HABITAT- VILLE- ALGER- DIAR EL MAHÇOUL
(LES CHEVAUX )
(c)Louhal Nourreddine/Liberté, lundi
5 août 2019
Il y a foule de visiteurs tout autour
de la horde de chevaux qui s’abreuvent au jet d’eau qui jaillit en face du
Palais des raïs sis à l’avenue Amara-Rachid à l’estuaire de Bab
El-Oued. Alors, en famille, en couple ou entre copains, ça “clic” de partout,
histoire d’immortaliser l’instant d’un souvenir pris le pied à l’étrier d’un
cheval à l’exquise allure cabrée.
Et pour le narcissique, il y a aussi
le fond d’image prise sur l’horizon bleu azur de la promenade de “qaâ essour” (au pied du rempart)
et qui doit se dire : “J’y étais aussi.” En témoigne le diaporama de photos qui
engrange l’indice du pouce levé en signe d’approbation sur les réseaux sociaux.
Seulement, si cette portion du littoral d’Alger-Ouest est élue destination
privilégiée du tourisme local et d’ailleurs, en revanche, l’endroit reste
déficient, voire muet quant à l’historicité mémorielle de ce monument.
Jugez-en, il n’y a ni écriteau ni de
guide et encore moins de dépliant pour narrer l’épisode des “chevaux de Diar El-Mahçoul” (les 1500
maisons de la promesse) d’El-Madania (ex-Clos-Salembier) d’où ces statues hybrides et à queue de sirène
ont été déboulonnés de leur fontaine. Pour rappel, l’œuvre de Louis Arnaud
ruisselait à la cité de Diar El-Mahçoul,
œuvre en 1954 de l’architecte-urbaniste Fernand Pouillon (1912-1986).
Et depuis, ces chevaux ont élu depuis
un demi-siècle et à leurs fers défendant, relais en face du rivage de “R’milet Lahmir” ou la sablette. Soit à l’endroit que les “Ya ouled”
connaissent si bien puisqu’il était réservé à la toilette périodique des baudets
en charge de la collecte d’ordures ménagères à La Casbah. Pour l’histoire, la
fontaine de chevaux berçait de ses clapotis le belvédère ou la place de la mer
sise au pied de la tour et qui symbolise “un Neptune sur un char tiré par des
chevaux agiles et aériens”, dit-on.
Donc, autant y lever le voile
de l’anonymat à l’aide d’un écriteau qui narrera l’aspect hellénique de ces
chevaux qui s’abreuvent à l’endroit où avaient bivouaqué Hercule et ses
compagnons à Icosim, dit-on.