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Théâtre Arezki Mellal- "Le général fou" suivi de "Fada rive droite"

Date de création: 11-07-2019 11:49
Dernière mise à jour: 11-07-2019 11:49
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CULTURE- BIBLIOTHÈQUE D’ALMANACH- THÉÂTRE AREZKI MELLAL- « LE GÉNÉRAL FOU », SUIVI DE « FADA RIVE DROITE »

« Le Général fou », suivi de « Fada Rive droite ». Théâtre de Arezki Mellal, Editions Dalimen, Alger 2018, 850 dinars, 141 pages

Attention, ne pas se méprendre et n’allez pas tirer des plans sur la comète. Dans la première et principale  pièce, il n’y a ni lieu, ni personnage, ni événement précis. En fait, c’est tout un mélange : le Libérateur (d’avant la libération) , le Maréchal, le général.....sur fond de Coryphée et de Chœur, le tout évoquant le difficile et délicat  passage de l’état de colonie à l’Etat indépendant.....et les luttes pour le pouvoir....en Afrasia (ndlr : Afrique et Asie) . Eternels et inévitables carrefours et ronds-points des ambitions humaines.Avec ses défis, ses luttes et ses guerres .Avec son « pain » et ses arènes (ndlr : la rente et les stades ?) .Le tout conté de manière métaphorique et allusive et, surtout, avec une pointe (bien grosse et bien acérée , il faut le reconnaître) d’humour. 

Pour ce qui concerne la seconde pièce, « Fada rive droite », c’est un « divertissement africain à trois fins ». Une pièce créée , en juillet 2009 , en Avignon (France).Un texte repris en décembre 2017, avec quelques changements.

L’histoire, en langage adapté, celui de jeunes Africain(e)s ,vivant en marge de la société, cherchant à « exoder » (la « harga » ) , c’est-a-dire fuir la misère physique (et une exploitation qui ne dit pas son nom)  et le « merdier »  local (le chômage malgré les diplômes,  la religion, les « rebelles », les potentats locaux, .....), rêvant d’une « belle vie » ailleurs, si possible en Europe ou en Amérique, bien qu’au courant de tous les dangers encourus, d’abord avec les « passeurs », puis dans les pays africains traversés....

L’Auteur : Pseudonyme ? Né à Alger en 1949. Il a longtemps travaillé dans le secteur de l’édition et des arts graphiques et de la presse (Il a ,également, participé à la création de journaux, nés de la libéralisation politique après 1989, comme El Watan, Le Matin, Liberté....) .  Quelques scénarii de BD,  l’écriture d’une  nouvelle et  d’un roman  (« Maintenant, ils peuvent venir » en 2002) ,puis le théâtre. Des pièces représentées en Algérie et aussi à l’étranger, dont des pays subsahariens –une source d’inspiration (avec une pièce, « En remontant le Niger », parue aux éditions du Seuil et « Fada, rive droite ») - où il y a effectué plusieurs séjours. Aussi, formateur au niveau d’ateliers de formation et d’écriture dramatique.

Extraits : « Vous êtes comme tous à vouloir oublier que le temps passe. A passer le temps dans l’oubli du temps.Heureusement , il y a l’Histoire et ses héros qui viennent nous bousculer et donner sens à la vie » (Le Coryphée, p 15), « Quoique vous soyez sur la voie de la perfection, vous serez quelque part gouverné par une chose  qui s’appelle politique » (p 38), « Il ne faut pas confondre margouillat et magouilleur ! Le premier quand il te voit, IL se sauve, le deuxième qaund tu le vois, TU te sauves.Tu ne peux pas l’éviter, il est partout sur terre, sur le fleuve, dans l’air : mairie, banque, préfecture, lycée, ministère, assemblée nationale.....il te repère, te pèse et soupèse, te renifle.T ‘as pas intérêt , tu te casses fissa » (« Fada rive droite », p 110)

Avis :Faut vraiment aimer et comprendre l’écriture théâtrale . Théâtre d’art et d’ essai ? Théâtre expérimental ? Un art que je  maîtrise peu ou pas du tout. Mais assurément, un art et un genre à re-lancer, car c’est le seul, en l’état actuel de notre « industrie culturelle » (sic !) , capable de nous réconcilier avec l’artiste..... « encarté » ou non.

 Citations : « Ecrite par les vainqueurs, l’Histoire n’est pas écrite. Mieux, elle n’existe pas.Plus encore, son inexistence est ennuyeuse. L’Histoire, un empire disparaît, un autre apparaît, le même avec ,à la clef, une guerre, la même. Comme l’ivrogne avec l’ivresse, les vainqueurs aiment à récidiver » (p 22), « Quand on a connu l’empire du courage, on n’accepte jamais l’empire de l’abandon » (p 27), « Des soldats qui pensent ? Ce qui porte une arme ne porte pas d’idée » (p 30),