VIE POLITIQUE- DOCUMENTS
POLITIQUES- A. BOUTEFLIKA ,PRESIDENT SORTANT - MESSAGE
AU PEUPLE MERCREDI 3 AVRIL 2019
Le président de la République sortant, Abdelaziz Bouteflika, a
adressé un message au peuple, lui
rappelant, ce qui a été réalisé durant ses mandats à la tête de l'État, et lui
demandant «pardon pour tout manquement à son égard». En voici la traduction APS
:
«Au nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux, Prière et paix sur Son
messager, les siens et ses compagnons jusqu’au jour du jugement dernier, Mes
chères sœurs, Mes chers frères, En quittant mes fonctions, je ne puis achever
mon parcours présidentiel sans vous adresser un ultime message afin de ne pas
quitter la scène politique nationale sur une séparation qui me priverait de
demander pardon à ceux, parmi les enfants de ma patrie, envers lesquels
j'aurais, sans le vouloir, manqué à mon devoir en dépit de mon profond
attachement à être au service de tous les Algériens et Algériennes, sans
distinction ni exclusive. Maintenant que j'ai mis fin à mon quatrième mandat,
je quitte mes fonctions avec à l'esprit la collaboration que nous avons eue
ensemble, avec dévouement et abnégation, et par laquelle nous avons ajouté des
jalons à notre édifice national et réalisé quelques-uns des objectifs auxquels
nous aspirions en termes de dignité et de grandeur, grâce à tous ceux qui m'ont
aidé parmi les enfants de notre pays. L'Algérie aura bientôt un nouveau
président, et je prie Allah de guider ses pas pour poursuivre la réalisation
des aspirations et attentes de ses valeureux enfants, en s'appuyant sur leur
sincère dévouement et ferme détermination dans la contribution, désormais,
sérieuse et tangible au parachèvement de la construction de leur pays en
retroussant les manches et par la pertinence de leurs idées et leur vigilance
citoyenne.
En effet, malgré la conjoncture tendue depuis le 22 février, je n'ai de cesse
été confiant, et je rends grâce à Allah, que le processus national ne
s'arrêtera pas et que viendront ceux qui continueront sa conduite vers des
horizons de progrès et de prospérité, en accordant, et c'est mon vœu, une
attention particulière aux jeunes et aux femmes, pour leur permettre d'accéder
aux fonctions politiques, parlementaires et administratives. Ma confiance est
grande en leur capacité à contribuer à relever les défis qui se posent à notre
nation et à construire son avenir. Mes chères sœurs, Mes chers
frères, Aujourd'hui simple citoyen, il n'en demeure pas moins que je reste fier
de ma contribution à ce que l'Algérie ait amorcé le 21e siècle en étant dans
une situation meilleure, et que je me félicite des progrès notables, réalisés
dans tous les domaines, en faveur du peuple algérien qui m'a fait l'honneur
d'être son président, vingt années durant. Et comme toute chose a une fin, je
vous fais mes adieux, même s'il n'est pas facile pour moi de vous exprimer
toute la sincérité de mes sentiments. Les mots ne sauraient suffire pour dire
toute ma gratitude à la majorité d'entre vous pour les mains qui m'ont été
tendues et pour les signes d'affection et d'égard qui m'ont été témoignés. J'ai
accepté volontairement la magistrature suprême de notre pays afin de parachever
les missions qu'Allah m'a aidé à assumer depuis mon adhésion, en tant que Djoundi, à la glorieuse Armée de Libération nationale et
jusqu'à la première phase Post-indépendance, mais
également par fidélité au serment fait à nos vaillants Chouhada.
J'ai consacré ces vingt dernières années à votre service, et Dieu est témoin de
ma sincérité et de ma loyauté. Les jours et les années se sont succédé, tantôt
maigres et tantôt prospères, donnant lieu aux actions qui ont été les miennes,
certaines satisfaisantes et d'autres moins, le propre de l'action humaine étant
qu'elle est toujours à parfaire. Rien n'étant jamais éternel dans la vie, je
quitte la scène politique sans tristesse ni peur pour l'avenir de notre pays.
Je demeure confiant, que vous poursuivrez, avec la nouvelle direction du pays,
le processus de réforme et d'action pour garantir à notre pays davantage de
prospérité et de sécurité, grâce à la vaillance, à l'ambition et à l'optimisme
de notre jeunesse, le cœur battant de notre Nation.
Mes chères sœurs, Mes chers frères, Vous avez été les meilleurs frères et
sœurs, les meilleurs assistants et compagnons, et j'ai passé, avec vous et
parmi vous, les plus riches années de mon parcours au service de notre pays. Le
fait de me retirer désormais chez moi n'est nullement une rupture des liens
d'affection entre nous, encore moins l'oubli de mes souvenirs avec vous. Vous
serez toujours au plus profond de mon cœur. Je vous remercie tous pour le plus
précieux acquis de ma magistrature à la tête de notre pays, la fierté et
l'honneur dont vous m'avez comblés et qui ont été mon leitmotiv pour vous
servir quand j'étais en bon état et même en étant malade. L'erreur étant
humaine, je vous demande pardon pour tout manquement, par une parole ou un
geste, à votre égard. Je vous invite à demeurer fidèles au devoir de respect et
de révérence à l'égard de ceux qui ont signé le miracle de notre libération
nationale, qu'ils soient Chouhada ou Moudjahidine
toujours en vie. De même que je vous exhorte à demeurer unis, à ne jamais vous
diviser et à être à la hauteur de la responsabilité de préserver le message de
nos vaillants Chouhada. «Il est, parmi les croyants,
des hommes qui ont été sincères dans leur engagement envers Allah. certains d'entre eux ont atteint leur fin, et d'autres
attendent encore, et ils n'ont varié aucunement» (verset 23, El-Ahzab). Gloire et éternité à nos Chouhada.»