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HISTOIRE- ETUDES ET
ANALYSES-INDEPENDANCE- ETUDE A.MEBTOUL
57 ÈME FETE DE L’INDÉPENDANCE – 05 JUILLET 2019 : L’Algérie, une
histoire millénaire de lutte pour les libertés
(c) Abderrahmane Mebtoul, Vendredi 5 Juillet 2019
L’Algérie célèbre, le 05 juillet 2019, la fête de
l’indépendance. Gloire à la mémoire de nos Chouhadas, qui se sont sacrifiés
pour une Algérie prospère et démocratique, tenant compte de notre authenticité.
Bien que l’histoire ne se découpe pas en morceaux, celle de l’Algérie devant
remonter à la période des Numides, IVe siècle avant J.C, à la période romaine ,
de la période du Kharidjisme à la dynastie des Almohades, l’occupation
espagnole et ottomane(1), cette présente et modeste contribution ,certainement
imparfaite, relate la période de la période de la colonisation française-1830 à
la guerre de libération nationale (1954-1962)
1.-La colonisation française de
1830 à 1962
La conquête de l’Algérie de 1830 à 1871 par la France marque la fin de la
domination ottomane et le début de la domination française. Il semblerait, peut
être un prétexte, que tout aurait commencé par la fameuse affaire de
l’éventail. Le 30 avril 1827 à Alger, le Dey soufflette avec son éventail le
Consul de France, Deval. L'épisode entraîne la rupture diplomatique avec la
France. Le Conseil des ministres français décide d'organiser une expédition
punitive en Algérie le 31 janvier 1830. D'abord nommés "possessions
françaises dans le Nord de l'Afrique", ces territoires prendront
officiellement le nom d'Algérie, le 14 octobre 1839. La population algérienne
est estimée à 3 millions d'habitants avant la conquête française de 1830.
Selon l'ouvrage ‘’Coloniser, exterminer’’ de l'historien Olivier Le Cour
Grandmaison, je cite : «Le bilan de la guerre, presque ininterrompue entre1830/1872
souligne son extrême violence ; il permet de prendre la mesure des massacres et
des ravages commis par l'armée d'Afrique. En l'espace de quarante-deux ans, la
population globale de l'Algérie est en effet passée de 3 millions d'habitants
environ à 2.125.000 selon certaines estimations, soit une perte de 875.000
personnes, civiles pour l'essentiel. Le déclin démographique de l’élément arabe
était considéré comme bénéfique sur le plan social et politique, car il
réduisait avantageusement le déséquilibre numérique entre les indigènes et les
colons». Plusieurs observateurs s'accordent à dire que la conquête de
l’Algérie a causé la disparition de presque un tiers de la population
algérienne. Guy de Maupassant écrivait dans ‘’Au Soleil en 1884’’, je le
cite : «Il est certain aussi que la population primitive disparaîtra peu à peu
; il est indubitable que cette disparition sera fort utile à l'Algérie, mais il
est révoltant qu'elle ait lieu dans les conditions où elle s'accomplit».
