CULTURE- BIBLIOTHÈQUE D’ALMANACH- RECUEIL
POÉSIE HAMID LARBI- « L’ÊTRE SANS L’OMBRE »
L’Être sans l’ombre. Recueil de poésie de Hamid Larbi
(Préface de Arezki Metref.
Caricatures de Gyps). Apic
Editions, Alger 2018, 400 dinars, 69 pages.
Quarante poèmes de Hamid Larbi :
Un « florilège de poèmes cursifs, et qui se détendent comme des coups de
poing ». Accompagnés d’une demi-douzaine de dessins de Gyps...ce
qui en fait, au final, une poésie plus de combat que simplement utilitaire,
rappelant au passage les luttes de Kateb, de Sénac et de bien d’autres – ceux
ayant pris la langue française comme un butin de guerre - qui ont su
« ouvrir le poème comme une nacre » et marier ,
« en de splendides noces dionysiaques, la poésie, l’amour et la
révolution »
Le préfacier a grandement raison d’avoir
envie d’adjoindre au titre deux mots : « d’un doute » d’où
« L’Être sans l’ombre d’un doute » .En effet, on a à lire de la
poésie à l’état pur, très près des sentiments et de la personnalité du
poète, et très loin des pesanteurs mercantiles et des vers juteux. Le sens du
beau et de l’utile.... à l’humain avant toute chose. Un exemple :
Le verbe s’et dispersé
Dans l’immensité
La voie déraisonnable
Du supplice
Le rêve d’humanité agonise
L’érudition se réfugie dans le désert
L’impertinence et l’aisance
Contemplent la misère du monde
L’Auteur: Né à Alger, journaliste et poète, vivant et travaillant
en France. Auteur d’essais et de recueils
de poésie traduits en plusieurs langues. Plusieurs Prix et membre de l’Académie
européenne des Sciences, des Arts et des Lettres.
Extraits : «La poésie est synonyme de permanence, voire de durée, et de densité
dans un monde plus que jamais dominé par les sensations éphémères et factices,
l’obsolescence programmée, l’émotion formatée et interchangeable, enfin, bref,
par une forme d’autodestruction jubilatoire » (Arezki Metref,
préface, p 10), « Dans cette disparition de la poésie engloutie dans la
béance du renoncement utilitaire, il surnage heureusement quelques maquisards
du verbe .........qui tiennent le front d’ un combat qui n’est jamais ni
tout a fait gagné ni tout à fait perdu, car c’est le front de la parole
profonde et féconde par laquelle tout a commencé » (Arezki Metref, préface, p 11),
Avis : Pour régénérer des
émotions peut-être perdues.....chaque jour, un verre de poésie !
Citations: « Le
plus bel océan/Est celui qui n’a pas été traversé/ Les plus belles aurores /
Sont celles qui n’ont pas été vécues.... » (p 15), « Le fils :
Papa !! Le vert dans le drapeau c’est l’Islam, le rouge le sang des
martyrs...et le blanc c’est quoi ? Le père :Le
blanc ?Le blanc c’est la couleur des pages officielles de notre
histoire !!! » (Dessin de Gyps, p 19),