Nom d'utilisateur:
Mot de passe:

Se souvenir de moi

S'inscrire
Recherche:

Poésie Mohamed Benchicou- "Je pardonnerai"

Date de création: 13-10-2019 11:57
Dernière mise à jour: 13-10-2019 11:57
Lu: 1371 fois


CULTURE- BIBLIOTHÈQUE D’ALMANACH- POÉSIE MOHAMED BENCHICOU- « JE PARDONNERAI »

Je pardonnerai. Une oeuvre poétique  de Mohamed Benchicou . Inas éditions. Alger  2008.159  pages, 159 dinars.

On l’a connu journaliste engagé, on l’a lu écrivain militant, on le découvre poète engagé…avec, en plus, du talent pour le vers libre.

Entre-temps, Mohamed Benchicou est passé par la prison, ce « lieu de déchéance par excellence » (dixit le préfacier, le talentueux Anouar Benmalek ). Un endroit qui, pour cet « éternel évadé », cet «être imprévu », lui révèle un « lieu d’enrichissement » Heureusement, il reste journaliste  jusqu’au bout de ses peines et des ses malaventures.

Mohamed Benchicou n’est pas le premier à traverser la prison et à écrire des poèmes (durant ou juste après leur emprisonnement) . Bachir Hadj Ali, Z’Hor Zerari, Djamal Amrani, Nazim Hikmet, Jean Zay, Paul Verlaine, Mahmoud Darwich, Pablo Neruda, Marion Enrique Mayo Hernandez (un journaliste cubain), Robert Desnos et tant d’autres sont  , tous , passés  par, selon Aragon,  ces « séminaires de poésie» (entre nous, on s’en passerait et on aimerait qu’il n’en existât point!). Pas seulement pour les intellectuels et , si je ne m’abuse, le chanteur El Badji Mohamed, « Khouya El Baz », a composé ,  dans les geôles coloniales, avec une guitare de fortune, une des plus belles , sinon la plus belle musique de la  chanson châabie, celle de  «  Maqnine Ezzine ».

63 poèmes en vers libres écrits entre juin 2005 et juin 2006, tous écrits en prison qui racontent ce qu’a ressenti l’auteur comme peines, comme douleurs, comme mini-joies, comme amertume, comme espoirs aussi …pour lui un peu, mais surtout pour ses enfants, sa famille (Ah, les 32 vers sublimes dédiés, en page 22,  à  la maman, une mater dolorosa bien de chez nous)…pour les héros  et tous les martyrs de l’Algérie, ceux d’hier et d’aujourd’hui, pour son pays (« au plus fort du calvaire, au plus fort de la nuit, il faut croire aux petits soleils qui éclosent toujours… »).

C’est certainement pour tout cela qu’il pardonnera….mais, on sent bien  qu’il n’oubliera jamais. C’est naturel , non ?

 

Avis : Des poèmes que tout journaliste professionnel …et tout homme politique ambitieux doit lire et méditer. Tout particulièrement certains d’entre-eux. Que l’on aime ou que l’on n’aime pas  l’auteur ! Ce sera très utile pour la vie à venir. On ne sait jamais ?

Pour tous les autres, connaitre le contexte, l’itinéraire du journaliste-poète..et lire le glossaire…avant de se hasarder. Mais, ce sera une belle « mini-aventure intellectuelle ».