HISTOIRE- BIBLIOTHÈQUE D’ALMANACH-
ESSAI MOHAMMED GHAFIR – « DROIT D’ÉVOCATION...... .....17 OCTOBRE A PARIS »
Droit d’évocation et de souvenance sur le
17 octobre 1961 à Paris. Essai de
Mohammed Ghafir, dit Moh
Clichy (préfaces de Jean Luc Einaudi et Boualem Aïdoun), Edition à compte d’auteur ( ?) , Alger 2013 (3ème édition actualisée) , 587
pages, ?????dinars
Voilà un livre (plutôt un recueil de textes et de documents) qui constitue
pour l’auteur « le rêve de toute une vie » parce qu’il comporte non
seulement une page d’histoire quasi-exhaustive,
sur la lutte pour l’indépendance de l’émigration algérienne en France,
mais qui est aussi une compilation des étapes importantes des rapports entre
l’Algérie et la France. De la documentation, des commentaires et , aussi, beaucoup de témoignages ! Ce qui en fait un
livre à part si on le compare à tout ce qui s’est fait, jusqu’ici, en matière
de « mémoires »de moudjahidine.Le parcours, le surnom de l’auteur (devenu chef
d’une Super-Zone parisienne) , ses photos de jeunesse dont l’une conduisant une
moto sont , à eux seuls, un résumé à nul
autre pareil de la jeunesse , du courage et et du
dynamisme de (presque) tous ceux qui ont déclenché et/ou participé à la guerre de
libération nationale, en Algérie , et aussi, en France même (ce qui était une
« première » , soulignée par beaucoup de spécialistes, dont le
général Giap) .Durant les sept années de guerre en France (de janvier 1956 à
janvier 1962) et ,selon les statistiques françaises (forcément incomplètes,
bien des crimes colonialistes ayant été commis, mais ommis
volontairement) , la Fédération de France du Fln a mené 11 896 actions
armées.
Un des hauts faits du combat a été l’organisation des manifestations du 17
octobre 1961. Suite au couvre-feu (visant seulement les Algériens) imposé à
partir du 6 octobre par la Préfecture de police parisienne, des dizaines de
milliers d’Algériens, hommes, femmes et
enfants, organisés en immenses cortèges, ne portant aucun arme ou quelque chose
de semblable , ont franchi les portes de Paris et ont occupé les grandes
artères , scandant seulement des slogans
anti-racistes, demandant la libération des militants
détenus, des négociations avec le Gpra et
l’indépendance totale de l’Algérie . La répression , menée par le ministre de
l’Intérieur de l’époque Debré et le Sg de la
préfecture de la Seine –Paris ,l’ancien pro-nazi
Maurice Papon (il avait sévi à Paris déjà en 53 puis à Constantine en 56-58 et
il avait créé, en juillet 59, la Force de police auxiliaire (Fpa) constituée de
500 harkis sélectionnés d’Algérie et installés à Barbès et dans tous les poins « chauds » de Paris) , est sanglante.
Près de 400 tués et disparus (beaucoup jetés dans Seine et jamais retrouvés ou
retrouvés bien plus tard comme la jeune
collégienne de 15 ans, Beddar Fatima), mais certainement bien plus.
L’Auteur : Né en janvier 1934 à Guenzet
(Wilaya de Sétif). Première arrestation à 21 ans, en 1955 pour insoumission au
service militaire. Evasion (caserbe de Blida) et
départ clandestin pour Paris. Intègre le Fln (à Clichy). Responsable de région
(Nord de Paris) . Arrestation en 1958. Libéré de
Larzac en février 1961, il reprend ses activités au sein de la Fédération de France ) à Paris Sud. Chef de la Super zone de la wilaya 1
(Paris sud) durant la « Baltaille de
Paris », il est un des
organisateurs des manifestations du 17 octobre 1961. Regagne le pays à
L’indépendance....et devient fonctionnaire et/ou cadre dirihean
t d’entreprises publiques.Retraite (« active » :
Fondation Slimane Amirat, Fondation du 8 mai 1945,
Association des Ith Yaala...)) à partir 1988 , à
l’âge de.....54 ans
Extrait : « Mais qu’évoque, aujourd’hui, cette
date du 17 octobre 1961 dans la mémoire de la plupart des Algériens et surtout
de nos jeunes ? Est-ce la date d’une finale de Coupe du monde de
football ? Celle d’un accrochage historique avec l’ armée
coloniale, dans nos montagnes..... ? Longtemps occulté par les premiers
dirigeants de l’Algérie indépendante , l’événement de
ce jour mémorable paraissait étranger à notre histoire » (p 133)
Avis : Une
mise en page qui rend difficile la
lecture......des nombreux (trop ?) textes et documents à grande valeur historique .
Citations : « Il est frustrant de relever
qu’une multitude d’écrits sur le 17 octobre 1961 revêtent malheureusement un caractère si général qui
se fait, le plus souvent, au détriment d’un rapport direct avec cet évènement
considérable dans l’histoire du pays ; et ce, sans dire qu’il existe
parfois de véritables cas (heureusement beaucoup plus rares) de falsification
de la vérité ... » (p 60), « Informer et susciter l’intérêt
sans trop ennuyer / Intéresser sans fatiguer / Et, pourquoi pas ne
pas, délasser quelque peu, sans lasser » (p 63), « Sans complexe, je
peux dire que j’étais l’un des rares cadres de la fédération qui a vécu trois
étapes importantes de la guerre d’indépendance : 1955-1958 ;
1958-1961 ;1961-1962 » (p 89)