FINANCES- INFORMATIONS
PRATIQUES- RESERVES OBLIGATOIRES DES BANQUES- TAUX MARS 2019
(c) Mouloud Ahmed/Algérie patriotique, dimanche 17 mars 2019
La Banque
d’Algérie (BA) vient de relever le taux des réserves obligatoires des banques,
le portant de 8% à 12%, selon une nouvelle instruction publiée sur son site
web.
L’instruction 01-2019 du 14 février 2019, modifiant et
complétant l’instruction de 2004, relative au régime des réserves obligatoires,
fixe à 12% le taux des réserves obligatoires par rapport à l’assiette des
réserves globales des banques, à compter du 15 février 2019. En janvier 2018,
la BA avait déjà augmenté de 4% à 8% le taux des réserves obligatoires.
Après les baisses enregistrées en 2015 et 2016, la liquidité
bancaire s’est relativement stabilisée après le lancement des opérations
d’«Open Market» d’injections de liquidités à partir
de mars 2017, pour ensuite croître fortement, dès novembre 2017, après la mise
en œuvre du financement non conventionnel.
La liquidité bancaire avait atteint 1 380,6 milliards de
dinars à fin 2017, soit une croissance de 68,2% par rapport à son niveau de fin
2016 qui était de 821 milliards de dinars. C’est en prévision de l’accumulation
des liquidités bancaires, et pour prévenir toute poussée inflationniste, que la
Banque d’Algérie a relevé en 2018 le taux des réserves obligatoires de 4% à 8%.
Cette conduite de la politique monétaire a réussi à
stabiliser l’encours de la liquidité bancaire autour de 1 500 milliards de
dinars entre janvier et juin 2018. Conformément à la nouvelle instruction de la
BA, les banques doivent, à partir du 15 février dernier, conserver 12% des
dépôts de leurs clients (au lieu de 8% jusque-là) sans les utiliser. Ce qui va
faire reculer les réserves libres des banques et donc contenir la liquidité
bancaire.
Contacté par l’APS pour savoir si cette nouvelle augmentation
des réserves obligatoires traduisait l’existence de surliquidités bancaires
suite à l’application du financement non conventionnel, une source de la BA a
expliqué que «le relèvement de ces réserves n’est qu’un instrument de la
politique monétaire utilisé de manière continue par la Banque centrale»,
précisant que «cela ne veut pas dire qu’il y a des surliquidités, mais qu’il y
a juste de la liquidité bancaire». «Pour parler de surliquidité, il faut
enregistrer un excès de liquidité monétaire sur plusieurs années», explique la
même source.
En mai 2016, et sur fond de contraction drastique de la
liquidité bancaire, suite à la crise pétrolière et financière mondiale, la
Banque centrale avait réduit le taux des réserves obligatoires des banques, le
portant de 12% initialement à 8%. En août 2017, ce taux a été une nouvelle fois
réduit de 8% à 4%. Cette mesure avait permis aux banques d’injecter plus de
liquidités sur le marché.
En effet, 360 milliards de dinars de liquidité bancaire ont
été injectés en 2016 et 347 milliards de dinars l’ont été en 2017. Les réserves
obligatoires sont les avoirs financiers que les banques et les institutions
financières sont tenues de conserver sur leurs comptes courants auprès de la
Banque d’Algérie.