l'élection du
président de la République — ou même à la liste de candidats aux élections
législatives — est tenu d'établir un «compte de campagne» retraçant, selon leur
origine et selon leur nature, l'ensemble des recettes perçues et des dépenses
effectuées. Ce compte — qui est présenté par un expert comptable ou un
commissaire aux comptes — est adressé au Conseil constitutionnel. Relevons
également que le compte du président de la République élu doit être
obligatoirement publié au Journal officiel, et ce conformément aux lois de la
République. Il sera mis en exergue, d'autre part, que les comptes des candidats
sont déposés auprès du Conseil constitutionnel. Cela dit, et «en cas de rejet
du compte de campagne électorale par le Conseil constitutionnel, il ne peut
être procédé aux remboursements», cela s'entend.
En somme, tout est assuré pour que le financement de cette campagne électorale
puisse être caractérisé d'une transparence parfaite. Les textes de loi
régissent cette question dans tous ces volets, et l'ANIE — dont l'une des
principales missions est de veiller à ce que le scrutin soit démocratique,
transparent et propre — «s'engage à s'attarder sur la question de la provenance
du financement de la campagne électorale», comme souligné d'ailleurs récemment
par M. Karim Khelfane, membre de l'autorité, qui
avait aussi mis l'accent sur le fait que «l'argent des candidats sera filtré
par un commissaire aux comptes».