ECONOMIE – ETUDES ET ANALYSES- RAPPORT
BANQUE MONDIALE 2019
(c) SYnthèse
SAID RABIA/EL WATAN , samedi 12 octobre 2019
Dans son
rapport de suivi de la situation économique d’octobre 2019, l’institution
financière internationale indique que «la
croissance du PIB a atteint 1,5% en 2018, contre 1,4% l’année précédente, et
s’est maintenue à 1,5% au premier trimestre de 2019».
Le diagnostic et l’analyse faits par la Banque mondiale (BM) et sur
l’économie algérienne et ses perspectives sont sombres. Dans son rapport de
suivi de la situation économique d’octobre 2019, parvenu à notre rédaction,
l’institution financière internationale indique que «la croissance du PIB a atteint 1,5% en 2018, contre 1,4%
l’année précédente, et s’est maintenue à 1,5% au premier trimestre de 2019».
Dans le
secteur des hydrocarbures, la croissance, souligne la même source, «a été lente, l’activité économique s’étant contractée de 6,5% et
7,7% en 2018 et au premier trimestre de 2019, respectivement, contrecarrant en
partie les effets de la légère augmentation de la croissance hors hydrocarbures
de 3,4% et 3,9% en 2018 et au premier trimestre de 2019, respectivement».
Sur le
plan sectoriel, constate la Banque mondiale, «les
secteurs des services commerciaux, de l’industrie, de la construction et des
travaux publics et de l’agriculture continuent de stimuler la croissance hors
hydrocarbures, qui a atteint 5,6%, 4,6%, 3% et 2,7% au premier trimestre 2019,
respectivement».
«L’incertitude
politique devrait entraîner un ralentissement du secteur hors hydrocarbures en
2019», estime par ailleurs l’institution de Bretton Woods, pour qui
l’arrestation «des dirigeants d’entreprises de
divers secteurs dans le cadre d’enquêtes sur des affaires de corruption a eu
pour effet de perturber l’économie en raison de changements soudains dans la
direction et la supervision de ces entreprises».
«L’incertitude
plane sur les investissements», soutient
le rapport de suivi de la situation économique de l’institution financière
internationale. Selon cette dernière, «dans
le secteur des hydrocarbures, l’incertitude politique atténuera, également,
l’espoir d’une augmentation de la production, la révision de la loi sur la
fiscalité des hydrocarbures étant retardée».
En
conséquence, souligne la Banque mondiale, «la
croissance du PIB devrait se ralentir à 1,3% en 2019». Il y a vraiment de quoi s’inquiéter sur les perspectives de
l’économie nationale qui traverse une crise sans précédent.
L’institution
de Bretton Woods affirme
que «la période préélectorale risque
également de retarder davantage le processus d’assainissement budgétaire
programmé pour 2019, aggravant le déficit budgétaire à 12,1% du PIB et
augmentant le risque d’un ajustement plus brutal à l’avenir».
Au le plan
extérieur, la Banque mondiale considère que «le déficit
du compte courant devrait se creuser pour atteindre 8,1% du PIB, principalement
en raison d’un déficit commercial nettement plus important».
«La
découverte récente d’un nouveau champ gazier laisse entrevoir un rebond de la
production et des exportations de gaz, mais uniquement à moyen terme, et ce, seulement
si le cadre d’investissement dans les hydrocarbures s’y prête», prévoit le rapport de l’institution financière internationale. A
court terme, il n’y a donc aucun espoir de reprise. Peut-être même à partir de
l’année prochaine.
Ce qui a
d’ailleurs amené le gouvernement algérien à envisager l’option de l’endettement
extérieur. L’aggravation de la situation économique n’est pas une vue de
l’esprit. Et le recours aux financements extérieurs se dessine comme une
fatalité pour un pays dévasté par une gouvernance chaotique d’un pouvoir
«assis» sur la corruption, le clientélisme et l’incompétence.
Qui en
payera les frais ? La facture s’avérera très onéreuse pour les Algériens qui
seront appelés en effet à subir les effets de réformes économiques inévitables.
En
recevant la semaine dernière une délégation du Groupe de la Banque mondiale,
conduite par Jesko Hentschel,
nouveau Directeur des Opérations pour le Maghreb et Malte auprès de cette
institution, en compagnie du responsable du bureau de la Société financière
internationale, une des cinq institutions du Groupe de la Banque mondiale, le
ministre des Finances, Mohamed Loukal, a signifié et
réitéré à son hôte «l’engagement de l’Algérie
dans la conduite des réformes structurelles».
Et les
réformes que prévoit le gouvernement risquent, selon le dernier rapport de la
Banque mondiale, d’être «brutales».