ECONOMIE- ENQUETES ET REPORTAGES- RICHESSES ALGERIE
www.algeriepart.com/Abdou
Semmar, 11-4-
2017
L’Algérie est en crise financière et s’inquiète pour ses
perspectives d’avenir. Faut-il pour autant désespérer ? Non, loin s’en faut car
notre pays est vaste et demeure entièrement inexploité.
Et le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, le reconnaît clairement : « la vaste
superficie de notre pays est un avantage et non pas un obstacle »
estimant que « les atouts importants de ces régions dans le secteur
de l’agriculture, de l’industrie et des services n’ont pas encore été
exploités de façon optimale, en dépit du fait qu’elles soient des
réserves importantes de richesse et d’emploi », a-t-il expliqué lors de
son déplacement dans la wilaya de Djelfa.
Il est à noter que les chiffres confirment le constat de Sellal. Prenons, par exemple, le cas d’une seule wilaya :
M’sila. Les terres valables à l’agriculture
dépassent 1 700 000 hectares dans cette wilaya. Mais, malheureusement,
seulement 12% sont actuellement exploités. Et pourtant, rien que dans
cette wilaya, il est possible d’étendre les superficies des terres agricoles et
de fourrage, en vue de réduire la facture des importations, en sus de faire de
M’sila un pôle dans l’agriculture, qui
approvisionnerait plusieurs wilayas en viande et en fourrages.
De nombreuses autres wilayas subissent le même gâchis. Et il n’y
a pas que l’agriculture. Preuve en est, l’Algérie possède encore de
nombreuses richesses naturelles qui demeurent inexploitées à l’exemple du zinc,
le cuivre, l’uranium, l’or, l’aluminium sont, entre autres. L’agence nationale
des mines, chargée d’exploiter pour le compte de l’État les richesses de ce
secteur, lance souvent des avis d’appel d’offres pour l’exploitation de mines.
Mais elle trouve rarement de preneurs.
Il faut savoir que l’Algérie détient 20% des réserves mondiales
de “terres rares” dans son sous-sol. Un atout pour le développement des
technologies de pointe dans le pays. Non, le sous-sol algérien n’est
pas seulement riche d’or noir.
Nous avons déjà évoqué dans nos colonnes les ressources hydrauliques renfermées
dans le sous-sol saharien de l’Algérie. D’après des spécialistes interrogés par
nos soins, pas moins des deux tiers de l’eau,
contenue dans la Méditerranée, gisent sous les pieds des habitants du désert
algérien.
Ces minerais peuvent rapporter des milliards et des milliards de
dollars à notre pays s’ils étaient exploités avec le savoir-faire nécessaire. Africommodities, une banque de données des matières
premières des 53 Etats d’Afrique, a inventorié tous les gisements
développés et non développés de l’Algérie. La valeur financière de ces
gisements sur la base de la cotation de chaque produit sur le marché mondial
est supérieure à… 2600 milliards $. La même base de données avait noté que
l’Algérie n’aurait besoin que de 200 milliards $ pour se doter des
infrastructures de base modernes, soit environ 7,6% de la valeur financière
globale de tous ses gisements de matières premières.
Ces chiffres démontrent que notre pays est entièrement abandonné
et reste l’un des pays les plus inexploités au monde. Un désert vierge qui regorge
de richesse. Une richesse qui n’a pas trouvé encore les dirigeants compétents
capables de la fructifier.
.