ADMINISTRATION- CONSEIL DES
MINISITRES- CM DIMANCHE 13 /10/2019
Le chef de l'État, Abdelkader Bensalah, a présidé, dimanche 13
octobre 2019, une réunion du Conseil des ministres,
consacrée à l'examen et à l'adoption de plusieurs projets de loi et décisions,
dont voici le texte intégral :
1 - Le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, a présidé une
réunion du Conseil des ministres.
2 -
A l'ouverture des travaux du Conseil, M. Bensalah a prononcé une allocution
dans laquelle il a affirmé que «les projets de textes qui nous sont soumis
aujourd'hui, notamment le Projet de loi de Finances (PLF) 2020 et le Projet de
loi sur les hydrocarbures prévoient des mesures audacieuses dans un contexte
national et international difficile, à travers lesquelles l'Etat vise à créer
une nouvelle dynamique à même de consolider les capacités de notre économie
nationale et d'améliorer notre système social sur des bases saines et viables
par la rationalisation des dépenses publiques, la réduction du déficit
budgétaire, la mise en place de mécanismes incitatifs pour le développement des
régions du Sud et des Haut- Plateaux, l'amélioration de leur attractivité, la
création d'emplois et l'encouragement des investissements nationaux et
étrangers par la création d'un climat propice. Des efforts qu'il importe de
saluer et de mettre en évidence.
3 -
Après présentation et approbation de l'ordre du jour de la réunion du Conseil
des ministres, et après exposé des décisions du dernier Conseil, le Premier
ministre, Noureddine Bedoui a présenté un exposé lors duquel il a déclaré que
«l'action du gouvernement se poursuit à un rythme plus soutenue pour garantir
le fonctionnement ordinaire de tous les services et structures de l'Etat,
offrir en permanence au citoyen un service public de qualité, et faire réussir
tous les rendez-vous à caractère social, marqués par une intense activité et un
fort intérêt des citoyens, telle la rentrée sociale. L'action du Gouvernement a
été marquée, durant cette période précise, par une intensification du travail
de terrain et des visites d'inspection des membres du Gouvernement pour
s'enquérir des préoccupations quotidiennes des citoyens et prendre les mesures
urgentes pour leur prise en charge, a-t-il ajouté rappelant que les membres de
l'exécutif ont eu à constater la mise en œuvre de toutes les décisions prises
par le Gouvernement lors de ses précédentes réunions.
4 -
Le Conseil des ministres a débuté son ordre du jour par l'adoption de projets
de lois relatives aux questions financières et afférentes suivantes, présentés
par le ministre des Finances :
A - Projet de loi portant loi de Finances (PLF) de l'exercice 2020. Le projet
de loi de Finances a été élaboré dans le cadre du retour à un processus
budgétaire marqué par la rigueur consacrant la rationalisation et l'assainissement
des ressources financières pour préserver les grands équilibres financiers et
un taux d'inflation réduit, sans remise en cause du caractère social de l'Etat
et des secteurs dits prioritaires, à leur tête l'Education nationale et la
Santé.
Soutien
public en faveur des différentes catégories sociales en vue de préserver
leur pouvoir d’achat
De même que du soutien public en faveur des différentes catégories sociales en
vue de préserver leur pouvoir d'achat, en veillant parallèlement au maintien d'un
taux de croissance à même de sauvegarder l'activité économique et les postes
d'emploi, et qui devrait s'établir en 2020 autour de 1,8% du Produit intérieur
brut (PIB).
