FINANCES- FINANCES PUBLIQUES- LOI DE
FINANCES 2020 (PROJET ) - CONSEIL DE
GOUVERNEMENT
Le ministre des Finances, Mohamed Loukal,
a présenté, mercredi 11 septembre 2019, , lors de la réunion du gouvernement,
présidée par le Premier ministre, Noureddine Bedoui, la première mouture du projet de loi de finances
pour 2020 (PLF), marquée par le retour progressif de la courbe budgétaire
suivant la logique de rigueur, de rationalisation et d’assainissement des
finances publiques, avec la mise en place des objectifs de retour des grands
équilibres économiques et le maintien de l’aide sociale de l’État aux
catégories vulnérables et du pouvoir d’achat des citoyens.
Le projet de loi
vise la mise en œuvre des grands axes consistant en la rationalisation des
dépenses de fonctionnement des services et des administrations publiques, la
rationalisation des dépenses publiques et des recettes issues des services et
des biens, le renforcement de l’attractivité économique nationale,
l’amélioration du climat d’affaires, la diversification et l’élargissement des
sources de financement de l’économie nationale, l’amélioration des revenus des
recettes ordinaires du budget de l’État, à travers l’augmentation du rendement
des opérations du recouvrement fiscal et la simplification des procédures
fiscales et douanières, ainsi que la lutte contre l’évasion fiscale, selon un
communiqué des services du Premier ministère.
Reposant
sur «des perspectives prudentes des recettes de fiscalité pétrolière, à la
lumière de la conjoncture marquée par l’instabilité des marchés des
hydrocarbures», le PLF-2020 prévoit, «outre le maintien de la politique sociale
de l’État, une croissance économique relative et une grande rationalisation des
importations des biens et services, avec un taux d’inflation maîtrisé», ajoute
la même source.
«Les dépenses
publiques connaîtront une baisse de -9,2%, due à la baisse des dépenses de
fonctionnement (près de -1,2%), et des dépenses d’équipement (-20,1%), et ce
«après les opérations de régulation et d’encadrement des dépenses de l’État».
Quant aux recettes publiques et en dépit de la hausse qu’elles ont enregistrée,
soit 5,3% pour la fiscalité ordinaire, elles connaîtront, de façon générale,
une baisse de -8,3%, en raison de la fiscalité pétrolière qui atteindra 2.200,3
milliards de dinars en 2020. Concernant les dispositions législatives et
fiscales proposées, elles s’inscrivent dans le cadre de la consécration de
l’efficacité du système fiscal, à travers l’amélioration du niveau de
recouvrement fiscal et l’augmentation des recettes du budget de l’État,
notamment par la fiscalité ordinaire et l’élargissement progressif de la base
de l’assiette fiscale.
Elles visent
également à renforcer l’attractivité de l’économie nationale, avec «la levée
des restrictions prévues dans le cadre de la règle 49/51% appliquée aux
investissements étrangers en Algérie et touchant les secteurs non
stratégiques». Le projet de loi propose la possibilité de recourir, de façon
sélective, au financement étranger auprès des institutions financières
mondiales de développement, en vue de financer les projets économiques
structurels et rentables, avec des montants et des délais conformes à la
rentabilité de ces projets et leur solvabilité. Il propose en outre la
possibilité pour les citoyens résidents d’importer des véhicules touristiques
d’occasion à leur propres frais avec paiement des droits et taxes y afférents,
outre le renforcement des impôts et des taxes sur la fortune et les biens
suivant les indicateurs de fortune mobilière et immobilière, en vue d’assurer
la répartition idoine des charges fiscales entre tous les citoyens.
Dans son
intervention, le Premier ministre a mis a mis en valeur les propositions
mentionnées dans le PLF, lesquelles «traduisent expressément les décisions
prises par le gouvernement en matière de rationalisation des dépenses publiques
et de préservations des équilibres financiers, notamment celles liées à la
réduction du déficit de la balance des paiements». À ce propos, le Premier
ministre a fixé le cadre général que doit adopter ce projet de loi, lequel doit
préserver le caractère social de l’État, sans porter atteinte aux acquis du
citoyen. Pour ce faire, M. Bedoui a donné des
orientations à l’effet d’élaborer le PLF-2020, à la lumière du recours au
financement conventionnel et aux recettes ordinaires du budget. M. Bedoui a également exigé de poursuivre la mise en œuvre des
décisions du gouvernement tendant à réduire le déficit de la balance des
paiements et à préserver les réserves de changes. Dans ce cadre, il a été
demandé au groupe ministériel de fournir plus d’efforts en vue de réduite au
maximum la facture des importations.
Dans l’objectif
de drainer des capitaux étrangers au profit de l’économie nationale, créer de
la richesse et des emplois, et la promotion des activités économiques dans
plusieurs secteurs qui pâtissent de contraintes et d’entraves qui inhibent
l’acte d’investir, le Premier ministre a appelé à la mise en place de tous les
mécanismes pratiques à même d’améliorer le climat d’affaires et de réunir
toutes les conditions incitatives.
