RELATIONS INTERNATIONALES- BIBLIOTHEQUE
D’ALMANACH- SOUVENIRS SUZANNE EL FARRAH EL KENZ- « LA MAISON DU NÉGUEV.... »
La Maison du Neguev. Une histoire palestinienne. Un recueil de souvenirs de Suzanne El Farrah El Kenz. Apic Editions, Alger 2009, 159 pages, 400 dinars
Née à Ghazza, dix années après la naqba.
Et, puis, ce fut l’itinéraire habituel des exils forcés, exils ou fuites
acceptés par certains, rejetés par d’autres, exilés ou fuyards obligés de (re-)partir juste au moment où l’on croyait (enfin) pouvoir
se reposer , le bonheur retrouvé, et entamer une nouvelle vie.L’Egypte,
l’Arabie Saoudite, l’Algérie, La Tunisie, La France…..avec le secret espoir de
se fixer définitivement quelque part auprès de l’homme aimé ( lui aussi, un
moment traqué et obligé de fuir les barbares) et les enfants ….encore qu’au
fond de soi demeure cette flamme, petite certes mais toujours là, portant la
chaleur du pays perdu.
C’est là , en fait tout le drame de l’auteure. Elle est obsédée
par sa Ghazza. Ghazza
« palpite en elle et elle ne l’a jamais quittée ».
Il faut lire
et relire et encore lire et relire les cinq pages (80, 81 , 82, 83 et 84) ô combien
sublimes , réalistes , douloureuses et poétiques tout à la fois, consacrées à
cette passion dévorante qui l’habite depuis qu’elle a pris conscience, encore
toute jeune fille, de son amour du pays natal à travers les cris de douleur de
sa mère qui était revenue revoir sa maison familiale désormais
« occupée ». Une douleur qui se répète et qui n’en finit pas.
Plusieurs années
après, elle veut revoir sa Ghazza, sa maison familiale …en emmenant
(entraînant ?) cette fois-ci , avec elle , son
encore jeune garçon. Un pèlerinage douloureux d’autant que l’occupation isrélienne a fait tache d’huile et a bloqué toutes les issues , balayant presque tous les passés . La maison
familiale est devenue une synagogue, et elle ne peut même plus y entrer.
Qu’offrir donc à son fils, un Algérien qui ressent mais ne comprend pas encore
ce que sa mère veut lui transmettre comme passé (un « legs
empoisonné » ?).
Trop tard, trop
lourd, trop compliqué, trop lointain , trop sombre pour lui ? Un
embrouillamini. « Un véritable casse-tête qui brouille l’existence ».
Réaliste et dramatique comme épilogue. La cause profonde : peut-être ces
premiers départs au lieu de rester et de résister. Mais à qui la faute ? Aux
Palestiniens eux-mêmes ? A leurs dirigeants ? Aux pays arabes ?
A certains dirigeants de certains pays arabes ? Au terrorisme …..et à l’argent sionistes ? Aux pressions des grandes
puissances ?
.
Avis : Un livre
superbement écrit. Avec le cœur. Avec les tripes. Avec les larmes au fond des
yeux. Un livre qui se lit avec facilité. Qui vous fera aimer encore plus la
Palestine. Qui vous fera mieux comprendre la douleur des
Palestiniens, première et deuxième générations de l’exil. Un livre douloureux , mais beau ! A lire abssssssssssssssolument.
Phrase à
méditer : « Je l’ai abandonnée (la Palestine) à
son sort et elle m’a rendu le mien ».