Pour les recettes prévisionnelles en 2020, elles devront s'élever à 6.239,7
milliards de dinars, soit une baisse de 7,7% par rapport à 2019, en raison du
recul de la fiscalité pétrolière, qui devrait s'élever à 2200,3 milliards de
dinars contre 2.714,5 milliards de dinars en 2019. Les recettes fiscales
ordinaires devront connaître une hausse relative de 8,6% pour atteindre quelque
4.039 milliards de dinars, en raison de la mise en application des nouvelles
mesures décidées par le Gouvernement en matière de recouvrement de tous les
droits et recettes de l'Etat, en impôts, taxes et baux. S'agissant des dépenses
publiques, les budgets de fonctionnement et d'équipement, au titre de
l'exercice 2020, sont estimés à 7.773 milliards de dinars, soit une baisse de
-9,2% par rapport à 2019. Le budget de fonctionnement s'élèvera à 4.893
milliards de dinars pour la prise en charge, notamment des dépenses courantes
et les dépenses incompressibles, à l'instar des salaires, des charges de la
Sécurité sociale et celles relatives au bon fonctionnement des structures
publiques et à la prise en charge des besoins sociaux. Le renforcement de
l'élément humain, particulièrement dans les secteurs vitaux à travers la
consécration de 33.118 postes budgétaires notamment au profit de l'Education
nationale avec 9.772 postes, l'Enseignement supérieur avec 7.475 postes et la
Santé avec 4.100 postes. Quant au budget d'équipement, les prévisions pour
cette année interviennent dans un contexte de réformes structurelles de
maîtrise et de rationalisation des dépenses publiques.
Les dépenses d'équipement avoisineront les 2.879 milliards de dinars, dont
1.290 milliards de dinars au titre de nouveau programme et 279,6 milliards de
dinars dans le cadre de la réévaluation de programmes et équipements en cours
de réalisation. En matière de transferts sociaux, un montant de 1.798 milliards
de dinars a été consacré au titre d'aides aux ménages, notamment pour le
logement et les produits de large consommation, à l'instar du lait et du blé.
Compte tenu de ces niveaux de recettes et de dépenses budgétaires, le solde
global du Trésor se situera autour de -2.386,6 milliards de cinars.
La couverture des besoins de financement, s'élevant à 2.010.6 milliards
de dinars, sera assurée en recourant aux ressources internes ordinaires.
S'agissant des principales dispositions législatives et fiscales prévues dans
le PLF 2020, elles visent à : rationaliser les dépenses de fonctionnement des
services et administrations publics et promouvoir la numérisation, renforcer
l'attractivité de l'économie nationale et améliorer le climat des affaires,
notamment au profit des starts-up et jeunes entreprises ainsi que les
investissements réalisés dans le Sud, diversifier et élargir les sources de
financement de l'économie nationale et rationaliser les importations, raffermir
la solidarité nationale entre les différentes franges de la société, préserver
l'environnement et promouvoir l'utilisation des énergies renouvelables et
l'efficacité énergétique, améliorer les recettes ordinaires du budget de l'Etat
et simplifier les procédures fiscales et douanières et lutter contre l'évasion
fiscale.
Pour ce faire, les nouvelles dispositions législatives et fiscales prévoit ce
qui suit :mise en place de mesures de facilitation et d'incitation fiscales au
profit des starts-up activant dans le domaine de l'innovation et des nouvelles
technologies, et leur exonération de l’impôt sur les bénéfices et la taxe sur
la valeur ajoutée (TVA), en vue de leur accompagnement en phase de lancement et
leur développement par la suite, création de quatre types de zones économiques
au niveau national, qui seront des incubatrices de starts-up et autres
investissements avec des avantages financiers et fiscaux incitatifs. Ces zones
englobent les domaines : (I) développement des zones frontalières au Sud, (II)
la promotion des technologies de pointe, (III) promotion du commerce logistique
et tertiaire, (IV) des zones industrielles intégrées.
Levée
des entraves relevées dans le cadre de la règle 49/51%
Dans l'objectif de rationnaliser les dépenses publiques, la gestion et
l'exploitation des structures publiques de proximité ont été confiées aux
jeunes entreprises et jeunes porteurs de projets et d'idées, dans le cadre des
délégations du Service public et conformément au cahier des charges,
amélioration du climat des affaires et de l'attractivité de l'économie
nationale à travers la levée des entraves relevées dans le cadre de la règle
49/51 %, pour les investissements étrangers en Algérie, notamment en ce qui
concerne les secteurs non stratégiques, diversification des ressources de
financement de l'économie à travers un éventuel recours, de manière sélective,
au financement extérieur auprès d'institutions financières internationales de
développement pour financier les projets économiques structurels et rentables,
autorisation des citoyens à importer des véhicules touristiques d'occasion, de
moteur essence, de moins de trois ans, à leurs propres frais, moyennant
paiement des droits et taxes légales, dans le respect des normes de protection
de l'environnement, élargissement de la base d'imposition, notamment à travers
le renforcement des impôts et taxes sur la fortune et les biens.
