HISTOIRE- BIBLIOTHÈQUE D’ALMANACH- RÉCIT
ABDERRAHMANE KIOUANE- « MOMENTS DU MOUVEMNET NATIONAL..... »
Moments du Mouvement national. Textes et
positions. Récit de Abderrahmane Kiouane. Editions Dahlab, Alger 2009, ?????? dinars, 350 pages.
Un homme qui a commencé très tôt, à peine au
lycée, sa marche de combattant pour la liberté du pays. Une Histoire traversée
par plusieurs autres histoires qu’il présente
grâce à des textes (parfois commentés) fondateurs du mouvement national
indépendantiste. Certes, il n’était pas le seul dans ce cas en Algérie, mais il
a été , presque à chaque étape de son déroulement, à
partir de l’âge de 13-14 ans ( après son accès –avec une bourse dite deuxième
série et grâce à un directeur d’école compréhensif - au lycée Bugeaud d’Alger,
aujourd’hui Emir Abdelkader......et dans une ambiance de formes de résistance
originales à (contre) la France ),au
rond-point des évènements. « La « politique », on y revient
malgré soi » écrit-il !
Il y a , d’abord,
fin 1943, début 1944, le mouvement
lycéen , avec la fondation de
l’Association des élèves musulmans des lycées et collèges d’Algérie, Amla.....puis l’Aeman et l’Aemna
Il y a ensuite le Ppa
et le Ppa-Mtld.
Il y a , aussi, la
rencontre , soit en tant que militant soit en tant qu’avocat défendant des
détenus politiques, avec les personnalités
éminentes ou en devenir , de l’époque, dont Messali
Hadj, à Bouzaréah, à son retour d’exil à Brazzaville
.....et Malek Bennabi, Sadek
Hadjerès, Mostefa Lacheraf , Yahia Henine, Hocine Lahouel, Benkhedda, Yazid, Ferroukhi, Omar Oussedik.........
Un parcours d’homme politique (et d’avocat)
qui ne s’achèvera pas avec le fin du combat armé et l’Indépendance......mais
qui finira, hélas, avec le sentiment que l’Histoire du Mouvement national (et
du Ppa-Mtld) et du 1er Novembre 1954, reste encore à faire. « Les montages
opérés avec peine, autour des origines de la guerre de libération n’ont servi
ni les falsificateurs, ni l’honneur du pays » écrit-il quelque peu
amer......vivant, au moment où il écrivait ces mots, dans un autre drame national . Un prix payé « pour des mensonges
proférés et des pratiques immorales qui ont semé le doute, la division du
peuple et l’effritement d’un Etat »
A noter que ,pour
lui, Messali Hadj, revendiqué comme fondateur du
Mouvement national, « restera devant l’histoire responsable des graves
fautes commises avant et durant la guerre de libération nationale, à
l’instigation de son caractère dominateur et des influences étrangères qui se
sont exercées sur lui, mais il a donné consistance à un idéal politique
mobilisateur décisif »
L’Auteur : Né
en février 1925 à Alger (« au pied du « Djebel », appelé,
dit-il, incorrectement, « la Casbah ») ,
cinquième d’une famille de cinq enfants, membre fondateur de l’ « Association
des élèves musulmans des lycées et collèges d’Algérie ( Amla).
Etudes de droit (Alger), responsable de la section universitaire du Ppa...Avocat en
1947, il défend dès cette année les militants du Ppa-Mtld détenus....Adjoint au maire d’Alger en 1953, détenu en
novembre 1954. Libéré (provisoire) en
mars 1955, il rejoint la Délégation extérieure du Fln au Caire. Il représentera
le Fln dans plusieurs pays du monde. Plusieurs responsabilités au sein de
l’Etat, au Plan et à la Fonction publique après l’Indépendance. A la suite de
la publication le 7 mars 1976 d’un texte en faveur d’une constitutante
algérienne produit avec Ferhat Abbas, Ben Youcef Benkhedda ,
Cheikh Kheireddine et Hocine Lahouel,
il n’exerce plus de fonctions ...jusqu’à sa mise à la retraite en 1985. Il participe , en 1989, à la fondation du parti Oumma (avec B. Benkehdda, entre
autres).Il décède le 1er février 20014. Auteur de plusieurs
ouvrages.
Extraits : «
La cassure de 1962 constitue le point de départ des chocs, des angoisses et des
difficultés d’un peuple qui ne comprenait plus son présent et qui, pis encore,
doutait de son avenir » (p 12), « La reconnaissance de l’indépendance
de l’Algérie a été une grande défaite politique pour la France, et la France ne
pardonne pas au peuple algérien de l’avoir privée d’une autre « belle
province » . De Gaulle n’a donc pas « donné » l’Indépedance à l’Algérie » (p 90),
Avis : Des textes (dont
certains personnels) et des commentaires
(dont certains assez personnalisés) bien distincts qui font de l’ouvrage un
véritable outil documentaire en recherche historique
Citations : « La mémoire , tout
comme les écrits ont leurs limites ; tout ce qui est humain étant relatif
et certainement sélectif » (p 14), « Qu’est-ce que
l’indépendance ? Eh bien ! C’était être chez soi entre nous,
libres » (p 20)