CULTURE-
BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- NOUVELLES YASMINA KHADRA- « LES CHANTS
CANNIBALES »
Les
Chants cannibales . Un recueil de nouvelles deYasmina Khadra.Casbah Editions.
Alger 2012. 205 pages, 500 dinars
On peut
critiquer Yasmina Khadra ……entre autres pour son
caractère insupportable et son « envie » insatiable de succès
éditoriaux ….mais douter de son talent et de son art ne peut relever que de
l’envie et de la jalousie.Pour sûr !
Ses œuvres , désormais connues à travers le monde, plus que
celles de tout autre auteur algérien du même genre littéraire, plus réalistes
et modernistes que philosophiques et abscons, parlent pour lui. On aime
certaines, on hésite ( critique) pour d’autres……mais
on n’en rejette aucune. Khadra dialna !
Pour bien
apprécier un auteur , il me semble qu’il fait toujours
passer par la lecture de ses nouvelles
(et, en général, il y a en a toujours quelques unes). Elles sont le reflet de
son imagination (que d’histoires !), de son talent (que de
« chutes » inattendues !), de son art (que de style !), de
son génie (que de pensées et de belles phrases à méditer !) .
Les
nouvelles de Y. Khadra vous font passer par tous les
états : l’émotion avec « l‘aube du destin » qui décrit la
douleur de la maman de Zabana, en phase permanente
avec son enfant, le désespoir de l’Artiste qui s’exile à contre-cœur,
la folie du « repenti », le vide du poète incompris, l’horreur du déshonneur, la magie de la
sagesse, la tristesse du marginal harcelé….un tableau plus que complet, plus
que réaliste d’une société qui se décompose d’un côté, mais qui se construit,
certes difficilement, par ailleurs.
Avis : Du bon, du vrai, du (trop) fort Khadra
Phrases à
méditer : « C’est ça , l’Algérien. C’est une armada sous scellés, des ouragans
muselés, des milliers de peines itinérantes, des colères en gestation »
(p.81), « Chez nous, les virtuoses se décomposent dans l’indiffrence générale. Le talent est un malheur
suicidaire » (p.82) et « Tu veux savoir ce que j’ai fait de mes vingt
ans ? Je les ai confiés à mes aînés et ils ne me les ont pas rendus »
(p.198).