AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE- PROJET- NOUVEL AÉROPORT INTERNATIONAL
D’ALGER- INAUGURATION 29 AVRIL 2019
La
nouvelle aérogare de l'Aéroport international d'Alger Houari-Boumediène, ouverte hier aux passagers, impose désormais
l'Algérie en tant que carrefour d'échanges, notamment entre l'Europe et
l'Afrique.
D'une capacité de 10 millions de passagers par an, cette immense infrastructure
ultramoderne, contribuera, sans doute, à hisser Alger au rang de centre
régional de trafic aérien.
La nouvelle infrastructure aéroportuaire a été conçue pour répondre à la
croissance permanente du nombre des passagers à partir de la capitale. Elle
répond aussi aux exigences pour une meilleure organisation des dessertes et une
amélioration de la qualité des services. La nouvelle aérogare est placée au
centre du Plan de développement de l'Aéroport international d'Alger, qui
s'étale jusqu'à 2032. Ce plan, élaboré par la Société de gestion des services
et infrastructures aéroportuaires d'Alger (SGSIA) et validé par les autorités
publiques en 2009, comprend également la réalisation d'une autre aérogare en
2028. Dédiée aux vols à destination de l'Europe et l'Amérique, la nouvelle
aérogare offre la possibilité aux compagnies aériennes de créer leur plate-forme
de correspondances «Hub». L'actuel aéroport international sera consacré, pour
sa part, aux vols domestiques et ceux vers les pays du Golfe, alors que
l'aéroport national sera réservé aux vols spéciaux pour le pèlerinage aux Lieux
saints de l'islam (Hadj et Omra). Quant à l'aérogare
actuelle destiné au Hadj et Omra, elle sera détruite
pour faire partie de l'assiette foncière qui accueillera, avec les terrains
situés au sud de l'aéroport, une autre aérogare, dont les travaux seront lancés
en 2028. Il a été décidé qu'Air Algérie soit la première compagnie aérienne à
exploiter la nouvelle aérogare. La destination de ce premier vol sera Paris.
Conçue par un cabinet d'étude britannique, la nouvelle aérogare de l'Aéroport
international d'Alger a été réalisée par la société chinoise China state
construction engineering corporation (CSCEC). Son financement a été assuré par
un crédit bancaire à hauteur de 62 milliards de dinars, ainsi que par des fonds
propres de la SGSIA d'un montant de 14 milliards de dinars, soit un global de
76 milliards de dinars.
Plus
de 500 employés
L'architecture de cette nouvelle infrastructure s'appuie sur des ouvertures
vers l'extérieur avec un toit courbé. Erigée en cinq niveaux, l'aérogare répond
aux normes d'efficacité énergétique et de préservation de l'environnement. Elle
est dotée de réservoirs collecteurs pour récupérer l'eau de pluie, qui sera
utilisée notamment pour l'arrosage, de puits de lumière pour diminuer la
consommation électrique et des climatiseurs qui régulent la température à
hauteur de 4 mètres seulement. Construite sur une superficie de 200.000 m2, la
nouvelle aérogare est dotée de 120 banques d'enregistrement, 12 tapis bagages,
54 ascenseurs, 37 escaliers mécaniques, 9 tapis roulants et 21 passerelles.
Elle comprend également 42 postes de stationnement pour avions, 2 postes stations
pour gros-porteurs comme le A380 et 16 groupes
électrogènes, qui se déclenchent automatiquement en cas de coupure
d'électricité. Des dizaines de locaux commerciaux et de services, un grand
carrousel sophistiqué de tri de bagages, outre un parking de 4.200 places avec
un système de paiement par caisse automatique.
A la faveur des équipements et systèmes «performants» utilisés dans cette
aérogare, la durée de traitement des passagers et de leurs bagages sera
«sensiblement» réduite. D'ailleurs, la SGSIA avait acquis six scanners
détecteurs d'explosifs de nouvelle génération, d'une capacité de 1.800
bagages/heure pour chaque scanner. En outre, la nouvelle aérogare est dotée de
détecteurs de radioactivité, une nouveauté pour une infrastructure aéroportuaire
algérienne.
Cette aérogare fonctionne avec un effectif global de 500 employés. La SGSIA
avait organisé en 2018 presque une centaine de formations spécialisées sur
site, dans les différents domaines d'intervention, afin d'assurer un service de
«haute qualité».
A ce propos, l'ouverture de la nouvelle aérogare est marquée par l'introduction
du métier d'accompagnateur, qui prendra en charge le passager dès son arrivée à
l'aéroport jusqu'à l'embarquement. Parallèlement à la mise en service de la
nouvelle aérogare, l'exploitation commerciale des dessertes par train de la
gare d'Agha vers l'aéroport international d'Alger, via Bab
Ezzouar, a également débuté lundi. La fréquence des
trains de la nouvelle ligne est programmée pour un aller-retour chaque heure à
partir de 5h00 jusqu'à 21h00. Concernant le prix du trajet, il est fixé à 80 DA
par adulte et 40 DA pour le tarif enfant, a-t-on fait savoir, ajoutant que des
abonnements sont également proposés, offrant des réductions allant à 50%. En
sus, une nouvelle tour de contrôle et un hôtel de 400 chambres à proximité de
l'aéroport seront également mis en service.
Le transfert de l'activité aérienne de l'Aéroport international Houari-Boumediène, vers sa nouvelle aérogare, se fera
graduellement sur une durée de deux semaines, a indiqué le directeur général de
la Société de gestion des services et infrastructures aéroportuaires d'Alger
Tahar Allache.
«La mise en service de la nouvelle aérogare a été entamée par des vols d’Air
Algérie, à destination de Paris. Cela va durer jusqu’à lundi prochain, date
durant laquelle seront lancés tous les vols d’Air Algérie vers les différentes
villes françaises», a-t-il expliqué.
«Les différentes dessertes assurées par les autres compagnies aériennes vont
débuter, quant à elles, le lundi 13 mai. Ainsi tout le trafic aérien, toutes
directions confondues, sera entièrement transférée vers la nouvelle aérogare»,
a-t-il ajouté.