DEFENSE- DOCUMENTS ET TEXTES RÉGLEMENTAIRES- MOUVEMENT 22 FÉVRIER 2019- ÉDITORIAL
REVUE EL DJEÏCH MAI 2019
L’état-major
de l’armée est plus que jamais décidé à suivre sa feuille de route politique et
ne pas tenir compte des propositions émises par les partis de l’opposition ou
des figures de proue du mouvement populaire.
L’éditorial
de l’édition du mois de mai de la revue El Djeich,
l’organe central de l’armée, lève en effet le voile sur la façon dont l’armée
compte régler la crise politique et qui s’appuie exclusivement sur la tenue d’une
élection présidentielle à la date prévue.
Le
commandement de l’armée, s’en est une nouvelle fois pris aux partis de
l’opposition et les personnalités nationales ayant rejeté et le dialogue avec Bensalah et le scrutin présidentiel du 4 juillet.
L’état-major
catalogue tout ce beau parmi ceux qui «voudraient voir perdurer la
crise en rejetant toutes les solutions disponibles et possibles, à même de
permettre à notre pays de surmonter cette épreuve, et donc de couper la route
aux aventuristes qui concoctent des plans et projettent de les exécuter à tous
les échelons, dans le but d’entraîner le pays vers l’anarchie et le chaos».
Et El Djeich, de faire clignoter le feu rouge du «complot»
et du «plan machiavélique» qui seraient ourdis de l’étranger et qui
meublent quasiment tous les discours d’Ahmed Gaid
Salah de ces dernières semaines.
«Aujourd’hui,
nul n’ignore que les exécutants de ce plan machiavélique, ceux qui leur ont
confié cette tâche et ceux qui gravitent dans leur giron, ont attendu, durant
les années passées, la moindre occasion pour le mettre à exécution en ayant
recours à diverses voies et moyens», souligne l’organe central de l’armée.
Et
d’ajouter : «Il n’est pas surprenant de voir que ce sont les mêmes voix
qui avaient sollicité l’intervention de l’armée dans le champ politique durant
les précédentes décennies qui tentent aujourd’hui, sournoisement, de
l’entraîner sur cette voie en cette étape cruciale. Ceci par des voies
multiples dont la plus courante est de faire pression, à travers des «messages
ouverts», «débats», «avis» et «points de vue» publiés dans les colonnes de
certains médias, appelant à une période de transition calquée à leur mesure
durant laquelle ils se conduiront comme il leur plaira et feront passer leurs
projets et les agendas de leurs parrains qui vouent à l’Algérie une haine et
une rancœur infinies »,détaille El Djeich.
Voilà tout
est dit dans ce paragraphe. L’état-major est clairement contre une période de
transition menée par une personnalité nationale consensuelle et encore moins
une instance présidentielle.
Une
présidentielle quoiqu’il arrive
L’ANP s’en
prend frontalement à certains acteurs politiques qui tentent de proposer des
pistes de sortie de crise via des contributions publiées dans la presse et sur
les réseaux sociaux.
Bien que la
revue El Djeich n’identifie pas les «cibles» de
l’armée, il est loisible de deviner que Said Sadi,
Mouloud Hamrouche, Djamel Zenati
et à un degré moindre Ali Benflis et Ali Mabrouki, sont dans la ligne de mire.
Ces
personnalités ont ceci de commun qu’elles ont toute proposé des voies de sortie
de crise qui passent par une période de transition.
Elles sont
également accusées de vouloir «détourner le Hirak
pacifique du peuple en surfant sur la vague selon leurs intérêts étroits pour
s’imposer comme des porte-paroles du peuple et attiser la situation et
brouiller les cartes».
De la même
manière, l’organe central de l’armée reproche à ces «comploteurs» de
vouloir «faire croire aux algériens que les poursuites judiciaires dans
le cadre des affaires de corruption serait «inspirées» par le commandement de
l’ANP.
Et à El Djeich de souligner sentencieux : «En tout état de
cause, les projets et les plans concoctés par cette poignée de comploteurs sont
inéluctablement voués à l’échec, y compris celui visant à briser la cohésion
entre le peuple et son armée».
«Pour sa
part, l’ANP demeurera aux côtés du peuple jusqu’à ce qu’il atteigne ses
objectifs de concrétiser le changement attendu comme elle demeurera mobilisée
en permanence pour accompagner le peuple et le protéger des agissements
d’individus que le temps a fini par dévoiler les contours du vil complot qu’ils
ont mis en œuvre contre la patrie des chouhada », conclut El Djeich