CULTURE- CINEMA-
MOUSSA HADDAD
Date de première création: 19-09-2019 12:34
Dernière mise à jour: 19-09-2019 12:34
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Moussa Haddad, est l’un des
réalisateurs les plus prolifiques du cinéma algérien
Né en
1937 à Alger, après des débuts à la télévision du temps de la RTF, il est
assistant-réalisateur sur « La Bataille d’Alger » de Gillo Pontecorvo (1965) et « L’Etranger » de Luchino
Visconti (1966), deux films produits ou co-produits par
Casbah Films.
Passé à
la réalisation avec « Trois pistolets contre César », qu’il co-signe avec l’Italien Enzo Peri (1967),
il rejoint la télévision (RTA) et tourne « Une cigarette pour Ali »
(1969), « La Guerre des jeunes » (1969), « El Fidayoun » (1971) et « Min qurb as-safsaf »
(Auprès du peuplier, 1972).
Moussa Haddad s’impose avec « Les Vacances de
l’inspecteur Tahar » en compagnie de l’intrépide tandem constitué par
l’Inspecteur Tahar (Hadj Abderrahmane) et son "apprenti" (Yahia Ben Mabrouk). Produit par l’ONCIC pour le grand
écran, le film déplace des foules et reste l’un des plus grands succès publics
(et commercial) du cinéma algérien.
Avec
« Les Enfants de Novembre » (1975), qui s’attache au parcours d’une
jeune recrue prise dans le tourbillon de la résistance urbaine durant la
guerre, porté par un tournage souvent "caméra à l’épaule" de Youcef Sahraoui qui épouse la topographie particulière
de la Casbah d’Alger, le film est l’un des plus grands succès populaire de la
télévision algérienne sur la guerre d’indépendance.
Après « Hassan Terro au maquis » (1978), « Le Défi »
(1980), il signe « Libération » (1984) qui le voit revenir au thème
de la guerre d’indépendance.
Eloigné
des projecteurs depuis « Made in » en 1998, le réalisateur est de
retour derrière la caméra avec une nouvelle ode à la jeunesse. En compétition
au Festival d’Abu Dhabi 2012, « Haraga Blues »
de Moussa Haddad conte l’histoire de deux amis, Zine et Rayane, qui rêvent de gagner l’Espagne, rencontrent des
difficultés avant que l’amour de Zola pour Zine n’achève
d’en décider autrement."
Il est décédé
mardi 17 septembre 2019, à l’âge de 82 ans
Note de Belkacem Ahcene-Djaballah, ancien Dg de l’Anep : Moussa Haddad a été l’un des premiers à
réalisé les premiers spots publicitaires commerciaux pour le compte de l’Anep
et destinés à la télévision publique nationale qui commençait à peine à
s’ouvrir au genre –agence publique détenant alors le monopole de la publicité)
en 1983
Article complémenrtaire de (c) Abdelkrim Tazaroute /El
Moudjahid, mardi 15 octobre 2019
À chaque fois que nous nous retrouvons à Béjaia, à la place Gueydon plus
précisément, nous revoyons le cinéaste Moussa Haddad sirotant un thé en
compagnie de sa femme Amina et de ses deux filles. Moussa Haddad aime la
capitale des Hamadites, et les Bougiotes
le lui rendent bien. Moussa Haddad, souriant, avait certainement écrit dans sa
tête plusieurs scénarii de films qui raconteraient une passion entre jeunes
algériens. Il aimait les jeunes et les mettait à contribution dans ses projets
filmiques.
Moussa Haddad a été le premier à réaliser des
clips pour la télévision algérienne au milieu des années quatre-vingts. Il
écoutait l’émission de divertissement «Contact» que diffusait la radio chaîne
III et entreprit avec ses animateurs de faire la promotion de la chanson
algérienne en lui assurant des clips de qualité. Sourire aux lèvres, Moussa
prenait plaisir à filmer des chanteurs et une jeunesse en mouvement.
Le cinéaste adore le mouvement. Pour s’en
convaincre, vous n’avez qu’à revoir le mythique «Les Vacances de
l’inspecteur Tahar». Les séquences se succèdent et le spectateur est transporté
à travers le territoire national, accompagnant ainsi le hilarant duo que
constitue l’Inspecteur et son Apprenti dans son périple qui allie enquête
policière et vacances. Le mouvement, Moussa Haddad en avait besoin depuis sa
tendre jeunesse. Assistant dans «La Bataille d’Alger», de Gillo Pontecorvo, en 1966, il apprendra le métier et surtout à
raconter une histoire où les scènes en mouvement se multiplient comme le sont
celles où l’on voit des paras arpentant les ruelles de La Casbah. Le cinéaste
fera courir son héros à travers les rues de la citadelle d’Alger, fuyant les
soldats français, dans «Les Enfants de novembre», réalisé en 1975. Dans les
années quatre-vingt-dix, Moussa Haddad réapparait avec «Made In», le premier
thriller du cinéma algérien avec des jeunes pour la première fois à l’écran.
C’est un film plein de rebondissements et de suspens. Du mouvement avec
notamment des courses-poursuites. «Made In» a séduit le jeune public pour sa
modernité et sa fraîcheur.
L’infatigable Moussa sillonnait le pays et
allait là où il était invité à assister à une manifestation cinématographique
ou à présider un jury ou carrément pour un hommage que l’on lui rendait. Moussa
réalisera son dernier film «Harragas Blues», qui
remportera le prix du meilleur scénario au festival de Saidia,
au Maroc, en 1997.
Dans l’esprit de la scénariste Amina Haddad et
de Moussa Haddad, qui a co-écrit ce film, «Harragas Blues» devait résolument être optimiste et plein
d’espérance aux lendemains meilleurs. Ce film destiné aux jeunes algériens se
voulait un message contre l’exil à tout prix.
Le film est moderne et montre une jeunesse
algérienne vivant sa modernité en adéquation avec ses rêves, rêves de jeunes
citoyens du monde.
Dernière image, celle de Moussa Haddad, pourtant
fatigué, arpentant Didouche-Mourad un vendredi du hirak. C’est son dernier message. Un message de paix et
d’optimisme.