VIE POLITIQUE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- NOURREDINE SAADI,OUVRAGE COLLECTIF- « CE JOUR-LA. 5 JUILLET 1962 »
Ce jour-là. 5 juillet 1962. Souvenirs de dix-sept auteurs…sous la
coordination de Nourredine Saadi.Chihab
Editions . Alger 2012. 205 pages, 650 dinars
Il est des Algériens (les sexagénaires et plus) qui,
quels que soient les lieux où ils se trouvent et ,
quels que soient leurs itinéraires personnels ( littéraires ou autres) qui
resteront à jamais « marqués »
par le 5 juillet 1962. Ce « jour-là », une date-symbole, celle
du pays qui accédait à l’Indépendance.
Oubliée la guerre et ses drames. Oubliés les « ratonnades » et les
attentats de l’Oas. Oubliées les peines des aînés et
les souffrances du peuple. Ce « jour-là », « un jeudi de grande
chaleur » comme le rappelle Nouredine Saadi en
introduction, le pays fêtait , « dans une immense
liesse, comme il n’en connaîtra plus
jamais d’aussi festive ni d’aussi pleinement partagée, son
indépendance…..» (peut-être la dernière qualification à la Coupe du monde de
football ! c’est –à dire près de cinquante ans après, ce qui fait long,
trop long )
L’ouvrage réunit plusieurs contributions, chacune
racontant, avec son style et sa personnalité propre son ressenti…..de l’époque.
Tâche assez difficile, tant les années effacent les souvenirs les plus joyeux
et les plus incrustés……les cinquante ans
qui ont suivi n’ayant nullement arrangé les choses, au contraire.
Certains contributeurs n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère
, l’amer ayant surclassé le doux….et l’exercice de style ayant pris le
pas sur le souvenir. Par contre,
d’autres ont été beaux et sublimes comme Alice Cherki
avec son texte « j’y étais »… qui est fait tout d’émotion ou encore
celui de Maissa Bey, « vertige vert, blanc
rouge » ou encore celui de Mohamed Kacimi….
Avis : A lire, bien sûr. En sus, vous avez , en
introduction, un très beau poème sur Juillet 16962 de Anna Greki
qui dit tout son amour pour la liberté enfin retrouvée.
Phrases à méditer : « L’inconscient colonial a la vie dure (Alice Cherki) et « Il ne faut jamais cesser une guerre avant
de l’avoir gagnée et une victoire n’est jamais la fin d’une guerre ?
L’indépendance est un pénible et interminable combat » (Boualem Sansal)..et
« Le désillusion, voilà le traître mot que je ne voulais ni entendre ni
rencontrer dans mon autre existence. Un mot qui devint, malheureusement, une
réalité…. » (Badr’Eddine Mili)