B - Projet de loi organique modifiant la loi organique n° 18-15 du 02 septembre
2018 relative aux lois de Finances. L'amendement proposé porte sur les
dispositions de l'article 18 de la loi organique n° 18-15, devant entrer en
vigueur à partir de 2023 à l'effet de consolider la stabilité du système fiscal
dans le secteur des hydrocarbures, et ce en adéquation avec les réformes
prévues dans ce domaine. La législation relative aux hydrocarbures aura, ainsi,
son propre système fiscal, exception faite des exonérations fiscales qui
demeurent du ressort exclusif des lois de Finances annuelles.
Projet
de loi portant Règlement budgétaire pour l’exercice 2017
C - Projet de loi portant Règlement budgétaire pour l'exercice 2017 : L'exposé
a porté sur les résultats financiers de l'exercice en question ainsi que le
cadre économique général dans lequel cette loi a été élaborée et mise en œuvre.
Le texte, initié en application de la Constitution, intervient dans le cadre de
la consécration du principe de transparence et du renforcement du contrôle de
l'action du Gouvernement par le pouvoir législatif. L'année 2017 a été marquée
par la baisse du niveau des ressources financières de l'Etat suite à un important
recul des produits énergétiques au niveau international, le prix moyen du baril
brut algérien s'étant situé autour de 53,93 USD. Il ressort de ce projet de loi
que le montant global des recettes réalisées s’élève à 6.072 milliards de
dinars, dont 3.945 milliards de dinars de fiscalité pétrolière. Quant aux
résultats définitifs des dépenses du budget général de l’Etat, ils sont arrêtés
à 6.767 milliards de dinars, dont 4.497 milliards de dinars pour le
fonctionnement (66,46%) et 2.270 milliards de dinars pour l’équipement
(33,54%). En dépit de la difficile conjoncture financière ayant marquée sa mise
en œuvre, le budget public pour l'exercice 2017 a vu la poursuite des efforts
de l'Etat pour le développement. Le taux de croissance économique a atteint
1,40% et celui de l'inflation 5,59% alors que les recettes en devise, en
clôture d'exercice, se sont élevées à 97,33 milliards USD contre 114,14
milliards USD fin 2016. Intervenant au terme de l'adoption, par le Conseil des
ministres, des projets de loi présentés, le chef de l'Etat a estimé impératif
pour le Gouvernement, au regard des difficultés économiques que vit le pays, de
poursuivre les réformes initiées afin de rétablir les grands équilibres
macroéconomiques, libérer l'initiative, encourager l'investissement, booster
l'activité économique productive et améliorer l'offre des marchandises et de
services.
Le chef de l'Etat a souligné également la nécessite de prendre toutes les
mesures adéquates qu'exigent nos échanges avec l'extérieur en vue de préserver
nos ressources externes et garantir, partant, l'indépendance et la souveraineté
des décisions économiques et politiques en toute circonstance. Cet objectif ne
saurait être atteint qu'à travers le développement et la diversification de nos
exportations en biens et en services, qu'il convient de promouvoir et
d'encourager, a assuré le chef de l'Etat. Affirmant que les prévisions
budgétaires au titre de la loi de Finance 2020 maintiennent à un niveau élevé
l'effort de l'Etat en matière de politique sociale, le chef de l'Etat s'est
félicité de l'adéquation des mesures proposées aux efforts de rationalisation
des dépenses publiques et de rétablissement des grands équilibres
macroéconomiques, notamment celles visant la simplification des
procédures d'imposition, l'amélioration des recettes fiscales, la maîtrise de
l'importation de biens et services, la promotion de l'investissement,
l'encadrement du financement étranger, la préservation de l'environnement,
l'amélioration de l'efficacité énergétique et le développement de l'économie
numérique.