Nous pouvons scinder cette période historique en plusieurs phases. Sous Louis
Philippe 1er de 1830 à 1848, l’Emir Abdelkader figure charismatique, fondateur
de l’Etat algérien selon certains historiens, résista pendant de longues années
à l’occupation coloniale. Il attaque des tribus alliées de la France et
bat le général Trézel dans les marais de la Makta près de son fief de Mascara
dans l'Ouest algérien. Il encercle la ville voisine d’Oran pendant 40
jours. Arrivé en renfort de métropole, le général Bugeaud inflige une défaite
à Abdelkader. Le traité de Tafna est signé, le 30 mai 1837 entre le général
Bugeaud et l’Emir qui reconnaît la souveraineté de la France. En échange
de pouvoirs étendus sur les provinces de Koléa, Médéa et Tlemcen, il peut
conserver 59 000 hommes en armes. L'armée française passe, en septembre 1839,
les Portes de fer dans la chaîne des Bibans territoire que l'émir comptait
annexer. Abdelkader, considérant qu'il s'agit d'une rupture du traité de
Tafna, reprend la guerre contre la France le 16 mai 1843. Le 14 août 1844 le
général Bugeaud écrase l'armée du sultan marocain à la bataille d’Isly. L'armée
marocaine se replie en direction de Taza. Le sultan s'engage alors à interdire
son territoire à Abdelkader, en traitant avec la France. Le 23 septembre,
les troupes d'Abdelkader sortent victorieuses lors de la bataille de Sidi
Brahim, engagée par le colonel Montagnac. En décembre 1847 Abdelkader se rend
aux spahis (nomades des régions steppiques de l'Algérie).Placé en résidence
surveillée pendant quatre ans en France, l'émir fut libéré par Napoléon III,
visita plusieurs villes de la métropole avant de rejoindre Damas et résida le
restant de sa vie en Syrie. Le 11 décembre 1848, la Constitution de 1848
proclame l'Algérie partie intégrante du territoire français. Bône, (Annaba
actuellement) Oran Alger deviennent les préfectures de trois départements
français. Les musulmans et juifs d'Algérie deviennent ‘’sujets français’’ sous
le régime de l’indigénat. Le territoire de l'ex-Régence d'Alger est donc
officiellement annexé par la France, mais la région de la Kabylie qui ne
reconnaît pas l'autorité française résiste encore. L'armée française d'Afrique
contrôle alors tout le nord-ouest de l'Algérie. Les succès remportés par
l’armée française sur la résistance d'Abd el-Kader, renforcent la confiance
française, et permettent de décréter, après débats, la conquête de la Kabylie
qui devait intervenir à l'issue de la guerre de Crimée (1853-1856) et qui
a mobilisé une partie des troupes françaises. C’est à cette époque que
Fatma N’soumer la femme rebelle marqua une grande résistance. Née en 1830,
l'année même de l'occupation française d'Algérie, en 1853, elle avait 23 ans
dans son Djurjura natal. Elle est arrêtée le 27 juillet 1857 dans le village de
Takhliit Ath Atsou près de Tirourda. Placée, ensuite, en résidence
surveillée à Béni Slimane, elle y meurt en 1863, à l'âge de trente-trois ans,
éprouvée par son incarcération. En mars 1871, profitant de
l'affaiblissement du pouvoir colonial à la suite de la défaite française lors
de la guerre franco-prussienne (1870-1871), une partie de la Kabylie se
soulève, favorisée par plusieurs années de sécheresse et de fléaux. Elle
débute au mois de janvier avec l'affaire des Spahis et en mars avec l'entrée en
dissidence de Mohamed El Mokrani qui fait appel au Cheikh El Haddad, le grand
maître de la confrérie des Rahmaniya. La révolte échoue et une répression
est organisée par les Français pour «pacifier » la Kabylie, avec des
déportations. À la suite d'un ordre qui a été donné par l'armée de les
envoyer en France, les Spahis se soulèvent fin janvier 1871 à Moudjebeur et à
Ain-Guettar, dans l'Est algérien à la frontière avec la Tunisie. Le mouvement
est rapidement réprimé Dès lors, le seul moyen de prévenir les révoltes,
c'est d'introduire une population européenne nombreuse, de la grouper sur les
routes et les lignes stratégiques de façon à morceler le territoire en zones
qui ne pourront pas, à un moment donné, se rejoindre. La loi du 21 juin
1871 (révisée par les décrets des 15 juillet 1874 et 30 septembre 1878)
attribue 100. 000 hectares de terres en Algérie aux immigrants
d'Alsace-Lorraine. De 1871 à 1898 les colons acquièrent 1. 000. 000
d'hectares, alors que de 1830 à 1870 ils en avaient acquis 481.000. Le 26
juillet 1873 est promulguée la loi Warnier, visant à franciser les terres
algériennes et à délivrer aux indigènes des titres de propriété. Cette loi