Il a également
appelé à la concrétisation de la décision d’autoriser les citoyens à importer
les véhicules d’occasion de moins de trois ans, à leurs propres frais, et dans
le respect des normes et standards internationaux, notamment la protection de
l’environnement, l’exonération de start-up et des investissements des jeunes
porteurs des projets du paiement des différents impôts et taxes et l’octroi de
mesures incitatives, à même de leur faciliter l’accès au foncier aux fins
d’extension de leurs projets. M. Bedoui a ordonné de
charger une commission composée des ministères des Finances, de l’Industrie, de
l’Environnement, du Travail, du Commerce et de l’Agriculture, de proposer un
série de mesures et de facilitations indispensables, au titre de ce projet de
Loi, en vue d’amener cette catégorie d’entreprises à concrétiser ses projets.
En vue d’accroître le recouvrement des recettes et droits de l’État et des
Collectivités locales, M. Bedoui a demandé à ce que
les objectifs devant être atteints au titre du PLF-2020 soient clairement
définis, conformément à une nouvelle vision qui repose sur l’engagement de
concrétiser les résultats tracés, avec mise en place de tous les moyens et
mesures incitatives au profit des agents chargés des opérations de
recouvrement, en vue d’atteindre ces objectifs qui feront l’objet d’évaluation
périodique. M. Bedoui a appelé à la rationalisation
des dépenses de fonctionnement des Administrations publiques, la réactivation
de l’application des nouvelles dispositions de délégation du service public en
accordant la gestion des structures publiques de proximité au profit des jeunes
porteurs d’idées ou un groupe de jeunes diplômés d’universités et d’instituts,
tels que les crèches et garderies, les bibliothèques communales, les piscines
de proximité, les marchés communaux de proximité et d’autres structures de
proximité.
Le Premier
ministre a appelé tous les secteurs à «être à la hauteur de la rigueur
financières et budgétaire imposée par la conjoncture, et à faire montre de sens
élevé de la responsabilité à l’égard des grands défis qui attendent le pays et
la gestion des affaires publiques, une responsabilité et un devoir nationaux
que tout un chacun se doit d’assumer, par la rationalisation de notre
consommation et le rejet de toutes formes d’excès et de gaspillage», conclut le
communiqué.
Augmentation de l’allocation
mensuelle des handicapés à 10.000 DA à partir du 1er octobre
Le
gouvernement a tenu, hier, une réunion au cours de laquelle il a été décidé de
valoriser l’allocation mensuelle accordée aux personnes handicapées, en
l’augmentant à 10.000 DA à partir du 1er octobre prochain, et de rehausser également
le taux minimal prévu pour leur recrutement de 1 à 3%. Le gouvernement a entamé
sa réunion consacrée à l’examen du projet de loi de finances 2020 (PLF-2020),
par la valorisation des allocations accordées aux personnes handicapées et
l’amélioration de leurs conditions d’insertion socio-professionnelle,
à l’issue des décisions prises à leur profit concernant la rentrée sociale
actuelle, en leur accordant les mêmes opportunités de scolarisation,
d’enseignement et de formation. Dans ce cadre, le gouvernement a examiné et
adopté le projet du décret exécutif modifiant et complétant le décret exécutif
03-45 du 19 janvier 2003, modifié et complété en 2007, fixant les modalités
d’application des dispositions de l’article 7 de la loi 02-09 du 8 mai 2002,
relative à la protection et à la promotion des personnes handicapées.
À ce propos, il
a été décidé «d’augmenter de 150% la valeur de l’allocation mensuelle des
personnes handicapées, soit à 10.000 DA à partir du 1er octobre 2019, au lieu
de 4.000 DA actuellement.
L’État prendra
en charge le paiement des cotisations de la sécurité sociale de 5% du salaire
national minimum garanti (SNMG). Les personnes bénéficiaires de cette
allocations sont les handicapés 100%, âgés de 18 ans au moins et qui n’ont
aucun revenu, soit près de 264.000 bénéficiaires». Il sera procédé également à
«l’augmentation du seuil minimal des offres d’emploi imposé aux responsables
des entreprises et des administrations et réservé aux personnes handicapées en
âge de travailler, actuellement fixé à 1%, à 3% au moins, soit 300%», avec «la
gratuité du transport aérien qui sera pris en charge par la Caisse de
solidarité nationale».
Au terme
de son intervention, le Premier ministre a indiqué que ces décisions «découlent
des convictions du gouvernement de garantir les mêmes niveaux de prise en
charge de toutes les catégories de la société, avec l’impératif d’accorder
l’intérêt primordial à la catégorie des personnes aux besoins spécifiques, par
souci de concrétiser la justice et l’équité sociales», estimant ceci «un devoir
national qui requiert de tout un chacun de contribuer à la prise en charge de
cette catégorie, toutes les décisions prises étant minutieusement étudiées et
appliquées sur le terrain de manière palpable par le citoyen».
Concernant les
nouveaux acquis de la catégorie des personnes aux besoins spécifiques,
notamment la revalorisation de l’allocation mensuelle, le Premier ministre a
ordonné «son application de manière directe, avec revalorisation annuelle et
progressive pour atteindre le Salaire national minimum garanti (SNMG)».
S’agissant de la concrétisation du respect des taux d’emploi des personnes
handicapées, «le ministre du Travail a ordonné la mise en place d’un dispositif
spécial au niveau de son département ministériel, en vue du suivi du respect
par les Administrations publiques et les entreprises économiques de ces taux,
avec amélioration des voies d’annonce des offres d’emploi au niveau des Agences
locales d’emploi, en y insérant cette catégorie et l’affectation de guichets spéciaux,
ainsi que la promotion des offres d’emploi, en collaboration avec les secteurs
de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Formation
professionnelle», précise-t-on de même source.