FINANCES- ASSURANCES- CHIFFRE D’AFFAIRES
2018
L'assurance des personnes en Algérie peine à décoller. C’est du
moins ce qui ressort de la dernière note de conjoncture publiée par le Conseil
national des assurances.
Les réalisations des assurances des personnes, au 31 décembre 2018, marquent un
repli de 10,5% par rapport à la même période de l’exercice précédent, passant
de 13,6 milliards de dinars en 2017 à 12,2 milliards de dinars à fin 2018.
Toutes les branches ont connu une baisse de la production à l’exception de la
branche “accident”. Les primes émises au titre de la branche “accident” ont
atteint 1,8 milliard de dinars, l’année dernière, en hausse de 1,6% par rapport
à l’exercice 2017, générées par l’accroissement du chiffre d’affaires de la
garantie “Personnes transportées automobile” (+1,6%) et qui accapare de plus de
50% du portefeuille de la branche. Comparativement à l’année 2017, la
production de la branche maladie a enregistré une nette stagnation. Son chiffre
d’affaires est estimé à 95 millions de dinars, affichant une production
additionnelle de seulement 7 559 DA. Le chiffre d’affaires cumulé par les
assurances des personnes au titre de la branche “assistance” s’élève à 2,5
milliards de dinars, marquant un recul de 13,6%, après la baisse du nombre de
visas accordés, d’une part, et l’arrêt de la commercialisation du produit
“rapatriement de corps”, d’autre part. La branche “vie-décès” a régressé de
18%. Cette branche, qui représente 34% du chiffre d’affaires global des
assurances des personnes, a réalisé une production de 4,1 milliards de dinars
au 31 décembre 2018, contre plus de 5 milliards de dinars à la même période de
l’année 2017. “Cette régression est engendrée, principalement, par le
changement du mode de versement des primes de certaines sociétés, passant d’une
prime unique à des primes mensuelles”, explique le Conseil national des
assurances. La branche “prévoyance collective” a également chuté. Occupant 29%
du portefeuille global des assurances des personnes, la branche totalise 3,5
milliards de dinars de production, à fin 2018, et décroît de 4% par rapport aux
réalisations de l’exercice 2017, résultat de la régression des chiffres
d’affaires des assurances “groupe” (-2,9%) et “perte de licence” (- 22,8%). Les
chiffres du Conseil national des assurances révèlent la fragilité de
l’assurance des personnes en Algérie. Cette fragilité de l’assurance des
personnes, qui dépend fortement de facteurs conjoncturels, interpelle les
assureurs sur la nécessité de diversifier davantage cette assurance. La forte
contribution de l’assurance dans la production globale du secteur des
assurances dans certains pays développés n’est plus à prouver. En Algérie, elle
est relativement modeste. Finalement, la séparation des assurances des
personnes de celles de dommages décidée en 2006 n’a pas vraiment donné un
nouvel élan et un coup d’accélérateur au secteur. Pourtant, les opportunités du
marché sont considérables et le potentiel assurable n’a cessé d’évoluer. Une
nouvelle génération de réformes est peut-être nécessaire pour faire des
assureurs un véritable vecteur de la collecte de l’épargne, à travers le
développement de l’assurance capitalisation, tributaire d’un marché financier
dynamique.