SANTE- MALADIE- MALADIE CŒLIAQUE
La maladie cœliaque est peu connue par les
Algériens — elle fait même l’objet d’un silence —, plus particulièrement les
parents qui imputent les diarrhées répétées de leurs enfants — faute de culture
médicale — à un simple problème de «mal absorption» ou une consommation d’un
produit avarié, alors qu’il peut s’agir de la première manifestation clinique
de cette pathologie. Aujourd’hui, ce problème de santé est détecté, la plupart
du temps, par des médecins spécialistes, après une exploration et un examen
approfondis.
Les praticiens généralistes, en fait, se
heurtent à l’inévitable chevauchement des symptômes, associés à la maladie
cœliaque à des signes d’autres affections qui prêtent à confusion, d’autant
plus que le même tableau clinique, c'est-à dire troubles gastro-intestinaux,
entre autres, peuvent être remarqués chez un patient qui ne souffre pas
forcément d’intolérance au gluten. En Algérie, il n’existe pas de
statistiques sur la population touchée. Néanmoins, le président de
la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la
recherche estime qu’un enfant/250 est concerné par ce problème de santé.
La raison est simple : le diagnostic précoce n’est pas systématique et il ne se
fait que tardivement, exposant ainsi le patient, à l’âge adulte, au diabète et
au cancer. Les spécialistes sont on ne peut plus francs : cette maladie de
sensibilité au gluten se trouvant dans le blé et l'orge provoque 10% des cas de
cancer chez les enfants et les adultes, d’où l’importance d’un régime
alimentaire qui bannit la consommation de produits à base de ces deux
substances ou encore leurs dérivés.
Une maladie à vulgariser pour
éviter ses complications
La maladie cœliaque, à l’origine une pathologie auto-immune,
diagnostiquée chez les personnes prédisposées génétiquement, malgré ses
complications et le coût de la prise en charge des patients, étant chronique,
sans parler d’un régime alimentaire strict, basé sur le riz, le maïs ainsi que
leurs dérivés qui ne sont pas très souvent à la portée des malades sans revenu,
reste trop peu connue par le commun des Algériens, à tel point qu’au sein d’une
même famille, plus d’un membre peut souffrir d’intolérance au gluten sans le
savoir. Ceci est d’ailleurs confirmé par la présidente de l’Association des
malades cœliaques de la wilaya d’Alger, Mme Safia Djabari, qui considère (début novembre 2019) que les
malades cœliaques sont confrontés, en sus de leur problème de santé, à une
liste de produits restreints à laquelle ils ouvrent droit qui sont très coûteux
quand on arrive à mettre la main dessus. La première responsable de
l’association affirmera que pas moins de 500.000 personnes, en Algérie, selon
les chiffres du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme
hospitalière, qui restent approximatifs, selon elle, en l’absence de
statistiques réelles basées sur des enquêtes et une déclaration de la maladie
par le concerné, freinée par les préjugés sociaux, vivent un véritable drame au
quotidien. ...........................Mme Djabari
reviendra sur l’importance du pain pour l’Algérien et le pain sans gluten
pour le malade qui n’arrive pas facilement à se procurer sa ration journalière,
en l’absence de boulangeries spécialisées. ....................................Safia Djebari insistera, dans le
même ordre d’idée, sur l’intérêt de subventionner le riz et le maïs, au même
titre que le blé et l’orge actuellement, pour remédier à l’envolée des prix de
ces deux matières constituant le régime alimentaire du malade cœliaque.
.........
Riz, maïs et dérivés : un luxe pour
le malade ?
C’est archi sûr, le commerce, en Algérie, tente, ces dernières années, de
répondre aux nouveaux besoins exprimés par toutes les couches de la population,
s’inspirant ainsi du progrès réalisé dans ce domaine sous d’autres cieux en
termes de diversification des offres, mettant à la disposition des
consommateurs au régime une gamme de produits qui tiennent compte de leur
spécificité, alors que par le passé, ces aliments étaient tout simplement
introduits dans des valises lors des déplacements à l’étranger ou encore
envoyés par colis postal.
Les choses ont évalué : on trouve dans les superettes du pain, des farines de
riz et de maïs, du pain et même des gâteaux. Reste le problème des prix pour ce
genre de produits. Cela dit, ce créneau, tout à fait nouveau chez-nous,
commence à susciter l’intérêt de certains opérateurs algériens qui ont
investi dans des pâtes industrielles et des farines sans gluten. On assiste, en
effet, à l’émergence d’une nouvelle culture de consommation qui n’exclut
personne, y compris les individus qui, pour des raisons de santé, optent
pour ce genre de produits. Le cas de l’entreprise des pâtes alimentaires de Bab El Oued «Epinal», la Sarl «Hidhab
Chahla» de Sétif ou encore la SPA «Céréales des Zibans» d’El Kantara à Biskra.
Aujourd’hui, les passionnés de cuisine traditionnelle ont aussi le droit de se
régaler, sans nuire à leur santé, avec une «chorba frik»,
un «tlitli», une «chakhchoukha»
ou encore un couscous, à base de farine de maïs toujours.
...........................C’est clair, aujourd’hui, qu’une variété de produits
garnit les étals des grandes surfaces, mais beaucoup reste à faire pour les
prix, d’autant plus que énormément de malades cœliaques sont sans revenus,
selon la présidente de l’association des malades cœliaques de la wilaya
d’Alger, ce qui renvoie à l’importance d’aller vers la subvention des produits
fabriqués à base de farine de riz et de maïs.