5 -
Le Conseil des ministres a adopté, ensuite, le projet de loi complétant
l'Ordonnance N° 02-06 du 28 février 2006 portant Statut des personnels
militaires, présenté par le vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major
de l'Armée nationale populaire (ANP). Cet amendement vise à la mise en
conformité des dispositions du Statut général des personnels militaires et la
loi organique N° 10-16 du 25 août 2016 relative au Régime électoral, amendée et
complétée, en faisant obligation au militaire en activité de service admis à
cesser définitivement de servir dans les rangs de l'ANP de s'abstenir, pour une
période de cinq (05) années à compter de la date d'effet de la cessation
d'activité, d'exercer toute activité politique partisane ou de se porter
candidat à une quelconque fonction politique élective. L'objectif étant
d'empêcher toute atteinte à l'honneur et au respect des institutions de l'Etat
ainsi qu'à l'image de marque de l'institution militaire, en ce sens que le
militaire en activité de service admis à cesser définitivement de servir est
placé, pour une durée fixée à cinq (05) années, en disponibilité ce qui le met
à la disposition de l'ANP qui peut le rappeler à tout moment, conformément aux
dispositions des articles 1 et 3 de l'Ordonnance N° 76-110 du 09 décembre 1976
portant obligations militaires des citoyens algériens. Ainsi, la situation du
militaire réserviste de l'ANP demeure, pendant toute la durée de cette
condition juridique, contraire à toute activité politique partisane ou
candidature à une fonction publique élective.
6 -
Le Conseil des ministres a, par la suite, adopté le projet de loi sur les
hydrocarbures et des projets de décrets présidentiels relatifs au secteur,
présentés par le ministre de l'Energie.
A - Projet de loi sur les
hydrocarbures. La révision du régime juridique des hydrocarbures, notamment en
matière contractuelle et fiscale, est devenue un impératif au vu des
développements enregistrés dans le domaine aussi bien au niveau intérieur
qu'extérieur, avec la baisse du volume de production et l'augmentation
croissante de la consommation nationale. En effet, le maintien du régime
juridique actuel nous mettra en situation de déficit structurel entre l'offre
et la demande nationales à compter de 2025. Les nouvelles dispositions
permettront de renforcer le rôle économique, financier et technique de la
Sonatrach, étant la seule partie nationale signataire des contrats pétroliers
avec les investisseurs, et d'affirmer son monopole sur l'activité de transport
par canalisations. Le projet prévoit également le maintien de la règle 49/51
pour l'ensemble des contrats, les richesses nationales étant propriété de la
collectivité nationale qu'il convient d'exploiter à son profit, de façon
optimale. Ce projet de loi, qui élargira les opérations d'exploitation
offshore, accorde un grand intérêt aux volets de la santé, de la sécurité et de
l'environnement dans le cadre du respect des principes du développement
durable. La révision juridique du régime des hydrocarbures dans notre pays vise
essentiellement à : (I) renouer avec l'attractivité du domaine minier national
à la lumière d'une situation internationale marquée par une rude concurrence,
(II) attirer les sociétés étrangères qui détiennent des technologies de pointe
et les financements nécessaires au développement des ressources naturelles en
hydrocarbures, (III) partager les risques liés aux opérations de prospection
qu'assume seule la Sonatrach actuellement (IV) renouveler les réserves de notre
pays et relancer les activités de production, ce qui contribuera à la
préservation de notre sécurité énergétique et à la poursuite de la
concrétisation des projets de développement économique.
