HISTOIRE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH-
ETUDE LEILA BENAMMAR BENMANSOUR- « FERHAT ABBAS..... »
Ferhat Abbas, l’homme de presse. Une étude de
Leila Benammar Benmansour.
Alger-Livres Editions. Collection Etudes et documents. Alger 2012. 273 pages,
680 dinars
C’est seulement le 30 octobre 1984 que Ferhat Abbas est décoré de la
médaille nationale de résistant…….après avoir « goûté » de la prison
dans le Sud algérien (1964-1965), de la « résidence surveillée »
(1976-1977), la « confiscation » de sa pharmacie et de son
passeport ainsi que le blocage de son
compte en banque (1976-1982). ………..La
liberté est totalement retrouvée ……………. à 80 ans, bien malade, éprouvé par
les épreuves infligées par ceux (ou leurs enfants et petits enfants
) qu’il a défendu contre le colonialisme …..déjà
dans les années 20.
Lui, le premier Président du
Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (Gpra) . Lui, le premier Président de l’Assemblée nationale de
l’Algérie indépendante, le rédacteur d’un ouvrage-choc ,
en 1931, s’il vous plaît, « le Jeune Algérien », dénonçant la
colonisation française et défendant l’algérianité de
son peuple. Lui ,
entré en politique déjà en 1933 luttant pour l’égalité des droits face à
l’égalité des devoirs afin « de préparer les Algériens à de meilleures
conditions de lutte ». Lui, le
journaliste-militant dans son journal , « L’Entente » (1935)…puis
« L’Egalité » (1944) , puis « La République Algérienne
»(1948) ……… .Lui, l’auteur du Manifeste du Peuple algérien ( 1943)….Lui, qui, en 1948, lance un Appel pour la lutte
armée, dans le cas où la France refuserait l’autonomie…Lui, dont « l’ami
le plus cher » sera Abane Ramdane . Lui, membre du Cnra, du
Cee….
Aujourd’hui encore, bien que les historiens , les
universitaires et bien des politiques aient reconnu sa forte empreinte sur le
cours de l’Histoire de l’Algérie contemporaine…..il reste encore pas assez
« présent » dans l’univers politique officiel du pays. Un
aéroport ! une université ! Alger, zone
interdite ! ………….Il faut reconnaître que Benyoucef
Benkhedda ( le second
président du Gpra) n’ a pas plus ou mieux.Et
d’autres, et d’autres . C’est dire toute
la « haine » ou l’ « envie» ou la « jalousie »
qu’ont certains de nos baroudeurs , aujourd’hui
encore, à l’endroit des « intellectuels »,
tous ceux qui « pensent » , qui « doutent », qui «
critiquent », qui s’ « opposent », qui font preuve
d’ « humanisme »….C’est encore pire pour ceux de la
« tribu ». Alors que pour les autres, parfois même pour des
responsables de heurts sanglants,
régionalisme et circonstances aidant,
la « rahma » va jusqu’au
révisionnisme.
Avis :Tout ce que
vous voudriez savoir sur Ferhat Abbas. Et, surtout, sur le journaliste
impénitent ( le vrai doyen du journalisme moderne
algérien , avec son camarade Kessous) au service des
idéaux de liberté de son peuple . Un vrai lutteur…mais aussi un grand
humaniste : Savez-vous que Ferhat Abbas est intervenu en faveur de Messali Hadj, réfugié en France, pour lui faire obtenir la
nationalité algérienne qui lui avait été refusée par les gouvernants algériens
de l’époque. Et, à sa mort, il est intervenu afin que sa dépouille soit
transférée à Tlemcen, sa ville natale ? Qui dit plus. Qui dit mieux ?
Phrase à
méditer : « C’est une erreur, en
politique, de
compter sur la sagesse de l’adversaire » (p. 88)