HYDRAULIQUE-
EAU- SOURCE D’AIN SILÈNE
( KHENCHELA)
(aps) août 2019
Le site de la source d’Ain
Silène dans la commune d’El Hamma (Khenchela) attire quotidiennement en été des centaines de
personnes qui parquent leurs voitures sur la lisière de la route Khenchela/El Hamma et se
constituent en de longues files d’attente pour se désaltérer de son eau pure et
remplir bouteilles et même jerricans.
Si la majorité de ces
personnes sont de Khenchela et ses environs, nombre
d’autres viennent des wilayas voisines d’Oum El Bouaghi,
Batna et Biskra en compagnie de leurs familles pour s’abreuver à cette source
et jouir d’une virée d’oxygénation en montagne.
Les files d’attente
ainsi constituées deviennent pour nombre de visiteurs une occasion de
faire connaissance et d'échanger des informations sur des lieux et des cieux
autres que les leurs.
La nuit tombée, le
site est pris d’assaut par des groupes de jeunes qui se réunissent autour
parfois de petits feux de camp jusqu’à des heures tardives de la nuit pour parler
de tout et de rien, faire des grillades, jouer et entendre de la musique.
Hadj Mohamed Hagass (82 ans) qui habite la commune d’El Hamma explique que la source "Ain Silane" est
très ancienne et son nom évoque l’écoulement ininterrompu de ses eaux qui jaillissent
des tréfonds de ces monts des Aurès alimentant les habitants des villages
voisins et les passagers empruntant cette route vers la célèbre et plusieurs
fois séculaires station thermale Hammam Essalihine
qui se trouve tout à côté.
Haut lieu de l’histoire,
Ain Silène qui se trouve au lieudit Chaâbet El-Ghoula, a été la nuit du 1er novembre 1954, le point de
départ des cinq groupes de premiers moudjahidine chargés de lancer la
révolution libératrice en attaquant et sabotant un transformateur électrique,
une caserne militaire, le siège de la police, un centre des douanes et la
maison du sous-préfet de Khenchela, se rappellent les
moudjahidine de la région.
Le centre de repos
des moudjahidine ouvert près de Hammam Essalihine
organise régulièrement au profit de ses visiteurs des tournées vers la source
d’Ain Silène pour s’y désaltérer et évoquer des souvenirs de la glorieuse
guerre de libération.
L’automobiliste
empruntant la route reliant Khenchela à la station
Hammam Essalihine, ne peut s’empêcher de faire une
pause à côté de cette source dont l’eau limpide et fraiche désaltère, détend et
jouit de vertus curatives, constatent les habitants de la localité.
Hossam Merdjane
qui habite la nouvelle ville Mostefa Benboulaïd
affirme parcourir quotidiennement 16 km en aller et retour pour remplir
quelques bouteilles de cette eau dont "les caractéristiques
physicochimiques valent mieux que toutes les autres eaux minérales mises en
vente dans les commerces", selon lui.
Khenchela compte d’autres
sources dont celle d’Ain El-Kerma (Boudjelbana), Ain Sefa (Tamza) et Ain Djaârir (Bouhmama) mais celle
d’Ain Silène se classe à part, soutient Hossam qui
confie que son eau qui lui a été recommandée par un médecin de la région, lui a
même permis de se débarrasser d’un caillou qui encombrait son rein.
Le directeur local
des ressources en eau, Ramadane Bouchair,
a indiqué à l’APS que l’eau de la source d’Ain Silène de la commune de Hamma est "une eau de bonne qualité",
soulignant que l’antenne locale de l’Algérienne des eaux (ADE), en coordination
avec le bureau d’hygiène et de santé de la commune de Hamma,
procède périodiquement à des analyses de l’eau de cette source.
Il a ajouté que les
résultats de ces analyses ont confirmé "la bonne qualité et la potabilité
des eaux de cette source".
La source d'Ain
Silène a bénéficié, il y a un certain temps, d’une opération d’aménagement qui
a permis à ses nombreux visiteurs de s’en alimenter sans bousculade.
Le seul hic réside
dans le stationnement des voitures des visiteurs de la région, note Chali Kellil, membre de l’Assemblée populaire de wilaya, qui
estime que la solution réside dans l’élargissement de la route ou encore
l’aménagement d’un parking spacieux pour éviter les embouteillages lors des
périodes de pic de la fréquentation.
La direction du
tourisme et de l’artisanat traditionnel œuvre de son côté à classer le site
mitoyen à la source d’Ain Silène en zone d’expansion touristique tandis que la
direction des moudjahidine a lancé à côté de la source un projet de réalisation
d’un monument historique symbolisant la première balle tirée dans la région le
1er novembre 1954.