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Hirak 22 février 2019- Positions diplomatie étrangère

Date de création: 29-07-2019 14:09
Dernière mise à jour: 29-07-2019 14:09
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RELATIONS INTERNATIONALES- OPINIONS ET POINTS DE VUE- HIRAK 22 FEVRIER 2019- POSITIONS DIPLOMATIE ETRANGERE

 

Synyhèse Souhila Hamadi/Liberté, 29 juillet 2019

Cinq mois après leur premier acte contre le régime, les Algériens maintiennent le cap sur leurs revendications par une mobilisation de rue forte et pacifique. Un pragmatisme et une constance qui commencent à fissurer les positions attentistes et circonspectes des capitales occidentales. Les unes après les autres, elles  apportent, par le truchement de leurs représentations diplomatiques en Algérie, un soutien, de plus en plus clair, à la révolte du peuple. Il y a quelques jours, l’ambassadeur du royaume de Belgique en Algérie, Pierre Gillon, a commenté l’actualité de l’Algérie en déclinant la posture de son pays : “La Belgique soutient une transformation de l’Algérie qui réponde aux aspirations démocratiques exprimées par son peuple. Elle souhaite et espère que l’Algérie la réussisse pour le bonheur et la prospérité de ses citoyens.” N’enrobant nullement ses propos dans des fioritures, le diplomate belge a affirmé : “Un pouvoir civil démocratiquement élu, des élections libres et transparentes, un véritable État de droit, une bonne gouvernance, le respect des libertés fondamentales, l’égalité entre les hommes et les femmes (…) sont autant de valeurs que mon pays promeut au niveau international, car il est convaincu que ces valeurs assurent au mieux la stabilité et la prospérité des États et qu’elles favorisent les relations pacifiques entre ceux-ci.” Il n’a pas manqué, bien entendu, de souligner que “depuis 22 semaines, les Algériens expriment fièrement et pacifiquement leur soif et leur volonté de se bâtir un nouvel avenir. Ces 22 semaines font l’admiration de tous les observateurs. Nous, diplomates, sommes les témoins privilégiés de l’histoire qui est en train de s’écrire sous nos yeux”. Dix jours plus tôt, le représentant diplomatique de la France, Xavier Driencourt, a admiré ce qu’il a considéré comme une révolution exceptionnelle. “On parlait souvent d’Alger comme la mecque des révolutionnaires, par les nombreuses rencontres internationales qui s’y tenaient ; on dira peut-être bientôt qu’Alger est la mecque des révolutions par l’exemple qu’elle donne à tous ceux qui, voulant transformer les vieux ordres et les systèmes anciens, refusent de payer le prix de la violence”. Il a reconnu, dans le sillage, l’irréversibilité du mouvement en marche et, par là même, la chute programmée du régime en place. “Nous autres, diplomates, n’avons peut-être pas vu juste. Il faut l’avouer, nombre d’entre nous n’avions pas perçu la formidable force de changement qui sommeillait dans ce pays. En quelques jours, nous nous sommes retrouvés dans un monde transformé, aux horizons redéfinis, aux perspectives nouvelles, et l’Algérie d’aujourd’hui n’est pas celle que j’ai connue durant mes années passées ici”, avait-il estimé. Jusqu’alors, les locataires du palais de l’Élysée et de Matignon se cantonnaient dans des discours prudents, mais plutôt favorables aux options de l’État. À la fin du mois de juin, l’ambassadrice du Canada, Patricia McCullagh, avait donné le tempo en encensant un mouvement qui “impressionne le monde entier par son pacifisme”. Elle a aussitôt relayé “le soutien du Canada à une transition démocratique en Algérie qui répondra aux aspirations du peuple algérien”. L’administration du président américain Donald Trump n’a pas mis autant de temps à analyser la situation en Algérie et donner raison aux insurgés contre le régime. 

Au bout du deuxième vendredi des grandes marches nationales, Washington a incité les autorités algériennes à respecter le droit du peuple à manifester pacifiquement et à exprimer librement ses opinions. Le 28 mars dernier, elle a réitéré cet appel. À la même période, l’ambassadeur de l’Union européenne à Alger, John O’Rourke, a soutenu que “le respect du vivre ensemble est le préalable nécessaire à tout projet sociétal et à toute velléité de changement pacifique. En faisant sien ce principe, l'Algérie s'engage dans une transition inclusive et solidaire”.