SANTE –
MALADIE – PALUDISME/ERADICATION
Le paludisme était un véritable problème
de santé publique en Algérie. Une pathologie qui est toujours sous surveillance
épidémiologique, la phase d’entretien persiste tant que persiste le risque de
réintroduction ou de reprise de la transmission de cette maladie. Ce risque est
plus accentué par la présence de la route transsaharienne et la position
géographique de l’Algérie entouré de pays à forte endémicité palustre.
Pour lutter contre le paludisme venu des
pays d’Afrique, l’Algérie avait mis en place un programme national de lutte
contre cette maladie axé sur la prise en charge précoce par l’administration de
médicaments. Une méthode efficace qui a fait que l’Algérie est désormais
certifiée exempte du paludisme par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS),
devenant ainsi le second pays africain, après l’Ile Maurice en 1973, à obtenir
la certification d’élimination de cette pathologie, annonce jeudi un communiqué
du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.
Le fameux certificat a été délivré, mercredi
22 mai 2019, , par le Dr Tedros
Adhanom Ghebreyesus,
directeur général de l’OMS, en présence de la directrice régionale de l’OMS
pour l’Afrique, le Dr Matshidiso Moeti,
à la délégation algérienne à l’occasion de la 72e Assemblée mondiale de la
Santé qui s’est déroulée à Genève (Suisse). «Ce résultat a été possible grâce
aux efforts déployés par les professionnels de la santé et l’engagement des
autres secteurs dans la lutte contre le paludisme depuis plusieurs décennies
consécutives», souligne la même source qui rappelle qu’il s’agit de la
troisième certification que l’OMS a accordée à l’Algérie, après celle obtenue
pour l’élimination de la polio, en 2016, et une autre attribuée après
l’éradication du tétanos néonatal, en 2018.
Il est à noter qu’aucun cas de paludisme
autochtone n’a été notifié en Algérie depuis l’année 2014. En 2016, les
autorités nationales ont renouvelé leur volonté politique dans la lutte contre
le paludisme en décidant de lancer le processus de préparation du dossier
national pour la certification de l’élimination en 2018.
Il est à rappeler que la situation
épidémiologique en Algérie a été marquée par la notification de cas de
paludisme essentiellement importés, allant de 400 à 800 cas par an en moyenne,
avec zéro cas de transmission locale depuis 2014.
Il faut savoir qu’aucun pays n’obtient la
certification de l’élimination du paludisme lorsqu’il prouve avoir interrompu
la transmission autochtone de la maladie pendant les trois années consécutives.
Connu également sous le nom de malaria, le paludisme est une maladie
potentiellement mortelle. Contractée à travers la piqûre d’un moustique, la
maladie a touché environ 219 millions de personnes et entraîné plus de 400.000
morts en 2017.
« C’est en Algérie que le parasite du
paludisme a été découvert pour la première fois chez l’homme il y a près d’un
siècle et demi, et cela a constitué une étape importante dans la riposte à la
maladie», a déclaré pour sa part le Dr Matshidiso Moeti, directeur régional de l’OMS pour l’Afrique. «
L’Algérie a maintenant montré au reste de l’Afrique que le paludisme peut être
vaincu par le leadership des pays, des actions courageuses, des investissements
judicieux et la science. Le reste du continent peut apprendre de cette
expérience», a ajouté le responsable.
Outre l’Algérie, l’Argentine a été
également certifiée exempte de Paludisme par l’OMS, soit le deuxième pays des
Amériques à accéder à un tel rang. « Cette belle performance est obtenue suite
à l’engagement sans faille et à la persévérance de la population et des
dirigeants des deux pays. Leur succès sert de modèle aux autres pays qui
luttent contre cette maladie une fois pour toutes», s’est félicité le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus.