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Said Bouteflika- Opinion Tayeb Belghiche/El Watan

Date de création: 20-03-2019 19:20
Dernière mise à jour: 20-03-2019 19:20
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VIE POLITIQUE- OPINIONS ET POINTS DE VUE- SAïD BOUTEFLIKA- OPINION TAYEB BELGHICHE/EL WATAN

(c) par Tayeb Belghiche/El Watan, samedi 16 mars 2019

1999. Abdelaziz Bouteflika est désigné à la tête de l’Etat. Les Algériens connaissaient le fringant ministre des Affaires étrangères, un homme ouvert avec lequel la presse avait le contact facile. A l’époque, il emmenait de temps en temps dans ses déplacements son jeune frère Saïd, laissant supposer qu’il éprouvait une grande affection pour lui.

Devenu Président cette année-là, le locataire d’El Mouradia l’appellera immédiatemet à ses côtés, lui accordant une place privilégiée comme conseiller et des pouvoirs exorbitants non écrits, qu’on découvrira au fil du temps. Une grande dame, très liée à l’époque à la famille, nous a adressé cette mise en garde : «Méfiez-vous de Saïd.

C’est un être foncièrement méchant. Il va faire mal.» L’homme, effectivement, donne l’impression d’être introverti, ne regardant jamais les gens en face et avare de mots. On dit que le pouvoir corrompt. Saïd Bouteflika en est l’exemple type.

Son aîné lui ayant sans doute donné les pleins pouvoirs, il s’est mis à se comporter comme un «tyranneau» décidé à mettre toute l’Algérie à sa botte et manifestant un mépris sans vergogne à l’égard des Algériens, allant jusqu’à dire : «Ce peuple ne mérite pas mon frère.» Il terrorisait tout le monde, généraux, ministres, Premiers ministres, personne n’osait le contredire.

Il s’est même vu succéder à Abdelaziz. Heureusement que les lois ont empêché que ce projet néfaste, ce complot n’aboutisse. Le Président n’a jamais cherché à freiner son comportement ravageur, allant même jusqu’à l’encourager avec le dessein inavoué de mettre l’Algérie à genoux, à défaut de la dompter.

Saïd Bouteflika a été néfaste au pays à plus d’un titre.

C’est surtout lui qui a encouragé la corruption, laquelle s’est développée tel un cancer qui a ravagé le corps social. La lâcheté des gouvernants a fait qu’il était le seul maître à bord, allant jusqu’à se mêler de politique étrangère et d’affaiblir notre diplomatie avec, pour conséquence, une atteinte indiscutable à la sécurité nationale.

Les voix qui le contredisaient étaient rapidement étouffées. Il avait droit de vie et de mort sur les PDG et éprouvait un malin plaisir à protéger les véreux, sur lesquels sans doute il exerçait du chantage, et qui sont devenus des milliardaires.

Comme sont devenus des milliardaires des hommes d’affaires inconnus jusque-là et qui, l’appétit venant en mangeant, se sont mis à s’ingérer dans les affaires politiques du pays. Comme cette famille avec laquelle il se serait associé et qui aurait des accointances avec Israël. Ou comme cet Ould Kaddour, condamné pour espionnage au profit d’une puissance étrangère et qui se retrouve à la tête de Sonatrach après sa libération.

N’est-ce pas là un autre exemple qui prouve que les Bouteflika voulaient anéantir l’Algérie ? Saïd exerçait également un chantage fiscal sur les hommes d’affaires qui ne finançaient pas la campagne électorale de Abdelaziz, s’il ne les ruinait pas purement et simplement. Le journal El Watan en connaît quelque chose.

Saïd a exercé des pressions sur les annonceurs pour qu’ils ne nous donnent pas de publicité et s’est même permis de nous interdire l’accès à un nouveau siège édifié avec les deniers de l’entreprise.

S’il avait le pouvoir, il aurait certainement poussé à la confrontation et fait couler le sang pour casser la révolution pacifique qui émerveille le monde entier depuis le 22 février. Les Algériens ne se trompent pas lorsque durant les manifestations ils dénoncent en premier lieu Abdelaziz et Saïd Bouteflika pour les malheurs causés à l’Algérie.

On se demande où se cachent aujourd’hui les larbins qui faisaient des éloges indécentes à fakhamatouhou et à sa famille. Ont-ils peur et se disent-ils peut-être que l’heure de rendre des comptes approche ?