B - Cinq (05) projets de décrets présidentiels portant
approbation d'avenants de contrats de recherche et d'exploitation des
hydrocarbures au profit de la compagnie nationale Sonatrach et de ses
partenaires, conformément aux dispositions de la loi N° 05-07 du 28 avril 2005
modifiée et complétée, relative aux hydrocarbures. Le premier décret portant
approbation d'un contrat entre la Sonatrach et les sociétés «B.T.T exploration
production public company limited» et «KNOC limited». Le deuxième décret
portant approbation d'un avenant entre Sonatrach et «PETROCELTIC Ain Tsila LTD»
et «ENEL Global Trading Spa» pour l'exploitation des hydrocarbures sur le
périmètre dénommé «Isarene». Le troisième décret portant approbation d'un
avenant entre l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en
hydrocarbures «ALNAFT» et Sonatrach pour l'exploitation des hydrocarbures sur
le périmètre dénommé «Djebel Bissa». Quant au quatrième décret, il porte
approbation d'avenants entre ALNAFT et la Sonatrach pour la recherche et
l'exploitation des hydrocarbures. Le cinquième décret porte approbation d'un
avenant entre Sonatrach et les sociétés «Compania espagnola de Petroleos S.A.U
(CEPSA)» et «Cepsa Algérie S.L» pour la recherche et l'exploitation des
hydrocarbures liquides sur le périmètre dénommé «Rhourde Yacoub». Au terme de
l'examen et l'adoption de ces projets de lois, le chef de l'Etat est intervenu
pour rappeler qu'il est impératif que la politique nationale dans le domaine
des hydrocarbures demeure marquée par l'attachement constant à la préservation
de la souveraineté de l'Etat sur ces ressources. Il est nécessaire que les
profondes réformes opérées dans le secteur des hydrocarbures pour s'adapter à
la réalité économique et aux exigences du marché international se poursuivent
pour tirer profit des ressources du secteur et les consacrer au service du
développement socioéconomique du pays, a ajouté le chef de l'Etat. Pleinement
consciente de ses ressources financières et moyens technologiques limités,
l'Algérie doit s'atteler encore à la promotion du partenariat en tant qu'option
stratégique dans sa politique énergétique, tel qu'il ressort de la loi N° 86-14
du 27 août 1986, la loi N° 91-11 du 27 avril 1991 et la loi N° 05-07 du 28
avril 2005. Le chef de l'Etat a précisé, concernant le projet de loi sur les
hydrocarbures, qu'il s'inscrit dans ce contexte, en ce sens qu'il prévoit des
conditions et règles de partenariat à même de garantir le rendement des
investissements, ajoutant que ce texte permet de préserver les intérêts de
l'Etat et des opérateurs publics, et que partant, le Gouvernement et les
opérateurs du secteur sont appelés à redoubler d'efforts pour concrétiser tous
les objectifs escomptés de cette loi et mettre en place les mécanismes
pratiques pour sa mise en œuvre, après son adoption par le Parlement.
Amendement
du Code de procédure pénale
7 - Le
Conseil des ministres a adopté, en outre, un projet de loi amendant
l'Ordonnance N° 66-155 du 08 juin 1966 portant Code de procédure pénale,
présenté par le ministre de la Justice, garde des Sceaux. Initié dans le cadre
du renforcement du système législatif de lutte contre la corruption et toutes
les formes de criminalité, cet amendement abroge toutes les dispositions ayant
eu un impact négatif sur la mise en mouvement de l'action publique et celles
constituant des entraves à l'action de la Police judiciaire, notamment dans les
affaires de corruption et de dilapidation des deniers publics.
Ce nouveau texte annule la condition de la plainte préalable des organes
sociaux de l'entreprise pour la mise en mouvement de l'action publique à
l'encontre des dirigeants des entreprises publiques économiques, dont l'Etat
détient la totalité de capitaux ou à capitaux mixtes, et ce, en renforcement de
la protection des deniers publics et de la lutte contre le crime financier tout
en maintenant la protection juridique aux dirigeants de ces entreprises en
vertu du Code de procédure pénale. Ces amendements permettront aux officiers de
la Police judiciaire d'exercer leurs missions sans la condition d'habilitation
préalable du procureur général compétent. Ils élargissent également les
prérogatives de recherche et d'investigation aux officiers de la Police
judiciaire dans toutes les affaires prévues par la législation pénale
nationale. Le Chef de l'Etat s'est félicité de la pertinence des amendements
introduits et qui sont à même de lever les entraves à l'action de la Police
judiciaire en matière de lutte contre la corruption et l'atteinte aux deniers
publics. M. Bensalah a mis en avant la responsabilité des juridictions
compétentes quant au strict respect des dispositions y afférentes prévues dans
la Constitution et la Loi et relatives à l'exercice des activités de la Police
judiciaire afin de pouvoir consolider les fondements de l'Etat de droit et la
protection de la société et des libertés.
