VIE POLITIQUE – ENQUETES ET REPORTAGES – ELECTION PRESIDENTIELLE
AVRIL 2019- ABDELAZIZ BOUTEFLIKA
(c) El Watan/ Hocine Lamriben,
jeudi 7 mars 2019
Le
président Bouteflika, hospitalisé en Suisse depuis le 24 février à l’abri des
regards, serait «sous menace vitale permanente en raison de la dégradation de
ses réflexes neurologiques», a révélé hier la Tribune de Genève.
Officiellement,
il est hospitalisé pour des «examens médicaux périodiques» qui ne devaient
durer a priori que quelques jours, d’après la Présidence. Mais, selon le
quotidien helvète, Bouteflika présenterait de «hauts risques de faire des
fausses routes, c’est-à-dire que des aliments peuvent être dirigés vers ses
voies respiratoires, ce qui peut entraîner une infection pulmonaire grave».
Le
président Bouteflika, qui se présente pour un 5e mandat présidentiel,
peinerait, à se remettre des conséquences de son AVC de 2013 et
présenterait une atteinte systémique de ses réflexes corporels, d’après le
journal. Bouteflika serait également atteint d’aphasie, une perte partielle
du langage. Le même quotidien a fait savoir que le Président semble réceptif à
ce qu’on lui dit, mais qu’il faut «pratiquement lire sur ses lèvres» pour le
comprendre. «Son imposante équipe médicale – quatre médecins algériens,
dont un cardiologue, un anesthésiste et un interniste – lui sert d’interprète
avec le monde extérieur et parle souvent à sa place», a précisé la même source.
Toujours
d’après la Tribune de Genève, la santé de Bouteflika s’est «dégradée de manière
perceptible» en trois ans. «D’un état de fragilité, mais permettant une
vie à peu près normale, il s’est transformé en patient dont l’état est très
précaire et nécessite des soins constants», a souligné le journal suisse.
En 2016,
le Président a dû subir un examen invasif du côlon. Cette fois-ci, ce sont ses voies
respiratoires qui étaient inspectées, a noté le quotidien helvète. Aux HUG, le
président Bouteflika dispose d’un traitement de faveur dans l’aile «VIP» de
l’hôpital genevois. «Abdelaziz Bouteflika est au 8e étage des HUG, au sein du
service de médecine interne générale. Plusieurs chambres ont été réservées au
bout du couloir, gardé par la police. L’entrée de la division privée de
l’hôpital est gardée par un vigile armé. L’extrémité du couloir où se trouve le
Président est inaccessible et placée elle aussi sous bonne garde», a relaté le
journal.
En dépit
de toutes ces précautions, des ressortissants algériens se sont rassemblés,
avant-hier devant l’institution médicale, tandis que des milliers d’Algériens
ont saturé le standard téléphonique et la messagerie internet de
l’établissement hospitalier. Dans un communiqué, la direction de l’hôpital a
réagi, en estimant que son «unique mission est de soigner toute personne
le nécessitant, quel que soit son statut». Le quotidien helvète a indiqué par
ailleurs que Bouteflika pourrait quitter l’hôpital «très prochainement», alors
que des millions d’Algériens rejettent son projet d’un nouveau
bail présidentiel.