ECONOMIE- ETUDES ET ANALYSES- LIBERTE ECONOMIQUE 2019-
CLASSEMENT FRASER
Sur un
classement mondial de 162 pays en matière de liberté économique établi par
Fraser Institute, l’Algérie occupe la 159e place. Avec un score
médiocre de 4,7/10, l’Algérie partage une place avec des pays en guerre, en
manque de ressources ou en faillite, en queue de classement. Le think tank canadien – qui mesure à travers cet indice de la
liberté économique, comment les politiques et institutions des pays soutiennent
leur économie – met l’Algérie dans les dix pays les moins biens notés, la
classant avant les trois derniers que sont le Soudan, la Libye et le Venezuela,
et juste après l’Angola, la République démocratique du Congo, la Syrie,
l’Egypte et l’Irak.
«Les
pierres angulaires de la liberté économique sont le choix personnel, les
échanges volontaires, la liberté d’accéder aux marchés et la concurrence, ainsi
que la sécurité de la personne et des biens», précise
le rapport de Fraser Institute, qui utilise 42 points de données pour chaque
pays afin de construire son indice synthétique et mesurer le degré de liberté
économique dans cinq grands domaines.
Dans le top
dix du classement, Hong Kong et Singapour sont en tête, suivis par la Nouvelle-
Zélande, la Suisse, les Etats-Unis, l’Irlande, le Royaume-Uni, le Canada,
l’Australie et l’île Maurice. «Les pays
du quartile supérieur de la liberté économique affichaient un PIB moyen par
habitant de 36 770 dollars en 2017, contre 6140 dollars pour les pays du
dernier quartile. Et les nations économiquement libres surpassent les nations
non libres en termes d’indicateurs de bien-être», explique Fraser Institute, en notant que les libertés
politiques et civiles sont considérablement plus élevées dans les pays
économiquement libres que dans les autres pays.
Selon une récente étude du think tank Carnegie Middle
East Center, l'Algérie, qui se dirige vers une «crise économique imminente», a
besoin d'un baril à 116 dollars pour équilibrer son budget. Or, le cours du
brut peine à se maintenir au-dessus des 60 dollars. Les dépenses publiques ont
explosé à plus de 70 milliards de dollars, en augmentation de 12%. Les mesures
pour juguler les importations n'ont pas fonctionné : la facture tourne toujours
autour de 45 milliards de dollars de marchandises et 11 milliards de dollars de
services.
L'inflation continue sa progression : de 4,3% en 2018, elle passerait à 5,6% en
2019. Les effets du recours à la planche à billets ne se sont pas encore fait
sentir, car seule la moitié des 50 milliards de dollars imprimés a été injectée
dans l'économie. Mais la moitié restante pourrait rapidement être absorbée pour
éponger le déficit budgétaire en 2020 et 2021. Aussi un endettement extérieur
est plus que jamais évoqué dans les hautes sphères du pouvoir.