POPULATION-
BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN MOULOUD MAMERI- « LE SOMMEIL DU
JUSTE »
Le
sommeil du juste. Un roman de
Mouloud Mameri. Editions EL OTHMANIA. Alger 2005. 174
pages, 250 dinars.
C’est le
second roman (1955), après La colline oubliée (1952), porté à l’écran en
1994, de Da Mouloud. Plus tard, on aura
L’opium et le bâton (1965), porté à l’écran en 1967.
L’auteur,
alors âgé de 38 ans, l’ âge mûr, enseignait en Algérie après avoir participé à
la libération de la France (campagnes d’Italie , de France et d’Allemagne, ce
qui n’est pas peu !). Hélas, et c’est ce qui est rapporté en la forme
fictionnelle, dans le roman avec d’autres personnages ..Le
héros, Arezki, qui a presque le même itinéraire (dans ses grandes étapes), en voit de toutes les couleurs, de retour au
pays.
Comme
beaucoup d’Algériens, il a cru que la guerre (mondiale) allait amener des bouleversements et des ruptures
bénéfiques …à la société , une société, il est vrai, largement bloquée dans ses
us , ses coutumes et son « ordre
ancien » et vivant dans une bulle
entretenue par les administrateurs du
colonialisme…pour qu’elle continue à n’être que « rien » alors que le
monde avance à grands pas , partout ailleurs. Oubliée la lutte et les
sacrifices contre Hitler et la solidarité des tranchées ! « La guerre s’est
terminée et rien n’a changé ».
De retour au
pays, la conclusion est claire : il faut tout détruire même si on ne sait pas
ce qu’il faut reconstruire… Un autre exil ? Non, plutôt être « libre » en
prison qu’être esclave en « liberté ». Car , il sait,
déjà, qu’un autre combat, vraiment libérateur, a commencé.
Avis : A lire (ou à relire) absolument – en
Algérie, en France et en Navarre - si vous voulez améliorer votre français. A
lire, aussi, pour se mettre « bien dans la tête », une bonne fois pour toutes,
que l’Algérie a eu de très grands, d’immenses écrivains. Et que la littérature algéro -francophone d’hier (et d’aujourd’hui) peut en
remontrer largement à celle franco-francophone. Et, bravo pour les ré-éditions à des prix à la portée de tous.