donne lieu à divers abus et une nouvelle loi la complétera en 1887. Son
application sera suspendue en 1890. Le Code de l’Indigénat est adopté le
28 juin 1881 distinguant deux catégories de citoyens : les citoyens français
(de souche métropolitaine) et les sujets français, c'est-à-dire les Africains
noirs, les Malgaches, les Algériens, les Antillais, les Mélanésiens. Le Code était
assorti de toutes sortes d'interdictions dont les délits étaient passibles
d'emprisonnement ou de déportation. Après la loi du 7 mai 1946 abolissant
le Code de l'indigénat, les autochtones sont autorisés à circuler librement, de
jour comme de nuit, et récupérer le droit de résider où ils voulaient et de
travailler librement. Cependant, les autorités françaises réussirent à faire
perdurer le Code de l'indigénat en Algérie jusqu'à l'indépendance en maintenant
le statut musulman et en appliquant par exemple le principe de responsabilité
collective qui consistait à punir tout un village pour l'infraction d'un seul
de ses membres. L'Algérie possède un nouveau statut en 1900 : elle
bénéficie d'un budget spécial, d'un gouverneur général qui détient tous les pouvoirs
civils et militaires. 2.- Le
nationalisme algérien à la révolution du 1er novembre 1954
Si l’Emir Abdelkader est considéré comme le précurseur de la fondation de
l’Etat algérien, Messali Hadj est considéré comme un des fondateurs du
nationalisme algérien. Ainsi Messali Hadj, et dès 1927 réclame l’indépendance
de l’Algérie ayant été le fondateur du parti du peuple algérien (PPA), du
Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques et du Mouvement national
algérien(MNA). Cependant, bien que la résistance ait toujours existé
depuis toutes les invasions, ce sont les guerres mondiales qui permirent une
prise de conscience plus forte de l’injustice qui frappait la majorité des
Algériens, souvent analphabètes et travaillant à des salaires de misère.
Pour faire face aux pertes humaines de la Grande Guerre, la France mobilisa les
habitants des départements français d'Algérie : musulmans, Juifs et Européens.
249.000 Algériens furent mobilisés (73.000 mobilisés dans la population
française, et 176. 000 dans la population "indigène") avec 38.000 à
48.000 des leurs sur les champs de bataille d’Orient et d’Occident durant la
Première Guerre mondiale Durant la seconde guerre mondiale, en Algérie,
la conscription engagea 123. 000 musulmans Algériens et 93. 000 Européens
d'Algérie (Pieds-Noirs) dans l'armée française ; 2.600 des premiers, et 2.700
des seconds furent tués dans les combats de 1940. En 1942, (Appel du
général de Gaulle le 8 novembre 1942) et dans le cadre de l’opération Torch
(débarquement des Anglo-Américains à Oran, Alger, Annaba) de nombreux Algériens
furent engagés dans les forces alliées au sein de l’armée française de la
Libération et engagés sur les fronts italiens et français. Entre
1942/1943, les effectifs mobilisés en Algérie s'élèvent sur la période à
304.000 Algériens (dont 134.000 "musulmans", et 170.000 ‘’
européens’’). Ils sont engagés en Tunisie de novembre 1942 à mai 1943, en
Italie de novembre 1943 à juillet 1944, et enfin en France et en Allemagne
d'août 1944 à juin 1945.Nous trouvons Ahmed Ben Bella, Mohammed Boudiaf,
Mostefa Ben Boulaid, Krim Belkacem. La guerre d’Indochine (1946-1954)
absorbe les cadres militaires et fait combattre les volontaires et soldats de
métiers, légionnaires et les troupes coloniales dont 35 000 maghrébins
(Marocains et Algériens) qui comptent pour 1/4 de l'effectif du corps
expéditionnaire. Le 8 mai 1945, alors que la seconde guerre mondiale prend fin
en Europe, en Algérie, des manifestations nationalistes algériennes sont
réprimées par l’armée française à Sétif et Guelma. On dénombre 103 Européens
tués, selon la source officielle française 10. 000 algériens et selon la source
algérienne 45.OOO Suite au « Manifeste du peuple algérien »de Ferhat Abbas en
1943, les élections législatives de 1946 sont un succès pour l’Union
démocratique du Manifeste algérien (UDMA). Son parti remporte onze des treize
sièges réservés à l’Algérie à l'Assemblée nationale. La loi sur le statut
de l’Algérie est promulguée en septembre 1947 : l’Algérie reste composée de trois
départements et le pouvoir est représenté par un gouverneur général nommé par
le gouvernement français. Une Assemblée algérienne est créée, composée de
deux collèges de 60 représentants chacun. Le premier sera élu par les Européens
et une élite algérienne (diplômés, fonctionnaires) et le second par le reste de
la population algérienne.
