VIE POLITIQUE- PERSONNALITE- YOUTUBE- CHANSON RAJA MEZIANE
Le nouveau
titre de la jeune chanteuse, Raja Meziane, Allô, le système, lundi 11
mars 2019, dans l’après-midi à 15h, enregistrait 4 856
837 vues. C’est la chanson anti-5e mandat qui accompagne le formidable mouvement populaire pour la dignité et la liberté.
Raja Meziane a su trouver le style qui sied à la revendication du «hirak» (mouvement, la mobilisation) populaire historique
algérien. Le rap, par essence protestataire. Elle toaste un flow persiflant le
système avec des paroles hardcore s’adressant à
un «système» aux abonnés absents qui s’entête naïvement à vouloir rester
inamovible, indéracinable et indéboulonnable. Raja Meziane a publié un freestyle produit par Dee Tox de
même facture contestataire et urgente, tel Public Enemy (Don’t Believe the Hype).
Et elle a
fait du bruit, tout comme les anciens du rap américain (Bring
The Noise) avec Allô, le Système. Un réquisitoire :
«C’est un
ouragan arrivé/ Les zwawla (les démunis) se sont
levés/ les enfants du peuple sont sortis/et Moh, moul tabla (vendeurs de cigarettes)/ les caisses sont
vides/ le pays est à l’arrêt/ rongé jusqu’à l’os/ça perdure / vous avez
détruit l’éducation/ et c’est la débandade/ société handicapée/ la culture absente/ le peuple qui saute dans
les embarcations/ et vous, vous croyez que vous allez rester éternellement (au
pouvoir)/ vous nous avez enterrés vivants/ et vous avez laissé les morts
diriger/ Nous sommes la risée de toutes les nations/ et nous avons régressé/ il
y a des gens qui crèvent de faim encore/ et vous, vous êtes joyeux/ vos enfants
s’amusent/ vous avez érigé un mur à Club des Pins (résidence de la
nomenklatura)/ où vous vous cachez/ des milliers de milliards partis en fumée/
et vous continuez à êtrecupides, avides (les
richesses du peuple) / trayant la vache/ vous vous êtes partagé la récolte et
le pétrole/ vous nous avez écrasés/ et aujourd’hui, nous n’allons pas nous
taire/ nous n’avons pas peur/ nous revendiquons une République populaire/
démocratique mais pas monarchique/ le zawali (le
démuni) souffre/ du cadre, il vomit/ allô, système/ tu m’entends, ou bien je
suis en train de parler tout seul/ alors, écoute-moi bien, ô flagorneur, je te l’ai déjà dit à la quatrième,
oublie-moi, je ne mange pas de ce pain/ vous avez «dévoré» le pays, ô harkis/
tout est à l’arrêt/ et maintenant, vous voulez rajouter la cinquième (ouhda, mandat)/ vous avez cru que la jeunesse dormait/ nous
sommes sortis dehors pour dire, c’est bon, stop/ et la peur vous gagne/ vous
avez perdu, nous avons gagné/ nous n’avons rien oublié/ et nous ne vous
pardonnerons pas/ vous avez trahi l’histoire et le Révolution (anticoloniale
1954-1962)/ il y a toujours des témoins/ nous vous tenons rancune/ inch’allah, ce pays
reviendra/ et vous serez humiliés… foutez-nous la paix, ô bandits…»