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Boudiaf Mohamed

Date de création: 06-11-2019 17:14
Dernière mise à jour: 06-11-2019 17:14
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VIE POLITIQUE- PERSONNALITES- BOUDIAF MOHAMED

Mohamed Boudiaf est né le 23 juin 1919 à Ouled Madi dans l'actuelle wilaya de M'Sila en Algérie. Après avoir effectué ses études à M'sila, il devient fonctionnaire dans l'administration1. Adjudant dans l'armée française en 1942 pendant la Seconde Guerre mondiale, il est commis au service des contributions à Djileli

, puis est envoyé sur le front en Italie où il participa à la bataille de Monte Cassino. Après les massacres de Sétif de 1945, il s'engage dans le mouvement nationaliste , et adhère au Parti du peuple algérien (PPA) ,puis participe à la création de l’Organisation spéciale (OS), branche armée secrète du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD)1. Vers la fin de 1947, il en constitue une cellule pour le département de Constantine. L'OS est démantelée par la police française en 1950, et avec les autres membres dirigeants de l'organisation, il est jugé et condamné par contumace pour ses activités militantes. En 1952, il est muté en France par le MTLD où il milite au sein de la communauté algérienne.

Il rentre en Algérie en mars 1954 et crée, avec d’autres militants, qui devinrent les « chefs historiques du FLN », avec pour objectif l'indépendance de l'Algérie par la lutte armée, le Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA) dont il est élu président lors de la réunion qui s'est tenue dans une modeste villa du Clos Salambier appartenant à Lyès Deriche

Par la suite, il fait partie, une nouvelle fois comme coordonnateur général du « groupe des 22 », qui organise la préparation de la lutte armée désormais certaine. Titulaire de la carte no 1 du Front de libération nationale (FLN), créé pour rassembler dans la lutte les différentes forces nationalistes, il est décidé comme date du déclenchement des « hostilités » le 1er novembre 1954 — date qui marque le début de la guerre d'Algérie.

À l'issue du Congrès de la Soummam, en août 1956 il devient membre du Conseil national de la révolution algérienne (CNRA). Le 22 octobre 1956, il est arrêté, avec d'autres chefs du FLN, par l'armée française à la suite du détournement de l’avion civil marocain qui le menait vers la Tunisie. Il dirige alors depuis sa prison la fédération de France du FLN et est nommé en 1958 ministre d’État du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), à sa création, puis vice-Président en 1961. Il est libéré le 18 mars 1962 après les accords d'Évian.

À l'indépendance en juillet 1962, il entre en désaccord avec Ben Bella, soutenu par le commandement de l'Armée de libération nationale (ALN) de l'extérieur, qui crée un bureau politique du FLN pour remplacer le GPRA. Le 20 septembre 1962, alors que le bureau politique constitue la première assemblée nationale algérienne, Mohamed Boudiaf fonde en opposition son propre parti, le Parti de la révolution socialiste (PRS). Le 23 juin 1963, il est arrêté puis séquestré à Tsabit dans le Sud algérien où il entame une grève de la faim avec ses compagnons de cellule. Il sera détenu avec 3 autres prisonniers durant plusieurs semaines avant d'être transféré vers Saïda. Il réussit à faire passer une lettre à sa famille où il dénonce sa séquestration ; l'affaire est médiatisée. Il est transféré une dernière fois près de Sidi Bel Abbes. L'exil vers la Suisse lui est proposé mais il refuse. Il prend position contre la nouvelle constitution et la politique du régime. Condamné à mort en 1964 par le régime Ben Bella, il quitte l'Algérie et rejoint la France puis le Maroc. Il œuvre au sein de son parti, et anime à partir de 1972 entre la France et le Maroc plusieurs conférences où il expose son projet politique pour l'Algérie, et anime une revue . Son livre Où va l'Algérie, qui livre un témoignage sur l'après-indépendance et la prise du pouvoir par les militaires, résume ses propositions politiques. En 1979, après la mort de Houari Boumedienne, il dissout le PRS et va se consacrer à ses activités professionnelles en dirigeant à Kénitra au Maroc une briqueterie.

Le 16 janvier 1992, après la démission du président Chadli Bendjedid (au soir du 11 janvier), il revient en Algérie. Alors que le FIS, parti islamiste, emporte une large majorité au 1er tour des élections législatives, Chadli Bendjedid, après avoir dissous l'Assemblée nationale et laissé un vide constitutionnel, démissionne et le Haut conseil de sécurité (HCS) annule les élections. Mohamed Boudiaf est rappelé en Algérie pour devenir le président du Haut Comité d’État, en charge provisoire des pouvoirs de chef de l'État. Par son long exil, il apparaissait en effet paradoxalement comme un homme neuf, non impliqué dans les tribulations du régime algérien et donc susceptible de sortir le pays de l’impasse. Souhaitant une Algérie démocratique tournée vers la modernité, il disait vouloir mettre fin à la corruption qui gangrenait l'État.

En juin 1992, il lance un nouveau parti politique, le Rassemblement patriotique national7. Au même moment, il envisage de limoger certains caciques et de lancer une purge anticorruption.

Le 29 juin 1992, Mohamed Boudiaf est assassiné au cours d'une conférence des cadres qu'il tenait dans la ville d'Annaba . Un sous-lieutenant du Groupement d'intervention spécial (GIS), Lambarek Boumaarafi, jeta une grenade pour faire diversion et tira à bout portant sur le président le tuant sur le coup. La motivation de son assassinat est sujette à controverse, entre la piste d’une action isolée commise par un militaire ayant des sympathies islamistes et celle d’un complot plus vaste impliquant des généraux de l'armée.