Enfin l'article 2 précise : "L'égalité effective est proclamée entre tous
les citoyens français". En octobre 1947, le MTLD de Messali Hadj
obtient une large victoire lors des élections municipales entrainant la
répression des autorités françaises. En 1948, trente-six des 59 candidats du
MLTD sont arrêtés. Il est utile de préciser qu’au début du XX siècle plusieurs
leaders algériens revendiquent le droit à l'égalité ou à l'indépendance.
Plusieurs partis vont être créés et plusieurs pamphlets seront écrits pour
défendre les droits des Algériens. Plusieurs penseurs algériens vont vilipender
les plus importantes personnalités du régime colonial français. La
plupart des figures du mouvement algérien vont être surveillées de près par les
services policiers français, d'autres seront exilées vers d'autres pays comme
l'a été l'émir Khaled El Hassani Ben El Hachemi en Egypte puis en Syrie
Nous avons des figures, et sans être exhaustif, comme Messali Hadj, Malek
Bennabi, Mohamed Hamouda Bensai, Ben Badis, Mohamed Bachir El Brahimi, Larbi
Tebessi, Ferhat Abbas, Omar Ouezggane. La question algérienne est posée,
encore qu’existe des divergences d’approche, avec la création d’organisations
comme le Parti de la réforme ou mouvement pour l'égalité, l’Association des
oulémas musulmans algériens, association de l’Etoile nord-africaine, le Parti
du peuple algérien, les amis du Manifeste des Libertés et le parti communiste
algérien. À la suite de la mort d’Abdelhamid Ben Badis en 1940 et à
l'emprisonnement de Messali Hadj, en 1948, le Mouvement pour le triomphe des
libertés revendique le statut de l'égalité ou de l'indépendance des Algériens.
Les arrestations et les interdictions se multiplièrent.
3.- De la révolution du
1er novembre 1954
Le CRUA est fondé en mars 1954 et organise la lutte armée. Le parti du
Mouvement national algérien est fondé en juillet 1954 par les messalistes. Le
Front de Libération Nationale FLN lui succède en octobre 1954 par la branche du
CRUA (Comité révolutionnaire d'unité et d'action). Par la suite, existera
une divergence entre la tendance de Messali Hadj et celle du FLN, suite à
l’échec de la médiation de Ben Boulaid, ce qui entrainera par la suite des
luttes fratricides. Le déclenchement de la révolution algérienne a été
décidé dans la Casbah d’Alger et à Batna sous la présidence de Mostefa Ben
Boulaid dans la réunion des 22 cadres du Comité révolutionnaire d’unité et
d’action CRUA). Il s’agit de Badji Mokhtar- Belouizdad Athmane-
Benboulaid Mustapha- Benabdelmalek Ramdane- Benaouada Amar- Ben M’idi Larbi-
Bentobbal Lakhdar- Bitat Rabah- Bouadjadj Zoubir- Bouali Said- Bouchaib Ahmed-
Boudiaf Mohamed- Boussouf Abdelhafid- Derriche Elias- Didouche Mourad- Habachi
Abdesslam- Lamoudi Abdelkader- Mechati Mohamed- Mellah Rachid- Merzougui
Mohamed- Souidani Boudjema-Zighoud Youcef. L’une des décisions
stratégiques du groupe est la mise en place d’un découpage territorial du pays
en cinq zones coiffées par Mostefa Benboulaïd pour la zone 1, Didouche Mourad
pour la 2, Krim Belkacem pour la 3 - Rabah Bitat pour la 4 et Larbi Ben M’hidi
pour la 5, Mohamed Boudiaf assurant la coordination et les relations avec
l’extérieur. La déclaration du 1er novembre 1954 est émise à partir de
Tunis. Dans la nuit du 1er novembre 1954, la caserne de la ville de Batna est
attaquée par les moudjahidines. Et c’est la guerre. Environ 100 000
soldats français sont affectés dans les Aurès et plus tard ils seront plus de
400 000 en Algérie. Le massacre de Skikda (ex-Philippeville) la mort d'une
centaine de manifestants algériens, eut lieu du 20 au 26 du mois d'août 1955.
