SPORTS (ET JEUNESSE)- OPINIONS ET POINTS DE
VUE- STADES DE FOOT- RÉVOLUTION –LIÈS BOUROUIS
La révolution
vient…des stades de foot
(c) Liès
Bourouis/www.fildalgerie.com, avril 2019
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Le mouvement populaire né le 22 février dernier est la conséquence
d’un cumul d’injustice, de corruption et de gestion catastrophique des affaires
du pays durant au moins ces 20 dernières années pour ne pas dire depuis le
recouvrement de notre indépendance. Toutefois, il n’est un secret pour personne
que l’influence des ultras des stades de foot n’est à présent plus à démontrer.
A coups de chants et slogans entonnés chaque week-end dans les ‘’Kop’’ des
enceintes sportives, les fans de l’USMA, CRB, MCA, USMH, MCO, CSS et autres ESS
et JSK étaient aux premiers rangs des manifestations et des marches qui
ont forcé l’admiration du monde entier de par leur pacifisme. Mieux, ces jeunes
inconditionnels ont été à l’origine de la révolution car si on revient quelques
années en arrière, on se rend compte que les premiers signes de révolte ont
pris forme dans les stades. Des jeunes qui étaient assurément plus que
visionnaires dans la mesure où ils prédestinaient déjà la situation qu’on vit
aujourd’hui. Des banderoles et des slogans hostiles au régime de Bouteflika
étaient ouvertement affichés.
Symbolisant parfaitement cette prise de conscience, le
tube ‘’Casa Del Mouradia’’ des ultras ‘’Ouled El Bahdja’’ de l’USM Alger,
écrit en 2018, qui dénonce les intentions de Bouteflika de briguer un 5ème mandat est devenu l’hymne
(presque) officiel des manifestants qui ont vite adopté et appris par cœur
cette chanson politique. C’est dire que les supporters étaient déjà certains
que le clan présidentiel n’allait pas reculer en dépit des pressions d’ici et
là.
Le mouvement populaire né le 22
février dernier est la conséquence d’un cumul d’injustice, de corruption et de
gestion catastrophique des affaires du pays durant au moins ces 20 dernières
années pour ne pas dire depuis le recouvrement de notre indépendance.
Toutefois, il n’est un secret pour personne que l’influence des ultras des
stades de foot n’est à présent plus à démontrer.
A coups de chants et slogans entonnés chaque
week-end dans les ‘’Kop’’ des enceintes sportives, les fans de l’USMA, CRB,
MCA, USMH, MCO, CSS et autres ESS et JSK étaient aux premiers rangs des
manifestations et des marches qui ont forcé l’admiration du monde entier de par
leur pacifisme. Mieux, ces jeunes inconditionnels ont été à l’origine de la
révolution car si on revient quelques années en arrière, on se rend compte que
les premiers signes de révolte ont pris forme dans les stades. Des jeunes qui
étaient assurément plus que visionnaires dans la mesure où ils prédestinaient
déjà la situation qu’on vit aujourd’hui. Des banderoles et des slogans hostiles
au régime de Bouteflika étaient ouvertement affichés.
Symbolisant parfaitement cette
prise de conscience, le tube ‘’Casa Del Mouradia’’
des ultras ‘’Ouled El Bahdja’’
de l’USM Alger, écrit en 2018, qui dénonce les intentions de Bouteflika de
briguer un 5ème mandat est
devenu l’hymne (presque) officiel des manifestants qui ont vite adopté et appris
par cœur cette chanson politique. C’est dire que les supporters étaient déjà
certains que le clan présidentiel n’allait pas reculer en dépit des pressions
d’ici et là.
Les mêmes scènes sont et surtout la même
ambiance est observée dans tous les stades d’Algérie où se déroulaient les
rencontres de championnat de foot de Ligue 1 et Ligue 2 Mobilis
et même des paliers inférieurs. Des critiques acerbes sont lancés sous forme de
chants à l’égard du pouvoir. A l’image de cette vidéo tournée dans le métro d’Alger,
à une semaine du début du mouvement populaire, dans laquelle, on aperçoit et on
entend des fans du CR Belouizdad chantaient
« Bouteflika le marocain, il n’y aura pas de cinquième mandat »
(Bouteflika yal marroki, makanche ouhda khamsa) qui a fortement résonné lors des marches.
Le ton a été même lancé en 2014, au
lendemain de la réélection de Bouteflika pour un 4ème mandat. Dans le ‘’Kop’’ du stade
de 20 août, des ultras du CR Belouizdad arboraient
une banderole dans laquelle, on pouvait lire « Félicitations au peuple
algérien pour le changement de la chaise » (mabrouk châab
taghyir el koursi),
allusion faite à la maladie du président de la République. Quelques années pus
tard, les supporters du MCA ont sorti uns formidable chanson intitulée ‘’Soug Ellil’’ (marché de la nuit)
dans laquelle, ils racontent la malvie de la jeunesse
algérienne.
Partout, dans tous les stades d’Algérie, la révolution couvait. Amir DZ,
l’activiste exilé à Londres, connu pour ses positions anti-pouvoir, s’invite
lui aussi dans les stades et son nom est scandé dans les tribunes et les
‘’Kop’’’. A Ain M’lila, les fans de l’équipe locale déploient un tifo qui faisait du prince héritier saoudien Salmane et du président US, Donald Trump,
les deux faces d’une même pièce. Il n’en fallait pas plus pour créer un sérieux
incident diplomatiques avec l’Arabie saoudite, à telle enseigne que notre
Premier ministre à cette époque, Ahmed Ouyahia, s’est
vu obliger de condamner cet acte et de présenter les excuses officielles de
l’Algérie au royaume wahabite, ce qui a provoqué une
vague d’indignation et n’a fait qu’exacerber le sentiment des algériens à
l’égard du régime de Bouteflika.
Peu à peu, les
langues commençaient à se délier en dehors des enceintes sportives. La
suite ; tout le monde la connait. La contestation s’installe désormais
dans la rue. Merci à qui ? En partie aux supporters de foot qui ont donné
une belle leçon de maturité (politique) au régime qui pensait longtemps qu’il
avait réussit à les endormir avec le sport-roi.