8 -
Le Conseil des ministres a adopté, après examen, une batterie de décisions
relatives à:
A - Déclassement d'une parcelle
de terre agricole à titre de régularisation, consacrée à la réalisation d'un
dépôt de carburant au niveau de la wilaya d'Alger.
B - Conclusion de deux marchés en
gré à gré simple avec la Société algérienne de fabrication de véhicules de
marque Mercedes Benz (SAFAV), relevant du ministère de la Défense nationale
(MDN), pour l'acquisition de 3.500 bus scolaires, 1.153 minibus, 5 ambulances
4x4, et 700 véhicules 4x4 légers d'intervention au profit de la Direction
générale de la Sûreté nationale (DGSN). Le premier marché vise le renforcement
de la prise en charge de nos enfants scolarisés, notamment dans les régions
enclavées des Hauts plateaux et du Sud. Cette acquisition vient renforcer le
programme précédent pour l'acquisition également de 3.500 bus scolaires, ce qui
permettra de régler définitivement le problème de prise en charge du transport
de nos enfants scolarisés à travers tout le territoire national, en leur
offrant les mêmes chances et les conditions adéquates pour un enseignement et
une éducation de qualité.
Le deuxième marché vise le renforcement des moyens d'intervention des forces de
maintien de l'ordre public, et l'amélioration de leur performance pour pouvoir
accomplir leurs missions dans les meilleures conditions.
C -
Conclusion de deux marchés en gré à gré simple pour la réalisation des
opérations d'extension de la ligne du Métro d'Alger portant travaux
d'aménagement et système intégré pour l'extension du tronçon El
Harrach-Aéroport Houari-Boumediene, gros œuvres, opérations d'aménagement et
système intégré de l'extension Place des martyrs-Bab El Oued. La réalisation
des opérations prévues au titre de ces deux marchés permettra l'exploitation effective
des deux extensions du réseau du Métro à Alger, en reliant l'Aéroport
international Houari-Boumediene à ce moyen moderne de transport urbain, ce qui
facilitera les déplacements et contribuera à la modernisation du transport
urbain dans la capitale.
9
- Le Conseil des ministres a conclu ses travaux par
l'examen et l'adoption de décisions individuelles portant nominations et fin de
fonctions à des postes supérieurs de l'Etat.
10 - A la fin des travaux du Conseil des
ministres, le chef de l'Etat Abdelkader Bensalah a prononcé une allocution,
dont voici l'intégrale: «Je tiens, au terme de nos travaux, à vous exprimer mes
remerciements pour votre participation et votre contribution à notre réunion
d'aujourd'hui. Par l'approbation d'une batterie de textes législatifs
importants ayant trait à des aspects essentiels de la vie de nos concitoyens et
s'inscrivant dans le cadre de l'amélioration et du développement du système de
gouvernance dans notre pays, nous avons franchi un grand pas sur la voie de
l'instauration de bases saines pour la prise en charge des préoccupations des
citoyens et ouvert la voie à la relance de la croissance économique et à la
consécration de la Justice sociale. Ainsi, nous avons réuni le climat aux
réformes qu'engagera le président qu'élira, en décembre 2019, le peuple en
toute liberté et souveraineté.
Dans ce cadre, j'en appelle à la mobilisation de tous pour poursuivre le
travail aux fins de faire aboutir la prochaine élection présidentielle,
d'autant que l'Etat a réuni toutes les conditions et mobilisé tous les moyens
en prévision de cette échéance nationale décisive. Et en prévision de ce
rendez-vous important, j'exhorte le Gouvernement et l'ensemble des responsables
au niveau des institutions et administrations publiques à faire preuve de
vigilance, à consentir davantage d'efforts et intensifier les visites de
terrain pour être à l'écoute des préoccupations légitimes de nos concitoyens et
leur trouver les solutions idoines, tout en œuvrant à l'amélioration de leurs
conditions de vie.»