La même année, à l'Assemblée générale de l'O.N.U, l'inscription de l'affaire
algérienne est à l'ordre du jour. Le Congrès de la Soummam organisé par Abane
Ramdane, Larbi Ben M’hidi, et Krim Belkacem le 26 aout 1956 aux villages
Ighbane et Ifri dans la commune d’Ouzellaquen (Kabylie) a été déterminant et a
été l’acte fondateur de l'État algérien moderne et pilier déterminant pour la
réussite de la révolution Algérienne. «La primauté du politique sur le
militaire» constitua l'un des fondements du Congrès. Après le congrès de la
Soummam, l'Algérie a été divisée en six wilayas ou états-majors. Une wilaya est
divisée en quatre zones. Chaque zone est divisée en quatre régions. La région
est divisée en quatre secteurs. Le Conseil national de la révolution
algérienne CNRA désigné par le congrès de la Soummam se composait de 34 membres
: 17 titulaires et 17 suppléants. Pour les titulaires, nous avons Mostefa
Ben Boulaïd, Youcef Zighoud, Belkacem Krim, Amar Ouamrane, Med Larbi Ben
M’hidi- Rabah Bitat, Mohammed Boudiaf, Ramdane Abbane -Ahmed Ben Bella,
Mohammed Khider, Hocine Aït Ahmed, Med Lamine Debbaghine, Idir Aïssat, Ferhat
Abbas, M’hamed Yazid, Benyoucef Ben Khedda, Taoufik El Madani. Après la
condamnation de Larbi Ben M’hidi et le déroulement du Congrès de la Soummam, le
FLN intègre les dirigeants du mouvement national algérien (MNA). Plusieurs
partis algériens adhèrent à la cause du FLN Les Aurès, le Constantinois,
l'Ouest de l'Algérie, la Kabylie, etc seront les zones les plus sensibles
du point de vue stratégique et logistique. Les deux pays(le Maroc et la
Tunisie) sont sous protectorat français mais aideront le FLN. Ils hébergeront
les deux armées de l'ALN aux frontières. Cependant l’histoire se précipite. La
délégation des principaux dirigeants du FLN Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf,
Hocine Ait Ahmed, Mohamed Boudiaf, et Ahmed Ben Bella est arrêtée, à la suite
du détournement, le 22 octobre 1956 par l'armée française, de leur avion civil
marocain, entre Rabat.
