ECONOMIE- ETUDES ET ANALYSES- TAUX DE
CROISSANCE 2020- RAPPORT FMI
L’Algérie devrait enregistrer un taux de
croissance à 2,6 % en 2019, contre 1,4 % en 2018, avant de ralentir à 2,4% en
2020, selon le dernier rapport du Fonds monétaire international sur les «Perspectives
économiques régionales», publié lundi 28 octobre 2019.
Le rapport souligne, pour le cas de certains pays exportateurs de pétrole,
l’Algérie notamment, que «Tout en maîtrisant leurs déficits budgétaires, ces
pays doivent redoubler d’efforts afin de contenir les tensions inflationnistes
et les pressions sur les taux de change, ainsi que d’en limiter les effets
négatifs sur l’activité économique». Notre pays au même titre que les Etats
exportateurs de pétrole, donc sujet à des pressions budgétaires, du fait du
recul de ses recettes d’hydrocarbures, est appelé à «Continuer d’améliorer son
climat des affaires» à travers «l’assouplissement des restrictions à la
participation étrangère», ce qui «contribuerait à attirer des IDE». Du point de
vue du FMI, «Un rôle plus ciblé pour le secteur public, grâce à une
privatisation et à des partenariats public-privé efficaces, à des lois sur la
concurrence plus larges et mieux appliquées favoriserait la concurrence».
L’Algérie, parmi d’autres pays exportateurs de pétrole au sein de la région
MENA, devrait également œuvrer à «réduire sa dépendance à l’égard des prix du
pétrole et ouvrir la voie à une croissance plus durable». Dans cette optique,
l’assainissement des finances publiques, qui doit constituer «une priorité»,
«doit reprendre et s’appuyer sur de meilleurs cadres budgétaires à moyen
terme». Aussi, «des réformes structurelles et un développement plus poussé du
secteur financier stimuleraient l’investissement direct étranger (IDE) et
l’investissement privé intérieur», favoriseraient la diversification et
contribueraient ainsi à une accélération de la productivité et de la croissance
potentielle». Globalement, le FMI anticipe une faible croissance, à court
terme, pour les pays exportateurs de pétrole de la région, dans un contexte de
volatilité des prix du pétrole, de croissance mondiale précaire, de forte
vulnérabilité budgétaire et de montée des tensions géopolitiques». Le rapport
indique qu’ «en outre, la baisse de la productivité pèse sur les perspectives
de croissance à moyen terme» au niveau de la région et fait état d’incertitudes
«dans un contexte de ralentissement de la croissance mondiale, de tensions
commerciales et du retour des risques géopolitiques». Des perspectives qui
demeurent fragiles compte tenu des prévisions de baisse des prix du pétrole, de
la forte volatilité de ces prix et de nouveaux facteurs de vulnérabilité
budgétaire».
En conséquence, «la croissance des pays exportateurs de pétrole (sauf ceux
touchés par un conflit et l’Iran) devrait être à 1,3 % en 2019, contre 1,6 % en
2018». Aussi, «Une baisse de la demande mondiale et de la production pétrolière
pourrait pourraient avoir des répercussions négatives sur la croissance et les
positions budgétaires et extérieures». Le FMI avertit que «la plus grande
vulnérabilité des finances publiques dans certains pays» renforce les risques
liés aux prévisions d’une baisse des prix pétroliers à moyen terme».
Par conséquent, le rapport préconise «de mettre en œuvre des politiques
macroéconomiques et financières» pour «renforcer la résilience et promouvoir
une croissance tirée par le secteur privé, de «réduire la vulnérabilité des
finances publiques et de mettre davantage l’accent sur des réformes
structurelles qui relancent la croissance, l’assainissement des finances
publiques, dans chaque pays devant tenir compte de son impact sur la
croissance». Ce dernier doit s’inscrire dans un cadre budgétaire à moyen terme
et être axé sur l’amélioration du recouvrement des recettes fiscales non
pétrolières, «en engageant de vastes réformes dans ce domaine» avec priorité,
par exemple, à l’élargissement de «l’assiette de l’impôt en réduisant
progressivement les exonérations, en éliminant les niches fiscales et en
renforçant l’administration fiscale», suggère le rapport. «D’autres mesures
pourraient aussi être envisagées, y compris la mise en place d’impôts sur le
revenu et d’impôts fonciers». Des réformes à entrevoir, on retient la
«Consolidation des cadres budgétaires» par «la nécessité de dissocier
l’évolution des dépenses publiques de celle des recettes pétrolières, qui sont
volatiles» et «le renforcement des institutions budgétaires, notamment en
améliorant la transparence et en adoptant des cadres budgétaires crédibles à
moyen terme», pour «de meilleurs résultats macroéconomiques dans les pays
exportateurs de pétrole, dont l’Algérie.