VIE POLITIQUE- DOCUMENTS
POLITIQUES- MOUVEMENT 22 FEVRIER- LETTRE AHMED TALEB IBRAHIMI 22 MAI 2019
«L'armée a joué un rôle
important dans le maintien du caractère pacifique du mouvement populaire grâce
à son engagement d'éviter tout recours à l'utilisation de la
violence. Cela se reflétait clairement dans le travail des forces de sécurité
en contact permanent avec les manifestants », a écrit mercredi 22 mai,
Ahmed Taleb Ibrahimi, ancien ministre des Affaires
étrangères.
Dans une lettre rendue publique, il y voit
« les graines d'une nouvelle culture de la prévention de l'utilisation de
la violence pour accéder ou s’accrocher au pouvoir ». L’ex candidat aux
présidentielles de 1999 estime que l’institution militaire est disciplinée et
évite toute ingérence directe dans les affaires publiques. Toutefois
« Elle doit, dans ce cas particulier et exceptionnel, écouter les
propositions des élites et des dirigeants populaires et ne pas soutenir des
institutions impopulaires», ajute t-il. Pour lui, devant le blocage politique
de l'intransigeance du pouvoir et le respect des exigences du mouvement
populaire, il est de son devoir d’exprimer son opinion sur cette révolution
pacifique pour corriger certaines erreurs et assurer la convergence des points
de vue.
Pour lui, la solution la plus viable est
de combiner les fondements constitutionnels des articles sept et huit. Il a
ensuite rappelé ses efforts pour rassembler les Algériens et éviter
la discorde et sa défense de la réconciliation nationale « quand elle était
interdite dans lexique politique », précise t-il. «La Constitution est l’œuvre
des hommes. Elle ne doit pas être en décalage par rapport au mouvement du réel
ni être une embûche devant le mouvement du futur. C’est ma vision pour sortir
de la crise qui s’ajoute aux autres initiatives », a-t-il renchéri. Il se
dit étonné qu’elles n’aient pas été prises en compte par les décideurs ». Dans
sa longue lettre, il a appelle les jeunes du hirak à
maintenir « la dynamique du changement. Pour lui ,
« ces jeunes ont repris l’initiative pour construire leur avenir et qui
lèvent l’étendard du changement et du renouveau ». « Mon âge avancé annule
toute ambition en moi. Je n’ai plus cette force qui pouvait me permettre d’être
avec vous dans les marches avec qui vous secouez, depuis le 22 février 2019,
les piliers du régime corrompu et vous jetez les bases d’un avenir
radieux », a-t-il poursuivi. « C’est une ère qui va connaître la
construction de l’État de droit protégé par les valeurs de la nation. Un État
qui respecte les libertés et les droits de l’homme avec une justice indépendante,
une justice sociale réelle concrétisée par un partage juste du revenu national
et des opportunités équitables offertes à tous dans le progrès social, la vie
décente et la participation à la vie politique », a-t-il conclu.