En 1959, Messali Hadj sort de prison, il est assigné à résidence. Durant cette
période des sous- officiers algériens de l’armée française désertent, venant
grossier les rangs de l’ALN dont certains seront connus au lendemain de
l’indépendance politique comme Khaled Nezzar, Larbi Belkheir, Mohamed Touati,
Mohamed Lamari, Abbas Gheziel, Abdelmalek Guenezia etc. Les étudiants algériens
s’impliquent. Après la création de l’UGEMA, en 1955, par Belaid Abdesselam,
Mohamed Seddik Benyahia, Lamine Khène, et Aït Challal, la section locale de
Montpellier élit à sa tête Mohamed Khemisti (futur ministre des affaires
étrangères qui fut assassiné durant la période Ben Bella). Des intellectuels
français vont aider le FLN comme Maurice Audin qui fut torturé et tué par les
services français. Frantz Fanon s'engage auprès de la résistance algérienne.
Albert Camus, natif d'Algérie, fut un défenseur des droits des algériens, dans
les années 1940, avant de refuser de prendre position pour l'indépendance avec
cette phrase célèbre prononcée à Stockholm en 1957 : «Si j'avais à choisir
entre la justice et ma mère, je choisirais encore ma mère». Dès 1956,
Jean Paul Sartre, et la revue ‘’Les Temps modernes’’ prennent parti contre
l'idée d'une Algérie française et soutiennent le désir d'indépendance du peuple
algérien.
La découverte de pétrole dans le sud algérien favorise les convoitises et ainsi
est annoncé le plan de développement économique et social dit Plan de
Constantine visant à la valorisation de l'ensemble des ressources de l'Algérie,
mettant en relief les relations financières entre l'Algérie et la métropole
(juin 1955) et les perspectives décennales du développement économique de
l'Algérie (mars 1958).Ce plan était surtout destiné à l'affaiblissement
politique du Front de Libération National. Les principaux objectifs fixés
par ce plan sont la construction de 200.000 logements, permettant d'héberger un
million de personnes ; la redistribution de 250.000 hectares de terres
agricoles ;le développement de l'irrigation ; la création de 400.000 emplois
industriels ; la scolarisation de tous les enfants en âge d'être scolarisés à
l'horizon de 1966 ; l'emploi d'une proportion accrue de Français musulmans
d'Algérie dans la fonction publique (10%) ; l'alignement des salaires et
revenus sur la métropole ainsi qu’une d'industrialisation s'appuyant à la fois
sur des aides directes et indirectes aux entreprises privées investissant en
Algérie (exemption de certains impôts, subventions à l'investissement à hauteur
de 10%), et la mise en valeur des ressources en hydrocarbures (pétrole et gaz
naturel) découvertes dans le Sahara, susceptibles de fournir des ressources
d'exportation et une énergie bon marché. Malgré cela, l’indépendance
devient irréversible et en 1960 la semaine des barricades à Alger fait 22 morts
algériens et des centaines de prisonniers. Lors du discours du 4 juin
1958 à Alger, le général De Gaulle sentait l’indépendance proche par cette fameuse
phrase «Je vous ai compris !». Par la suite il annonce la tenue du référendum
pour l'indépendance de l'Algérie. Suite à cela, nait l’ ‘’Organisation armée
secrète (OAS)’’, également appelée Organisation de l'armée secrète qui était
une organisation française politico-militaire clandestine partisane, créée le
11 février 1961 après une rencontre à Madrid entre Jean Jacques Susini et
Pierre Lagaillarde où elle émerge à Alger le 16 mars 1961 avec le slogan
"L'Algérie est française et le restera". Des attentats violents
éclatent qui toucheront également la métropole. C’est ainsi que l’on
assistera à la tentative du putsch des généraux contre le général De Gaulle. En
1960, l'ONU annonce le droit à l'autodétermination du peuple algérien. Le côté
français organise des pourparlers avec le gouvernement provisoire algérien
Plusieurs réunions à l'extérieur du pays vont aboutir aux accords
d’Evian. Le 17 octobre 1961, la nuit noire débute à Paris, appelée aussi
la bataille de Paris avec le massacre du 17 octobre 1961. Plusieurs Algériens
sont tués en métropole lors d'une manifestation du FLN. Il y aura aussi des
milliers d'arrestations au sein des Algériens. Le tournant a été les
accords d’Evian qui sont le résultat de négociations entre les représentants de
la France et du Front de Libération Nationale, accords signés le 18 mars 1962 à
Evian -les Bains (Haute Savoir France) et se traduisent immédiatement par un
cessez le feu applicable sur tout le territoire algérien. Du côté algérien,
nous avons la délégation du FLN, Krim Belkacem, Saad Dahlab, Benmostefa
Benaouda dit Si-Aamar, Lakhder Bentobal, Taïeb Boulahrouf, Mohamed Seddik Ben
Yahia, Seghir Mostefaï, Redha Malek, M'Hamed Yazid, Ahmed Boumendjel et Ahmed
Francis.
Côté français, il y avait Louis Joxe, Bernard Tricot, Roland Cadet, Yves
Roland-Billecart, Claude Chayet, Bruno de Leusse, Vincent Labouret le général
Jean Simon, le lieutenant- colonel Hubert de Seguins Pazzis , Robert Buron et
Jean de Broglie. Dans la foulée, le CNRA se réunit à Tripoli (Libye) du 27 mai
au 5 juin 1962 pour, en principe, entériner les termes des accords d’Evian.
L’ordre du jour est rapidement débordé et la conférence adopte, après
amendements, un programme de gouvernement préalablement élaboré à Hammamet
(Tunisie). Ce document que l’histoire retient sous le nom de programme ou
parfois Charte de Tripoli, caractérisé par bon nombre de dissensions internes
au sein de la direction, certains acteurs affirmant qu’il n’a jamais été
adopté, établit pourtant le régime socialiste comme modèle de développement et
impose le parti unique comme système politique. Lors du référendum
d’autodétermination de l’Algérie où les électeurs ont eu à se prononcer par
‘’Oui’’ ou par ‘’Non’’ sur la question suivante :« Voulez- vous que l'Algérie
devienne un État indépendant, coopérant avec la France dans les conditions
définies par les déclarations du 19 mars 1962 ,». Le ‘’Oui’’ l’emporte par
99,72 % (5 994 000 sur 6 034 000 votants et 530 000 abstentions). La
France reconnait l’indépendance de l’Algérie le 3 juillet et celle- ci est
proclamée le 5 juillet 1962. Rappelons que de septembre 1958 à janvier
1960 Ferhat Abbas a été président du GPRA, Benyoucef Benkhedda d’aout 1961 à
juillet 1962, Abderrahmane Farès de juillet 1962 à septembre 1962, président de
l’exécutif provisoire algérien et à nouveau Ferhat Abbas du 20 septembre au 25
septembre 1962 président de l’Assemblé nationale constituante (ANC).
4.-Conclusion :
L’importance du devoir de mémoire pour préparer l’avenir
Pour clore cette brève analyse historique certainement imparfaite, comment ne
pas souligner avec force, l’importance du devoir de mémoire notamment entre
l’Algérie et la France afin de dépasser les faux préjugés, d’établir la vérité
afin d’éviter surtout que certains, des deux côtés, de la méditerranée
n’instrumentalisent l’histoire à des fins politiques ce qui permettra
d’entrevoir l’avenir, pour un devenir solidaire ? Evitons les polémiques
stériles. La jeunesse a besoin de connaitre son histoire, très riche qui ne
saurait se limiter à la période contemporaine de 1963 à 2012. Gloire à
tous nos martyrs à travers notre longue histoire, qui se sont sacrifiés pour
une Algérie prospère, où serait bannie l’injustice, une Algérie fondée sur
l’Etat de droit, la démocratie tout en tenant compte de son anthropologie
culturelle. *Nb- Une analyse du professeur Abderrahmane Mebtoul est disponible sur le
site www.google.com relatant
l’histoire des Numides, à la colonisation romaine, de la période du Kharidjisme
à la dynastie des Almohades, du Kharidjisme et des occupations espagnole et
ottomane de l’Algérie.