M.
Gaïd Salah présente un exposé sur le projet de loi relative au statut général
des personnels militaires
Le général de corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense
nationale, chef d'Etat-major de l'Armée nationale populaire (ANP), a présenté, lors
du Conseil des ministres, un exposé sur le projet de loi relatif au statut
général des personnels militaires. «Permettez-moi de vous exprimer mon profond
respect et considération à l'occasion de la tenue de ce Conseil des ministres,
sous votre présidence, en vue de l'adoption des projets de lois importantes
pour notre pays. Je vous présente également mes plus vifs remerciements pour la
célérité quant à l'examen et l'adoption du projet de loi complétant
l'ordonnance 06-02 du 28 février 2006 portant statut général des personnels
militaires, et de vous exposer les motifs ayant prévalu à l'élaboration de ce
projet», a indiqué Gaïd Salah lors d'une intervention au Conseil des ministres
présidé par le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah.
A cette occasion, le vice-ministre de la Défense nationale a évoqué
l'ordonnance 06-02 du 28 février 2006 portant statut général des personnels
militaires qui «impose, dans son article 45, au militaire, après avoir été
remis à la vie civile, certaines obligations du secret professionnel de réserve
et de retenue». «Ces obligations sont justifiées par le fait que le militaire
admis à cesser définitivement son activité est versé dans la réserve et mis en
position de disponibilité pendant une période de cinq (5) années, en
application des articles 1er et 3 de l'ordonnance 76-110 du 9 décembre 1976
portant obligations militaires des citoyens algériens», a-t-il précisé.
Dans cette position, le militaire «reste à la disposition de l'ANP pour une
période de cinq (5) années, durant laquelle il peut être rappelé à tout
moment», a ajouté le chef d'Etat-major de l'ANP. Pendant toute la durée de leur
disponibilité, a expliqué Gaïd Salah, «les officiers de réserve restent soumis
au statut prévu par l'ordonnance 76-112 du 9 décembre 1976, modifiée et
complétée, portant statut des officiers de réserve qui, dans son article 15
bis, dispose que le militaire de carrière admis à cesser définitivement son
activité au sein de l'armée et versé dans la réserve, exerce librement les
droits et libertés que lui confèrent les lois de la République, tout en le
soumettant à un devoir de retenue et de réserve». A cet effet, «l'état de
militaire versé dans la réserve de l'ANP, en position de disponibilité, reste
incompatible avec toute activité politique ou fonction élective publique»,
a-t-il mentionné. Par ailleurs, «l'exercice d'une activité politique partisane
ou la candidature à une fonction élective publique se traduisent tous les deux
par des déclarations et des débats libres susceptibles d'attenter aussi bien au
devoir de retenue et de réserve tel qu'édicté par le statut des militaires
réservistes, qu'à l'obligation de préserver les secrets dont le candidat a eu
connaissance dans le cadre ou à l'occasion de l'exercice de ses activités au
sein de l'institution militaire», a-t-il précisé. Pour ces raisons, note le
général de corps d'Armée, «il devient impératif de prévoir une restriction aux
militaires, admis à cesser définitivement leurs activités et versés dans la
réserve, aux fins de ne pas pouvoir exercer une activité politique partisane ou
se porter candidat à une fonction élective publique».
«C'est à ce titre qu'il est proposé dans le strict respect de la loi organique
16-10 du 25 août 2016, modifiée et complétée, relative au régime électoral,
notamment ses articles 81, 83 et 91, de compléter les dispositions de
l'ordonnance 06-02 du 28 février 2006 supra-citée, par un article 30 bis qui
interdit, pour une durée de cinq années, au militaire admis à cesser
définitivement son activité au sein des rangs de l'ANP, d'exercer une activité
partisane ou de se porter candidat à une fonction publique élective», conclut
le vice-ministre de la Défense nationale.