EDUCATION- BIBLIOTHÈQUE D’ALMANACH-
RECUEIL MOHAMMED BENCHENEB- « MOTS TURKS ET PERSANS.... »
Mots Turks et Persans dans le parler
Algérien. Recueil de Mohammed Bencheneb. Thala Editions, Alger
2014, 450 dinars, 83 pages
634 mots dont 95 ne semblent plus être
employés par suite de la disparition de l’objet désigné ou bien sur le point de
tomber en désuétude, remplacés soit par des mots arabes ayant une plus grande prépondérance,
soit par des mots européens ........
239 mots ayant véritablement une origine turke ou plutôt turko-persane, et
49 mots arabes ayant la particule turke comme préfixe
ou suffixe.....
A ce nombre , il
faut ajouter 9 mots arabes ayant une acception turke,
5 mots d’origine grecque et 32 mots méditerranéens.
Une
liste bien incomplèrte, mais qui prouve quand même,
il n’y acuun doute pour le chercheur, que les Turcs
ont introduit dans le parler algérien un certain nombre de
vocables......Toutefois, à l’exception d’un proverbe et de quelques rares
locutions, les Turks n’ont eu , à ce qu’il semble,
aucune influence sur le langage algérien .
Il est vrai qu’ils ont vécu , tout au long de
leur présence (occupation à objectif
d’exploitation par délégation plus que de peuplement ) ,très en marge de la société algérienne, ne la
considérant que pour la « mobiliser » dans ses armées ou pour
l‘accabler de taxes et de charges.
Notes intéressantes : dans la liste des
mots recensés, il y a 72 mots militaires.....et 65 liés aux métiers......C’est
tout dire des « présences »
turque –sur le terrain- en Algérie.
Mots m’ayant interpellé : « Bazina » (sorte de bouillie) , « Balak » (peut-être) , « Baltagi »
(sapeur) , « Bakhchich » (gratification) ,
« Bechkir » (longue serviette) , « Bachmaq » (pantoufle) , « Baqradj »,
« Bekkouch » (muet) , « Bellara » (vase en cristal) , « Tebsi » ( plat), « Traz »
(dessert de fruits secs) , « Tchappa »
(pioche) , « Tchouchou » (oiseau), « Tchouqala » (gargoulette) , « Zbentot »
(célibataire) , « Ziza » (sein) , « Sebsi » (longue pipe) , « Cherbet »
(citronnade) , « Tandjra » (marmite en
cuivre) , « Fengal » (tasse à café) ,
« Gana » (aussi) , « Qazan » (chaudron ) , « Qmargi »
(joueur), « Qoga » (grand, énorme) « Kabca » (grande cuillère) , « Nanna »
(grand-mère) ...... et bien d’autres, adoptées par le langage populaire et,
parfois, pour certains, difficiles à rapporter ici.
L’Auteur : Né en 1869 , de parents d'origine turque
. Grand-père retraité de l’armée
ottomane de
l'ex-régence. Devenu professeur à partir de 1889,
maîtrisant plusieurs langues, en plus de l'arabe et du français, il a appris le
latin, l'anglais, l'italien, l'espagnol, l'allemand, le persan et le turc. Il a
enseigné à l'Ecole supérieure des
beaux-arts d'Alger avant
d'être envoyé en 1898 à un professeur aux Madrasas de Constantine où il est
resté pendant trois ans. Il est retourné à Alger en 1901 en tant que professeur
et ,en 1908, a
été responsable des conférences sur l'enseignement supérieur. Il a publié
plusieurs articles: l'un de ses premiers articles était dans la « Revue
Algérienne de Droit » en 1895, puis dans la « Revue
Africaine»(«African Journal») où la plupart de ses articles étaient recueillis.Auteur de plus de 50 ouvrages.
À la suite d'une maladie que les médecins n’ont pu combattre,
il décéda le 5 février 1929 à l’hôpital
Mustapha-Pacha.
Extraits : « Il
décéda à l’âge de 60 ans. Son dernier cours –ironie du sort- fut consacré à
l’étude de deux vers du grand poète arabe Abu El Alaâ
El Maârri, parlant de ce que pourrait contenir
justement.......une tombe ! » (p 7) ,
« Ses funérailles (celle de l’auteur) furent à la dimension et à la
popularité de l’homme » (p 7)
Avis : Petit
livre très , très utile . Il gagnerait à être complété
par nos chercheurs spécialisés ....si ce n’est déjà fait.
Citation :
« Les Turks n’ont eu, à ce qu’il semble, aucune influence sur le langage
algérien » (p 11)