POPULATION- BIBLIOTHÈQUE D’ALMANACH-
ROMAN SELMA GUETTAF- « LES HOMMES ET TOI »
Les hommes et toi. Roman de
Selma Guettaf (préface de Catherine Belkhodja). Apic Editions, Alger
2016, 124 pages, 500 dinars.
Une sœur, un frère. Nihed et Rayane.
Deux jeunes vies, deux existences...........qui se séparent.....qui se
« perdent ».......qui se retrouvent......car
,depuis toujours, ne formant, en réalité, qu’un seul être.Une
histoire d’amour qui ne dit pas son nom...et qui n’ose , malgré la disparition
de presque tous les tabous, aller plus loin que les câlins fraternels. La soif
de liberté, avec tous ses excès, aussi. Des sortes d’enfants terribles de la
nouvelle Algérie.
Enfants d’un couple désuni, la mère mal-aiméee et
décédée, le père mal-aimant et toujours
par monts et par vaux, , ils se réfugient dans un
cocon –« thermos » qui n’appartient qu’à eux -, dans des vies qui leur permettent d’exister
pleinement.. Entre Paris et Alger. Mille métiers, mille misères et mille
plaisirs. Une libération grâce à une
liberté sans limites, mais dans une immense solitude et dans la douleur de ne plus être ensemble.
Ils se retrouveront à Alger . Ils tenteront de se rebâtir et de bâtir une vie
« normale ». La société alentour –celle des interdits - les
rattrapera assez vite .
L’Auteure :Elle est née à Oran mais vit actuellement à Paris. Etudes de
Lettres modernes. Premier roman « J’aime le Malheur que tu me
causes » aux Editions L. Labter en 2014.
Extrait : « Dans une société qui n’est pas prête
à se détacher de ses mœurs, on rejoint le camp des Diaboliques quand on
a pour seule virtuosité la liberté » (p 59).
Avis : Très beau et très bon roman. Ecriture
vive, alerte et sincère mais assez tourmentée comme les vies qui y sont décrites.Une splendide histoire d’amour (inaccompli,
rassurez-vous !) entre un frère et sa sœur. La préfacière affirme
« qu’il y a quelques années, ce type d’écriture n’aurait jamais pu être
publié en Algérie. Trop de tabous
bousculés ». Désolé, Mme, mais au fil de mes lectures ,
j’ai vu ces dernières années bien pire (ou bien mieux, c’est selon !),
l’Algérie étant un véritbale « bouillon de
culture ».
Citation : « Accepter d’être lamentable,
d’être rien, c’est peut-être ça vieillir » ( p
21).