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Témoignage Jacqueline Guerroudj- "Des douars et des prisons"

Date de création: 08-10-2019 17:41
Dernière mise à jour: 08-10-2019 17:41
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HISTOIRE-BIBLIOTHÈQUE D’ALMANACH- TÉMOIGNAGE JACQUELINE GUERROUDJ- « DES DOUARS ET DES PRISONS »

Des douars et des prisons……. Livre - témoignage  de Jacqueline Guerroudj. Edif 2000, Alger 2010 (première édition, Editions Bouchène, Alger 1993), 156  pages (plus une vingtaine de pages de photographies), 300 dinars

 

Connaissez-vous la moudjahida Guerroudj Jacqueline ( fille de la bourgeoisie rouennaise, en France, née Jacqueline Netter, arrivée à Tlemcen en 1947 ? C’est , aussi, la  maman de Danièle Minne , la future moudjahida maquisarde (à 17 ans) , Djamila Amrane, qui est née d’un premier mariage) ? Connaissez-vous vraiment cette grande dame, communiste, devenue institutrice, d’abord à Négrier (Chetouane), se frottant très tôt à la misère des populations paysannes et à la discrimination coloniale qui prive d’école la plupart des enfants algériens….et, luttant contre l’esclavagiste Dollfuss, propriétaire de l’Ismara, un  grand domaine colonial . Un très gros colon, plus gros que Borgeaud et Blachère.  « Propriétaire » tant des algériens que des contremaîtres et des ouvriers  européens.  Devenue gênante, il la fait  muter à l’école communale d’Ain Fezza.

Devenue communiste, elle a travaillé avec les groupes de paysans communistes de la région et des montagnes environnantes ( et, il y en avait ! et, elle vous expliquera pourquoi) . Son époux , Abdelkader Guerroudj (Djilali) était là, accomplissant , de son côté et a ses côtés, un travail politique intense.

Connaissez-vous Jacqueline Guerroudj, expulsée d’Algérie, avec toute sa famille,  en avril-mai 1955, car tous des « agitateurs communistes notoirement connus » . Elle  revient au pays début 1956 mais  ses activités  sont désormais clandestines. Début juillet 1956, le PCA « remet » ses forces armés au FLN…..aperès uun accord qui répondait aux vœux des Combattants de la libération, « malgré tous les problèmes qu’il posait ». La lutte continue avec la zone autonome d’Alger , dirigée par Yacef Saâdi.  Emprisonnée à Barberousse 15 jours après son mari en janvier 1957,  condamnée à mort le 7 décembre 1957 (en même temps que Taleb Abderrahmane, que son époux Djilali…alors que Yahia Briki et Jean Farrugia étaient condamnés à perpétuité….Jacques Salort et Georges Marcelli étant condamnés à des peines moins lourdes), grâciée le 8 mars 1958 (en même temps que Djamila Bouhired et Djamila Bouazza), elle a connu plusieurs prisons (El Harrach, Petites Baumettes à Marseille, Petite Roquette à Paris, Fontenay le Comte, Toulon, Toulouse, Pau…) . A l’indépendance, citoyenne algérienne, elle est bibliothécaire à la faculté de droit d’Alger ; membre du FLN, elle le quitte après le coup d’Etat du 19 juin 1965. Mère de 5 enfants, grand-mère de 12 petits-enfants….elle a pris sa retraite à Alger .

 

Avis : Son préfacier, feu Abdelhamid Benzine a écrit : « Ce livre-témoignage est un cadeau particulièrement précieux, en un moment où vacillent les certitudes et où sont malmenées les hautes valeurs de tolérance et de solidarité humaine ». Ce qui est sûr, c’est que grâce à son écriture, simple et directe, elle échappe aux « faux souvenirs » ..et bien qu’elle reconnaisse qu’une bonne partie de son passé « a sombré dans l’oubli », elle a merveilleusement « ramassé les restes »…avec , ça et là, de l’humour plein les pages, comme ces conseils « pour tenir le coup en prison ». Des noms, des faits, des photos. De très beaux restes. A  déguster !  Ah, si j’étais cinéaste.