DÉFENSE- BIBLIOTHÈQUE D’ALMANACH- ROMAN
LEÏLA MALLEM- « NOCES EN BARBARIE »
Noces en Barbarie. Roman de Leïla Mallem . Editions Dar El Gharb, Oran 2016. 850 dinars,
453 pages .
Une histoire bien simple. Un enlèvement (lors
d’un « faux-barrage » terroriste ) de jeunes
gens (issus de familles très aisées) assez « tchi-tchi ».....le
jeune homme est tué, les deux jeunes filles sont gardées vivantes , et le
chauffeur est libéré afin qu’il informe
les parents (en fait, c’est un complice des terroristes, mais on le
découvrira plus tard).
L’une, la juriste est livrée à l’appétit
sexuel des terroristes qui l’ « épouseront » chacun à son tour et
sans discontinuer....et l’autre, le médecin, la très belle Ismâ,
se retrouve captive (mais, en tout bien tout honneur) de
l’ « Emir » (Ingénieur informaticien de formation, s’il vous
plaît !) ...qui, au départ , compte utiliser ses compétences
médicales pour soigner ses blessés et , aussi, pour servir de monnaie d’échange
et de chantage pour l’obtention de médicaments de la part du père, gros
industriel et pharmacien.
On assiste alors , à
une sorte de débat (violent, tant les positions divergent) à huis clos.....sur
le pourquoi du comment du terrorisme...entre le terroriste, « un
homme de bonne famille
...... intégriste révolutionnaire » (dixit la romanière, entretien in « El Moudjahid ») car il
l’est devenu pour venger ses parents
humiliés par le pouvoir des années 60. La belle excuse ! Des jours, des
mois....et ,peu à
peu, les deux finiront par se découvrir, s’aimer , se marier (devant un
imam) et consommer leur union. Syndrome
de Stockholm en Barbarie ! La suite est à découvrir....ni rose, ni noire.
A la manière de la réconciliation nationale !
L’Auteure : « Née en Algérie pendant la colonisation, j'ai suivi le
cursus normal puis fait des études supérieures jusqu'à obtention du doctorat de
lettres modernes.
Ayant fuit la barbarie extrémiste, je me suis
installée a Paris depuis les années 90 ». Premier roman.
Extraits : « Le
mercantilisme sordide et l’affairisme débridé ont remplacé l’amour de la terre
et sa vocation initiale agricole » (p 156), « La réalité , bâtie sur
les préjugés tenaces et les à priori, a démontré à travers quelques scandales,
que ni les imams ni les ayatollahs ni la religion ne peuvent, seuls, moraliser
la vie quand bien même ils useraient de la cœrcition
et des châtiments les plus barbares » (p 270), « La corruption a
généré des paradoxes, des situations anachroniques et des aberrations loufoques
qui dépassent l’entendement et font insulte à la raison humaine » (p 444)
Avis : « La belle, les
brutes et le (beau) truand ! ». De l’ « eau de rose »
plein le flacon dans une atmosphère tragique et, parfois, des discours
surfaits, rendant surréalistes certaines scènes . Belle
couverture , mais mise en page intérieure basique, très mal conçue.Trop de blanc(s).
Citations : « Les grandes utopies ont toujours échoué
et elles finisent par piétiner le cadavre des belles
idées généreuses gisant dans la tombe des optimismes insensés » (p 157), « Le
voile, souvent simple accessoire pour une vertu empruntée, camouflage ou
déguisement pour certaines, mais parfois camisole imposée par un homme de la
famille « (p 270)