COMMUNICATION- TÉLÉVISION- ARAV- DÉCLARATION
Z.BENHAMADI
Au moment où on assiste à une actualité médiatique sans
précèdent, le Président de l’Autorité
de régulation de l’audiovisuel (ARAV), Zouaoui
Benhamadi a déclaré au site électronique TSA (mi-avril 2019) ,
le Président de l’ARAV n’a pas mâché ses mots, taclant tantôt les chaînes tv privées, tantôt l’ex-premier Ministre Ahmed Ouyahia.
Ainsi, ce dernier a déclaré : «il y a des dérives. Le danger est prégnant. Nous sommes en
train de prendre un chemin très dangereux. Certains médias sont devenus des
canaux de la peur et de la haine. Cette situation n’est pas tolérable ».
Même si ces chaines commettaient des
dérives par le passé, c’était selon lui « tolérable au nom de la liberté d’expression. Là, il y
a lieu de craindre qu’on aille au palier supérieur et qu’on commence à semer
les graines d’une culture de la haine, du refus de l’autre, qui peut dériver
sur des exemples tristement célèbres ailleurs. C’est ce qu’il faut éviter par
tous les moyens.
Il y a plusieurs responsabilités à
commencer par l’absence des pouvoirs publics. C’est un laxisme
incompréhensible. C’est pourtant le rôle des pouvoirs publics d’aider à la mise
en place d’un paysage audiovisuel acceptable ».
Soulignant que « l’ARAV
n’a pas totalement joué son rôle de régulation en raison de ses prérogatives
limitées ».
La raison de cette anarchie ? Zouaoui Benhamadi n’hésite pas à pointer
du doigt les pouvoirs publics et à leur tête l’ex Premier Ministre Ahmed Ouyahia. Il explique dans ce sens «il y a probablement une volonté politique pour laisser le
vide. Le pouvoir de l’argent s’est incrusté et a compliqué la visibilité des
choses. Y a-t-il eu une volonté de créer des institutions pour les ligoter
ensuite ? Je ne suis pas de cet avis. Au départ, il y a eu une sincère volonté
d’ouvrir l’espace audiovisuel et d’élargir la marge de liberté.
Mais, il y a eu ensuite une mauvaise
volonté, exprimée notamment par l’ex-Premier ministre (Ahmed Ouyahia) qui, en présentant son bilan à l’APN, a critiqué
le rôle de l’ARAV alors qu’il ne l’a jamais saisi durant son mandat, ne l’a
jamais fait participer à quoi que ce soit et lui a refusé les moyens. Aussi,
son jugement n’est ni équitable ni juste. C’est facile pour un homme politique
de ligoter et de dire après « ils ne bougent plus ».
Et d’ajouter : « il ne faut pas laisser à l’appréciation d’un Exécutif, quel
qu’il soit, de décider quelle est la bonne chaîne de télévision et quelle est
la mauvaise, qui doit être accrédité et que ne doit pas l’être. C’est le moment
de donner priorité à une institution telle que l’ARAV.
L’ARAV n’a pas à rougir de ce qu’elle a
fait. Elle a, dès le départ, montré toutes les carences du système de
communication dans un rapport qu’elle a adressé au président de la République.
Nous n’avons pas attendu aujourd’hui. Mais, là, il y a une urgence et les
risques plus importants ».
Pour pallier à ces défaillances le
président de l’ARAV préconise une totale refonte du secteur de la communication
mais également la dissolution de l’ARAV afin de la remplacer par « une institution qui pourrait avoir des contours
différentes ».