ÉCONOMIE- ÉTUDES ET ANALYSES-
CONSOMMATION MÉNAGES 2015/2018
Les ménages ont réduit leur
consommation en 2018. C’est ce que relève l’Office national des statistiques
(ONS) dans sa récente publication ( Fin août 2019)
consacrée aux comptes économiques en volume de la période 2015 à 2018. “Les
ménages ont réduit effectivement leur consommation en 2018 et sont de plus en
plus confrontés à des problèmes d’arbitrage entre l’investissement, notamment
en logement, et la consommation finale”, constate l’ONS.
En d’autres termes, les ménages
consacrent de plus en plus une partie de leurs revenus à l’acquisition de
logement au détriment de la consommation. Il faut peut-être attendre l’enquête
sur les dépenses de consommation des ménages pour connaître les nouvelles
structures de dépense de consommation vu les mutations très profondes du
paysage économique et social de l’Algérie durant la dernière décennie. Mais
au-delà de la structure des dépenses, la hausse des prix a aussi freiné les
dépenses de consommation des ménages.
“De plus, la reprise de l’inflation
explique, également, la baisse des taux de croissance en volume de la
consommation finale”, souligne l’ONS. Au-delà de la croissance globale réalisée
par l’économie algérienne en 2018, estimée à 1,4%, la publication de l’ONS
donne un aperçu sur le produit intérieur brut (PIB), à travers 6 grands
secteurs d’activité économique.
“Après la forte reprise d’activité de
2016 (7,7%), le secteur des hydrocarbures a connu une baisse d’activité dès
2017, encore plus marquée en 2018, soit respectivement -2,4% et -6,4%”, relève
l’ONS.
L’observation des évolutions du
secteur des hydrocarbures, estime l’Office des statistiques, permet d’avoir la
mesure des chocs extérieurs auxquels il est confronté et, par extension,
l’économie globale du fait de la part importante qu’il représente dans le PIB. Après
une croissance de la valeur ajoutée de l’agriculture de 1,8% en 2016 et de 1%
en 2017, l’année 2018 renoue avec un taux de croissance supérieur évalué à 5%.
La croissance du secteur de
l’agriculture en 2018 est due à une production de céréales largement plus
importante que celle de l’année 2017, soit 61 millions de quintaux en 2018
contre 34,8 millions de quintaux en 2017. La valeur ajoutée industrielle a été
évaluée à 1 128 milliards de dinars en 2018 contre 1 044,9 milliards de dinars
en 2017, soit un accroissement en termes nominaux de 8%.
En volume, la croissance industrielle
a été de l’ordre de 4,1% en 2018 contre 4,7% en 2017, soit un léger
ralentissement. Le secteur du BTPH semble se stabiliser après une forte
croissance durant une décennie adossée à un investissement public important.
Évoquant le secteur des services marchands, l’ONS indique que dans les périodes
de croissance, notamment la période 2007-2014, le secteur des services
marchands a pu réaliser un taux de croissance moyen annuel de 8%.
Cette forte croissance a commencé à
s’infléchir dès 2015 avec une progression en volume de 5,4% du fait du
ralentissement du rythme de croissance de certains secteurs d’activité et de la
baisse des importations de marchandises. Cette tendance à la baisse d’activité
s’est accentuée en 2016, puisque le secteur n’enregistre que 2,8% de
croissance.
En 2017, le secteur semble renouer de
nouveau avec une croissance plus importante de 3,7% qui s’est répétée en 2018,
relève l’ONS. Les “services non marchands”, constitués pour l’essentiel par les
services des administrations publiques, ont évolué à un taux de croissance de
2,7% en 2018 contre 0,2% en 2017 et 1,6% en 2016.
“Il semble évident que cette
croissance modérée des services des administrations publiques est consécutive à
la baisse des recettes de l’État constituées en grande partie de la fiscalité
sur les hydrocarbures (fiscalité pétrolière) ; ce qui n’a pas été sans
conséquence sur la situation de l’emploi dans certains secteurs de la Fonction
publique”, explique l’ONS.
Par ailleurs, les impératifs
d’ajustement budgétaire ont conduit à une baisse des dépenses publiques et donc
une baisse de l’activité des administrations publiques, même si en 2018, la
croissance a été plus importante.